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Le journal d'un fou d'art

Les fous d'art, ivres de savoir et de découvertes, riches ou moins nantis et sans cesse à l'affût des nouvelles relatives au marché de l'art, forment une belle légion à travers le monde. Sans eux, ce marché n'aurait donc sûrement rien de légendaire. Depuis plus d'une quinzaine d'années, Adrian Darmon a donc rassemblé à travers plus de 2200 pages de multiples anecdotes souvent croustillantes sur les chineurs, amateurs et autres acteurs de cet univers plutôt incroyable et parfois impitoyable.

  • Introduction et chapitres de 1 à 2
  • Chapitres 3 à 5
  • Chapitres 6 à 8
  • Chapitres 9 à 11
  • Chapitres 12 à 14
  • Chapitres 15 à 17
  • Chapitres 18 à 20
  • Chapitres 21 à 23
  • Chapitres 24 à 26
  • Chapitre 27 à 29
  • Chapitre 30 à 32
  • Chapitre 33 à 35
  • Chapitre 36 à 38
  • Chapitre 39 à 41
  • Chapitre 42 à 44
  • Chapitre 45 à 47
  • Chapitre 48 à 50
  • Chapitre 51 à 53
  • Chapitre 54 à 56
  • Chapitre 57 à 59
  • Chapitre 60 à 62
  • Page précédente 8/1346
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    Ier Chapitre
    ET SI VAN GOGH RESSUSCITAIT ?
    01 Mai 2000
    Cet article se compose de 10 pages.
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    Samedi 27 mai 2000, nouvelle virée au marché aux Puces de Saint-Ouen.

    Je tombe nez à nez avec le découvreur de ce fameux tableau de Monet qui représentait un paysage de Norvège. Cinq ans après avoir revendu ce tableau chez Sotheby's, ce vieil abonné au RMI semble s'être bizarrement endormi sur ses lauriers.

    Surnommé «Ben Claude» par certains de ces fous d'art qui hantent les ventes courantes de Drouot lesquels lui ont donné ce sobriquet comme pour en faire un fils présomptif de Claude Monet par le biais de cette découverte, il s'est vite empressé de s'acheter une petite maison après avoir encaissé son argent.

    Empressé n'est vraiment pas le mot. Disons précipité, car il s'est contenté de ne visiter qu'une seule maison, en fait une bicoque située en banlieue, construite à deux cents mètres d'une voie de chemin de fer, ce qui l'oblige à garder constamment ses fenêtres fermées. Qu'à cela ne tienne, il est enfin chez lui et se contente de peu pour vivre après avoir placé sur un compte épargne les quelque trois cents mille francs qui lui restaient.

    Loin de l'avoir motivé à repartir en chasse de plus belle, son coup, une fois réalisé, l'a rendu apathique et plutôt enclin à la radinerie. Ainsi, depuis ces cinq dernières années, il s'est limité à n'acheter que des choses insignifiantes à Drouot revendues ensuite avec un tout petit bénéfice. Cette soudaine timidité trouve peut-être une explication dans le fait que «Ben Claude» a finalement concrétisé un vieux rêve après avoir chiné durant de si longues années en tentant de se sortir d'une situation souvent précaire.

    Au début des années 1990, il avait néanmoins trouvé pour cinquante francs au marché de Vanves un tableau qui reprenait une composition de Le Corbusier avec la mention «Hommage à Le Corbusier 24-45» située en bas à droite près d'un trou dans la toile. Il ne fit ni une ni deux, en élargissant le trou pour faire disparaître le mot «hommage» et ne laisser que le nom de l'artiste et les chiffres, 24 signifiant que l'oeuvre avait été réalisé en 1924, et 45 indiquant qu'elle avait été reprise en 1945. Puis, il plaça le tableau dans une vente courante. Ce jour-là, un courtier fort connu, surnommé «La Limace» par les habitués de Drouot, tomba dans le panneau et acquit le tableau pour 88 000 francs avec la certitude qu'il s'agissait bien d'une oeuvre de Le Corbusier.

    Avec le fruit de cette vente miraculeuse, «Ben Claude» s'acheta ainsi une chambre de bonne de huit mètres carrés pour enfin s'échapper du foyer Sonacotra où il avait vécu des années parmi des centaines d'ouvriers immigrés.

    Le plus incroyable fut que «La Limace» présenta quelques semaines plus tard cette "pompe" de Le Corbusier dans une vente de prestige dirigée par Maître Loudmer affublée d'une estimation vertigineuse de 400 000 francs, ce qui me donna l'occasion, sans savoir encore qu'elle avait été auparavant acquise par «Ben Claude», de téléphoner à l'étude du commissaire-priseur pour lui exprimer mes doutes quant à son authenticité. Celui-ci m'envoya balader et je dus me résoudre à appeler le Comité Le Corbusier qui, après vérification, m'informa qu'il s'agissait d'un faux manifeste lequel fut finalement retiré de la vente.

    Revenons à notre petit chineur. Issu d'une famille pauvre de petits blancs établis dans un territoire d'outre-mer, il avait trimé dans une usine de montage de voitures durant près d'une décennie avant de se retrouver au chômage en 1980. Avec le miraculeux pactole de la vente de son faux Le Corbusier, adjugé sans garantie aucune dans une vente courante, il put aspirer enfin à mener une existence plus décente même en se sentant à l'étroit dans sa chambre de bonne nichée en plein coeur de Paris. Ce joli petit coup lui permit également de devenir légèrement plus généreux dans ses achats, passant de la barre des 500 francs à celle plus confortable des 1000 francs, ce qui l'amena à prendre ainsi le risque de se délester de 754 francs pour acheter son fameux Monet à Drouot, au nez et à la barbe de nombreux connaisseurs qui se mordirent les doigts d'avoir laissé passer une telle affaire. Nul n'est prophète en son pays...

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