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Marché

Histoire du marché de l'art

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UN MONDE EN MARCHE

Dès le début du XVIIe siècle, la demande pour les objets d'art s'est amplifiée et on a vu apparaître des négociants qui ont ajouté les objets d'art à la liste des produits qu'ils vendaient, notamment dans les Flandres, les Pays-Bas, la France, l'Angleterre ou l'Italie.

Il est aussi utile de rappeler que les ventes aux enchères longtemps pratiquées à Rome (vers 40 après J.-C l'empereur Caligula mit en vente sa collection d'objets d'art en dirigeant lui-même la vacation), ont refait surface au XVIe siècle. Un peu plus tard, la vente des collections du roi Charles Ier d'Angleterre en 1641 a été un véritable événement (Mazarin a été d'ailleurs un des principaux acheteurs) mais le marché est resté cependant un domaine encore fermé.

Les échanges ont continué de s'effectuer entre grands collectionneurs tandis que le commerce des antiquités et des tableaux de bons petits maîtres a été tenu, notamment à Paris, par les marchands merciers. A un niveau inférieur, ont émergé les brocanteurs, les colporteurs et les prêteurs sur gages.
Vers 1650, le prix d'un tableau de dimensions moyennes de David Téniers ou de Van Goyen était de 15 florins, soit dix fois le prix d'un kilo de sucre ou quinze fois le salaire journalier d'un maître maçon (prix moyen d'un Téniers ou d'un Van Goyen en 1998 : 500 000 francs…)

Toujours en 1650, des petites collections de tableaux ont essaimé dans toutes les classes sociales de Hollande, un pays où de nombreux artisans ont alors placé leurs économies dans des œuvres d'art. D'autre part, les peintres ont été de plus en plus nombreux à travailler sous contrat avec des marchands dont certains ont alors ouvert des succursales en France, en Espagne, en Autriche ou en Italie.

En 1660, Rembrandt, ruiné, s'est fait marchand d'art pour survivre. A la même époque, des tableaux se sont vendus en France avec des certificats d'authenticité tandis que le marché a déjà été sujet à de brusques variations de prix. Après avoir baissé sensiblement en 1670, ceux-ci ont grimpé follement cinq ans plus tard.
En 1683, l'Ashmolean à Oxford est devenu le premier musée public d'Angleterre tandis que quelques années plus tard, un annuaire des arts mentionnant les noms des marchands d'art a été publié pour la première fois à Paris.

Au début du XVIIIe siècle, le négoce de l'art s'est développé prodigieusement pour atteindre une nouvelle portée avec ces nobles anglais qui se sont fait un devoir d'accomplir le Grand Tour une fois obligatoirement dans leur vie en visitant l'Italie et la Grèce. Ceux-ci ont ramené de leurs voyages qui des tableaux, qui des sculptures, qui des objets rares. Le ton a ainsi été donné mais rappelons que deux siècles plus tôt, les échanges entre l'Asie et l'Europe s'étaient déjà considérablement affermis et que tout un réseau s'était créé progressivement, s'accompagnant de nouvelles habitudes commerciales.

C'est en 1718 que François-Edmé Gersaint a ouvert sa boutique de marchand mercier sur le pont Notre-Dame et dans sa foulée, de nombreux négociants se sont installés pendant la Régence, période durant laquelle les prix pour l'art n'ont cessé de monter.


Célèbre oeuvre de Watteau représentant
la boutique du marchand de tableaux Gersaint.

Au milieu du XVIIIe siècle, de grosses maisons de ventes aux enchères ont vu le jour à Londres (Sotheby's en 1744, Christie's en 1766) organisant des vacations avec des catalogues très documentés tandis que le nombre des acheteurs s'est étoffé encore plus.

Les collectionneurs sont dès lors devenus de plus en plus pointus dans leurs choix et la publication d'ouvrages sur les peintres et sur les arts a contribué à développer les connaissances de ces derniers.

Vers 1750, les prix des objets d'art ont été encore plus conséquents avec l'accroissement du nombre des marchands qui se sont transformés en véritables experts. Ainsi, un professionnel de l'art comme Lazare Duvaux a réalisé un chiffre d'affaires annuel d'environ 275 millions de francs 1998 entre 1748 et 1758.

C'est également à cette époque que les spéculateurs se sont manifestés dans toute l'Europe où les ventes d'art ont surtout eu lieu dans les capitales. Toutefois, leur influence n'a eu qu'une portée limitée sur le marché. En 1754, le roi de Pologne Auguste III, qui s'était déjà signalé par des achats mémorables, a fait encore parler de lui en s'offrant la
«Madonne Sixtine» de Raphaël au prix le plus élevé jamais atteint pour un tableau.

En 1759, le British Museum a été inauguré à Londres. Quelques mois plus tard, la maison Colnaghi, aujourd'hui la plus ancienne connue au monde, a été fondée dans la capitale anglaise tandis qu'à Paris, les prix pour les peintures contemporaines ont atteint de nouveaux sommets.

En 1768, la vente de la collection de Louis-Jean Gaignat, secrétaire du roi, a eu un énorme retentissement et en même temps, la ville de Paris est devenue le centre le plus important du commerce international des œuvres d'art.

Au début de la Révolution française, les transactions ont connu un essor sans précédent avec l'apparition d'une nouvelle clientèle issue de la bourgeoisie.

Mais les révolutionnaires ont ensuite commis une bourde monumentale en se débarrassant d'une énorme quantité de meubles, tableaux et objets d'art qui se trouvaient dans les collections royales et chez les nobles considérés comme ennemis de la Révolution. Les ventes du château de Versailles, organisées sur l'ordre de la Convention, ont concerné plus de 17 000 numéros et les acheteurs ont été essentiellement des Anglais. Elles ont duré du 25 août 1793 au 19 août 1794…

Une part importante du patrimoine de la France s'en est allée ainsi à l'étranger mais les ventes qui ont eu lieu en masse à travers le territoire ont fini par déstabiliser le marché en raison du nombre incroyable d'œuvres dispersées. A la suite de quoi, Londres a ravi à Paris la place de premier centre du commerce de l'art dans le monde.

DE NOUVELLES STRUCTURES

Dès la fin du XVIIIe siècle, de nombreux musées ont été créés en Europe tandis qu'en France, Napoléon a montré un vif intérêt pour les arts mais à cause des guerres qu'il a menées, le commerce a marqué le pas. A partir de 1810, d'importantes collections privées ont vu néanmoins le jour, probablement parce que les œuvres ont été proposées en grandes quantités sur le marché et ce, à des prix en baisse.

Ce n'est en 1830 que l'art ancien a fait un retour en grâce et qu'enfin les marchands se sont spécialisés, les uns dans l'ancien, les autres dans des œuvres contemporaines.
Les collectionneurs sont devenus alors très actifs, amassant de nombreuses pièces lesquelles sont ensuite allé enrichir les collections des musées après leur mort.

L'avènement de la bourgeoisie au XIXe siècle a suscité tout naturellement de nouveaux débouchés. Les salons de peinture, ou encore les diverses expositions universelles, ont contribué à donner plus de consistance à la renommée des artistes.
En 1850, le marché de l'art a subitement attiré de riches amateurs qui ont donné un nouvel essor à son développement. Durant le dernier quart du XIXe siècle, on a enfin vu le commerce de l'art changer d'orientation et prendre plus d'importance avec l'apparition de marchands découvreurs.
Jusqu'alors, en dehors de quelques rares maisons importantes - comme celle de Gersaint au XVIIIe siècle - on en était resté à l'image caricaturale du petit boutiquier vendant un peu n'importe quoi ou à celle du marchand de couleurs pour artistes qui proposait également à la vente des gravures ou des tableaux.

La création de musées à servi à mettre l'art à la portée d'un plus grand nombre mais seuls les nantis ont eu vraiment la possibilité d'acheter de grosses pièces. Après la guerre de 1870 et avec les nouveaux riches enfantés par la révolution industrielle, on a abordé le domaine de l'art avec d'autres motivations alors que les rois protecteurs ont presque tous disparu, que certains nobles ont subi des revers de fortune et que surtout les mœurs ont commencé à changer.

A partir de 1880, une nouvelle race de marchands s'est progressivement imposée et ceux-ci ont trouvé matière à développer leurs activités grâce à une forte demande venue des Etats-Unis, pays neuf dont l'élite a eu soif de culture. L'Amérique a été en fait un pays en pleine mutation après avoir pansé les plaies de la sanglante guerre de sécession. Certains de ceux qui sont devenus riches en peu de temps se sont jetés avidement sur les trésors artistiques de la vieille Europe pour s'offrir un souvenir du passé des pays de leurs ancêtres. Le ton a ainsi été donné.

En France, des marchands comme Durand-Ruel, Goupil, Wildenstein puis Vollard, Kahnweiler et les frères Bernheim ont donné un nouvel élan au marché de l'art. A travers leurs initiatives, l'Impressionnisme a trouvé enfin des débouchés intéressants.

Les acheteurs ont été en majorité des Américains qui ont manifesté leur intérêt pour l'art durant les premières années de la seconde moitié du XIXe siècle comme W. T. Walter, fondateur de l'Atlantic Coast Line Railroad, qui a été un des premiers à collectionner des tableaux de Delacroix et de Corot ainsi qu'une impressionnante quantité de bronzes de Barye.

Ces Américains n'ont pas été conditionnés par les critères ou les préceptes rigides imposés alors en Europe et n'ont pas fait grand cas de l'opinion des critiques.
Les expositions des Impressionnistes en France ont déclenché d'emblée sarcasmes et huées. Les Américains, eux, ont été bien loin de tout cela et ont acheté parce qu'ils ont eu un œil neuf, qu'ils ne se sont pas posé trop de questions et surtout parce que le l'esprit d'entreprise de certains marchands français les a séduits. Ces Américains ont eu la mentalité conquérante des pionniers alors que les Français ont pataugé dans un conservatisme décadent. A lire les journaux et les revues des années 1870-1900, on comprend mieux pourquoi les Impressionnistes et d'autres artistes ayant tourné le dos à l'art officiel ont été cloués au pilori. C'est tout juste si ces gens n'ont pas représenté l'anti-France.

Lorsque les Impressionnistes ont commencé à valoir cher, ce même Degas s'est insurgé contre la hausse des prix qui selon lui allait engendrer une spéculation néfaste.
Néanmoins, dès la fin du XIXe siècle, c'est un véritable marché qui a commencé à s'instaurer à l'échelle mondiale, au grand dam de certains marchands qui ont persisté à prétendre n'avoir vendu des tableaux ou des objets que par amour de l'art.

Il aurait été plus honnête de leur part d'avouer qu'ils ont travaillé aussi et principalement pour faire de l'argent… Le marché s'est développé de plus en plus lorsque des marchands comme Durand-Ruel ont organisé des expositions-ventes dans leurs galeries en fournissant des catalogues à leurs clients. En outre, ces marchands se sont liés aux artistes par des contrats d'exclusivité et ont pu enfin trouver des appuis financiers auprès des banques tout en développant un réseau international de ventes. Plusieurs dynasties de marchands se sont créées telles celles des Seligmann, des Brame, des Bernheim ou des Wildenstein qui ont trouvé un formidable débouché aux Etats-Unis.

Parallèlement, des collectionneurs se sont intéressés à des peintres ignorés du grand public comme Choquet qui a acheté des Renoir, des Cézanne ou des Caillebotte, comme Camondo, Havemeyer, Gertrude Stein ou encore des amateurs russes comme Morosov ou Schtchoukine.

Les structures de l'actuel marché de l'art ont été ainsi mises en place dès le premier tiers du XXe siècle, avec le développement accéléré des transactions concernant l'art moderne et contemporain lesquelles ont pris encore plus d'importance après la Seconde Guerre Mondiale lorsque les peintres américains ont commencé à se faire connaître.
Le boom économique enregistré dans les pays occidentaux dans les années 1950-1970 n'a pas été étranger à ce développement du marché qui n'a été que passagèrement freiné par la crise de 1974-1980.

Celle qui est survenue au début de 1991, en faisant suite à une folle période de spéculation sur les tableaux et les objets d'art et surtout à une crise économique mondiale, aura peut-être été mise à profit pour consolider les structures du marché. De toute évidence, d'importants changements seront inévitables au début du XXIe siècle. à suivre

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