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Sculptures

Les Bronzes : Histoire générale des origines à nos jours
Cet article se compose de 17 pages.
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Les grandes statues étaient fondues d'un seul jet alors que les petits modèles se faisaient à la chaîne découpés en de nombreuses parties fondues séparément puis assemblées avec soin par des ouvriers qui surent appliquer avec talent une patine glacée au vernis et ciseler les pièces avec une rare précision.

Les patines françaises étaient faites d'un vernis chatoyant avec un rouge violacé se superposant à une sous-couche brun clair recouverte d'un vernis translucide qui donnaient une rare luminosité aux bronzes. On produisit également des pièces avec une patine brun-foncé sur une sous-couche verte revêtue d'un glacis ou des patines miel-clair utilisées pour les bronzes de Slodtz.

On n'oubliera pas que ces bronzes produits en France avaient une filiation certaine avec les oeuvres de Jean de Bologne dont la majesté et l'avantageuse vision frontale permettaient une présentation idoine sur des meubles. Ceux-ci inspirèrent Girardon et Lepautre notamment.

On ne peut finalement manquer de noter que les bronzes français furent avant tout d'apparat du fait de leur présentation sur des socles richement travaillés sinon somptueux en marqueterie Boulle rehaussés de bronzes dorés. De là la liaison naturelle avec le bronze d'ornement du XVIIIe siècle.

Il n'y eut pas moins d'une soixantaine de bons sculpteurs en France entre 1640 et 1710 mais deux décennies plus tard, l'art du bronze sombrait pour n'être plus qu'une industrie vouée à la décoration.

On peut épiloguer sur le pourquoi et le comment de cette décadence qui fut certainement due à un changement de politique à partir de 1685 et surtout à une suite de guerre qui engendrèrent une grave crise économique, la fin du règne de Louis XIV effaçant d'un seul coup plus de cinquante années de gloire.

Encore une fois, la politique et l'économie eurent une influence directe sur l'art et après la mort du roi, une nouvelle ère s'ouvrit sous la Régence. Ce fut alors la période des galanteries décrites par Gillot ou Watteau qui ouvrit la page d'un siècle plus libertin, donc moins empreint de classicisme.

N'oublions pas encore qu'à partir de 1725, les ébénistes commencèrent à créer des meubles munis de garnitures en bronze alors que de nombreux cartels en bronze doré furent produits durant les années 1730. L'art du bronze connut ainsi une autre destination en ayant alors un caractère essentiellement décoratif en France d'abord puis en Europe où les réalisations de statuettes de bronze doré, à Augsbourg notamment, diminuèrent durant le premier tiers du XVIIIe siècle.

Au style classique et maniériste du siècle précédent succéda un art baroque plus ou moins exacerbé selon les pays. On comprend alors pourquoi, en dehors de la production de statues équestres de monarques, l'art de la statuaire marqua grandement un temps d'arrêt jusqu'au début du XIXe siècle.

Il y eut aussi un problème de succession, Louis XV étant trop jeune pour régner, il y eut une époque transitoire avec un Régent qui n'osa pas chercher à se glorifier à travers des statues, ce qui lui aurait probablement valu d'être considéré comme un usurpateur. La Régence ne profita pas aux artistes mais plutôt aux artisans qui continuèrent à produire des meubles et des ornements de qualité mais le Régent Philippe avait d'autres soucis en tête que de donner un élan prioritaire à l'art.

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