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JOURNAL D'UN HOMME BLASE par Adrian Darmon
02 Janvier 2019
Catégorie : BLOGABLOC
Cet article se compose de 6 pages.
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Le temps est gris et humide. Les gens ont fini par rentrer de leurs vacances pour se remettre au travail dans un climat plutôt délétère. Le Musée du Louvre a quant à lui accueilli 10,2 millions de visiteurs en 2018, un record suscité en large partie par la fréquentation des touristes tandis que les Français ont eu encore du mal à s'intéresser à la culture.

Pourquoi ? Parce que nombre d'entre eux ont peiné à joindre les deux bouts, parce qu'ils ont consacré leurs économies aux voyages low cost et aux achats de tablettes et de téléphones portables. Tout ça grève un budget moyen et plus personne n'a le temps ni l'argent pour s'offrir des belles choses en préférant se meubler chez Ikea alors que des jolis meubles d'époque Louis XV ou Louis XVI qui ont traversé plusieurs décennies ne sont plus à la mode pour n'atteindre désormais que quelques centaines d'euros dans une vente publique.

En dix ans, les prix des meubles anciens ont chuté, tout comme ceux des peintres de Barbizon qui, en dehors de Corot ou Millet, n'attirent plus les amateurs. Tout ça parce que la nouvelle génération ne jure plus que par les gadgets et les produits Hi-tech. Résultat: les antiquaires disparaissent progressivement au profit de galeristes qui exploitent de nouveaux filons, tel le Street Art avec des artistes dont les oeuvres se vendent bien plus cher que celles de maîtres anciens.

A croire que le monde a fini par marcher sur la tête sauf qu'à la fin du XIXe siècle personne, à part de riches collectionneurs russes ou américains, n'aurait osé acheter des tableaux de peintres impressionnistes parce que l'Europe était restée accrochée aux conventions d'un système suranné. Il avait valu la Première Guerre Mondiale, avec l'apparition du Cubisme, du Dadaïsme ou du Surréalisme, pour engendrer une révolution artistique avant l'émergence au début des années 1930 du IIIe Reich en Allemagne qui avait entraîné un retour au classicisme bourgeois suivie ensuite de la domination des Etats-Unis sur la scène économique mondiale après la guerre qui avait résulté par le brusque développement de l'art américain au détriment des artistes européens.

A cette époque, l'Europe était en pleine reconstruction. L'Allemagne avait été coupée en deux avec une population affamée. Le Royaume-Uni, meurtri par la guerre, commençait à voir son empire se démembrer progressivement. L'Italie était confrontée à la pauvreté. La France pansait les blessures de l'Occupation et l'Espagne vivait sous une dictature. Profitant de cette situation, la CIA avait entamé une campagne insidieuse pour promouvoir les artistes américains en priorité et présenter leurs collègues européens, Fernand Léger ou Picasso en premier lieu, comme des suppôts du communisme. Ce fut comme cela que des pointures comme Jackson Pollock, Jasper Johns, Willem De Kooning, Mark Rothko et d'autres les supplantèrent sur le marché américain.

Personne en Europe ne put résister à la montée en puissance de l'art américain qui trouva un nouveau souffle à travers le Pop Art, pourtant initié en Angleterre, qui vit Andy Warhol devenir le pape de la production de toiles sérigraphiées en série avec l'aide d'assistants pour modifier brutalement le marché de l'art après la disparition de Picasso, l'artiste le plus prolifique de son temps, lequel pouvait au moins se targuer de créer seul ses oeuvres.

Dès lors, le marché de l'art avait commencé à entrer dans une nouvelle dimension avec des créations associées à la société de consommation et l'application d'incroyables méthodes de marketing pour faire exploser les cotes des artistes. Il suffit de faire un tour à la FIAC, à ArtBasel ou à la Freeze de Londres pour se rendre compte du développement de l'art contemporain qui donne dans l'excès, la provocation et le n'importe quoi alors que la Chine et d'autres pays émergents ont pris leur part du gâteau en poussant les prix encore plus haut.

Au profit de qui ? En fait des nouveaux riches dénués de connaissances, désireux d'épater la galerie. Il y a 20 ans, ils achetaient des voitures de luxe avant de constater que n'importe quel nanti pouvait s'en offrir. Par contre, le fait d'acquérir des oeuvres exceptionnelles de Matisse, Picasso, Modigliani, Rothko, Bacon, Freud, Warhol, Lichtenstein ou de Kooning peut rendre jaloux ceux qui veulent rivaliser avec les milliardaires de la planète, ce qui entraîne une compétition incroyable dans les grandes salles de vente.

On a même vu un tableau de Léonard de Vinci intitulé "Salvator Mundi" atteindre l'enchère faramineuse de 450 millions de dollars chez Christie's en 2017 alors que des experts ont douté de son authenticité. Du reste, même si le célèbre artiste y aurait mis la main, ce ne serait qu'une oeuvre tronquée, reconstituée à 85% par un habile restaurateur. Seulement voilà, il a suffi d'un habile tour de passe-passe publicitaire de la part de Loïc Gouzer, le magicien de chez Christie's pour mettre ce tableau dans une vente d'art contemporain et inciter le prince héritier d'Arabie saoudite à pousser les enchères au plus haut.

Que ne ferait-on avec 450 millions de dollars ? On pourrait vivre comme un nabab en s'offrant un avion de ligne, un yacht majestueux, plusieurs villas sur la Côte d'Azur ou 20 tableaux de Rembrandt dans leur état d'origine mais cela démontre au plus haut point que le fossé se creuse entre les riches et les pauvres qui n'ont souvent que leurs yeux pour pleurer...


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