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Le journal d'un fou d'art

Les fous d'art, ivres de savoir et de découvertes, riches ou moins nantis et sans cesse à l'affût des nouvelles relatives au marché de l'art, forment une belle légion à travers le monde. Sans eux, ce marché n'aurait donc sûrement rien de légendaire. Depuis plus d'une quinzaine d'années, Adrian Darmon a donc rassemblé à travers plus de 2200 pages de multiples anecdotes souvent croustillantes sur les chineurs, amateurs et autres acteurs de cet univers plutôt incroyable et parfois impitoyable.

  • Introduction et chapitres de 1 à 2
  • Chapitres 3 à 5
  • Chapitres 6 à 8
  • Chapitres 9 à 11
  • Chapitres 12 à 14
  • Chapitres 15 à 17
  • Chapitres 18 à 20
  • Chapitres 21 à 23
  • Chapitres 24 à 26
  • Chapitre 27 à 29
  • Chapitre 30 à 32
  • Chapitre 33 à 35
  • Chapitre 36 à 38
  • Chapitre 39 à 41
  • Chapitre 42 à 44
  • Chapitre 45 à 47
  • Chapitre 48 à 50
  • Chapitre 51 à 53
  • Chapitre 54 à 56
  • Chapitre 57 à 59
  • Chapitre 60 à 62
  • Page précédente 8/1346
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    Ier Chapitre
    ET SI VAN GOGH RESSUSCITAIT ?
    01 Mai 2000
    Cet article se compose de 10 pages.
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    Je me suis finalement retrouvé dans le quartier du faubourg Saint-Honoré où le Palais de l'Elysée est cependant toujours là et j'ai eu l'incroyable surprise de découvrir un de mes tableaux dans la vitrine d'une galerie d'art. Je n'en ai pas cru mes yeux et encore moins lorsque j'ai pris mon courage à deux mains pour y entrer et demander au marchand s'il s'agissait bien d'une des mes oeuvres. Celui-ci m'a toisé d'un air dédaigneux et terrifié à la fois, peut-être à cause de mon oreille massacrée, de ma gueule mal rasée, de mon regard perdu et de mes oripeaux.

    Il m'a donc carrément pris pour un fou et a dit : «En voilà un qui se prend pour Van Gogh ! On aura tout vu !». J'ai alors failli me jeter sur cet homme lorsqu'il m'a demandé si je ne me foutais pas de lui en feignant peut-être de croire que je ne savais pas que Van Gogh était le peintre le plus cher du monde.

    Tu imagines ? C'est proprement dingue ! Je t'appelle au secours car j'ai l'impression d'avoir été projeté dans un univers complètement bouleversé, régenté par le diable en personne qui me harcèlerait ainsi de plus belle. Celui-ci veut probablement me faire croire que je suis le plus grand artiste de tous les temps, moi qui n'ai vendu qu'une seule toile jusqu'au jour où j'ai été plongé dans ce vide terrifiant. J'ai également vu des œuvres de mes copains Gauguin et Emile Bernard trôner sur les cimaises d'autres galeries et quand j'ai demandé à un marchand s'il pouvait me donner l'adresse de Paul, je me suis retrouvé foutu à la porte, qualifié de «pauvre con» ou de «sale ivrogne» et bombardé d'une multitude d'injures.

    Je vis un cauchemar pire que les précédents et parlant de Ricard, je suis tombé sur un article d'un journal appelé « Le Monde » en lisant par dessus l'épaule de mon voisin. Et qu'ai-je lu ? je te le donne en mille ; qu'un certain Richard Rodriguez, un quidam dont je n'ai jamais entendu parler, a prétendu que certains de mes tableaux étaient faux ! J'ai eu la sensation d'avoir pris un drôle de coup sur la tête jusqu'au moment où j'ai découvert la date imprimée sur le journal, le 10 juin 1999… Et là, je suis resté figé d'horreur. Serait-il possible que nous ayons été endormis à la façon d'une Belle au Bois Dormant pour ne nous réveiller que plus de cent ans plus tard ? Est-ce vraiment possible ?

    A y bien réfléchir, je crois bien en fait que le diable a quelque chose à voir avec tout cela. Père avait bien raison de nous prévenir de nous garder de lui. Je ne l'ai pas assez écouté et me suis fourvoyé en m'écartant de la voie du Seigneur. C'est cela qui a causé ma perte et me voilà bel et bien damné, projeté en enfer avec ce Belzébuth de malheur qui me torture de plus belle en me faisant croire que je suis devenu un peintre légendaire. Tu ne te doutes pas à quel point le diable peut avoir poussé son sadisme. Partout où j'ai été, j'ai découvert que les tableaux de Manet, Monet, Renoir, de Toulouse-Lautrec, cette petite teigne, Cézanne, Sisley et tant d'autres artistes qui durent batailler dur pour se faire connaître coûtent maintenant des fortunes alors que les oeuvres de ce brave Cormon ne valent apparemment pas tripette puisque je n'en ai pas vu une seule dans les galeries que j'ai visitées.

    Je suis maudit Théo, complètement maudit, et tout en écrivant ces lignes j'apprends maintenant de la bouche de mon voisin que tu serais en fait à Auvers et pire même, enterré auprès de moi ! Ainsi je ne serais donc qu'un pauvre spectre en train de rédiger une lettre destinée à mon fantôme de frère. Se fait-il donc que j'écris pour rien. Dans quel abominable cauchemar ai-je donc été plongé ?

    Je sens que je suis en réalité piteusement et complètement damné et condamné à subir les pires tourments et les plus affreuses tortures qui m'amènent à prier ardemment le ciel de mourir une fois pour toutes afin de dormir d'un sommeil éternel et imperturbable, dans le néant le plus complet, sans crainte une nouvelle fois d'être la proie désignée du démon qui désormais me rend plus fou que jamais.
    Théo, je t'en supplie, où que tu sois, et je suis sûr que tu dois être au paradis pour toutes les bonnes actions que tu as consenties en ma faveur, viens vite à mon secours ! Vincent P.S : Le garçon de café menace d'appeler la police après que s'être rendu compte que je n'avais pas un sou vaillant en poche pour payer ce verre de Ricard que j'ai englouti pur alors que mon voisin me tendait désespérément une carafe d'eau en me conseillant pour mon bien de couper ce fort breuvage. Cette fois, je pense être encore bon pour l'asile et la camisole de force alors qu'il me tarde d'échapper à ce monde terrifiant qui semble le plus épouvantable des enfers…

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