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Une oeuvre accompagnée d'un certificat d'authenticité vaut de l'or. Sans certificat, elle ne vaut rien...
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Gravures
Lithographie: un art bicentenaire
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Cet article se compose de 5 pages.
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L'art de la lithographie a fêté son bicentenaire mais ne vit plus qu'à travers quelques ateliers spécialisés si on songe qu'il n'en existe plus qu'une quinzaine à Paris.
C'est au XIXe siècle que la lithographie a vécu ses plus belles années mais l'avènement de l'offset dans les années 1960 lui a porté un coup fatal. Ce fut entre 1816 et 1830 que Paris vit se multiplier après Berlin et Londres les premières grandes imprimeries.
Rue de Seine, l'imprimerie Lemercier fut pendant cinquante le haut lieu de la lithographie parisienne. Manet ou Odilon Redon y firent réaliser leurs lithos. La maison Romanet, installée rue Louvel-Tessier dans le XIe, produisit en quantité des images pieuses et des chromos éducatifs et publicitaires pour le Bon Marché ou le chocolat Poulain.

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L'art de la lithographie a fêté son bicentenaire mais ne vit plus qu'à travers quelques ateliers spécialisés si on songe qu'il n'en existe plus qu'une quinzaine à Paris.
C'est au XIXe siècle que la lithographie a vécu ses plus belles années mais l'avènement de l'offset dans les années 1960 lui a porté un coup fatal. Ce fut entre 1816 et 1830 que Paris vit se multiplier après Berlin et Londres les premières grandes imprimeries.
Rue de Seine, l'imprimerie Lemercier fut pendant cinquante le haut lieu de la lithographie parisienne. Manet ou Odilon Redon y firent réaliser leurs lithos. La maison Romanet, installée rue Louvel-Tessier dans le XIe, produisit en quantité des images pieuses et des chromos éducatifs et publicitaires pour le Bon Marché ou le chocolat Poulain.

Vers 1890, on comptait plus de cinquante imprimeries dans la capitale. Seules une quinzaine ont tenu bon comme l'atelier Mourlot qui a réalisé les lithographies de Matisse, Braque, Chagall ou Picasso. Le petit-fils de Mourlot, Franck Bordas, a créé également son atelier dans le XIe où il a produit les lithos de Dubuffet.
Il existe également l'atelier de lithographie de Lyvia Aldobrandi et Frédéric Possot dont les locaux datent de 1840, année où l'atelier fut inauguré sous l'enseigne de la maison Barbarin.
On peut aussi citer l'atelier Clot, Bramsen et Georges dans le IVe d'où sont sorties de ses presses des œuvres de Degas, Renoir, Sisley, Redon, Vuillard, Munch et Rodin et des estampes originales d'Alechinsky ou Olivier Debré ainsi que l'atelier Pons qui a imprimé des lithos de Michaux, Zadkine ou Soulages.
Le marché de la litho est beaucoup moins florissant qu'au XIXe siècle mais ces ateliers sont parvenus à maintenir la réputation des artisans français qui utilisent les meilleurs papiers comme Arches ou Canson et travaillent à l'ancienne dans la plus pure des traditions d'un art qui aujourd'hui parvient malgré tout à survivre.
La lithographie, "dessin sur pierre" selon l'étymologie grecque, a été mise au point en Allemagne entre 1796 et 1799 par Aloïs Senefelder.
Ce procédé révolutionnaire a été à la base des techniques modernes d'impression, dépend d'un processus chimique de répulsion entre le gras et l'eau sur une plaque de zinc ou sur une dalle calcaire.
L'artiste y dessine directement avec un crayon gras composé de noir de fumée et de suif.
La pierre est ensuite acidulée avec un mélange de gomme arabique et d'acide nitrique qui provoque une légère incrustation du dessin dans la dalle. On étale alors sur la pierre humidifiée le rouleau enduit d'une encre grasse qui se fixe sur les tracés du crayon.
La pierre matrice passe alors sous la presse- une presse plate en fonte ou une presse à bras, en bois de chêne et de poirier vieille de plus de cent ans en général. On peut ainsi réaliser des séries limitées de lithographies.
Nettoyée avec du sable et de l'eau, une même pierre peut servir des centaines de fois. On préfère aujourd'hui utiliser de plus en plus des plaques de zinc, moins lourdes à manipuler.
Le déclin de l'art de la lithographies s'est accéléré à partir de 1990 lorsque le marché de l'art a commencé à subir les contrecoups d'une intense vague de spéculation alors que de nombreux scandales ont jeté un coup de froid parmi les collectionneurs, notamment lorsque des lithographies de grands artistes, produites en séries limitées, ont été clandestinement réalisées.
Les cotes de nombreuses lithographies ont alors chuté, en particulier celles de Salvador Dali après la découverte de milliers de feuilles imprimées illégalement et vendues comme originales.
Depuis une dizaine d'années, de nombreux ateliers ont fermé faute de trouver des débouchés suffisants mais le déclin s'était amorcé bien avant et notamment lors de l'émergence de l'offset.
Il reste cependant que de nombreux artistes sont demeurés fidèles à la lithographie dont le concept permet la diffusion de reproductions soignées à des centaines d'exemplaires d'œuvres originales ou dédiées exclusivement à cette technique.
L'art de la lithographie n'est donc pas mort pour autant si on songe au développement spectaculaire de la culture à travers le monde depuis ces dix dernières années.
Ainsi, n'importe qui peut aujourd'hui acquérir une œuvre d'Alechinsky, de Soulages, de Buffet ou signée d'un autre grand artiste à un prix abordable.
COLLECTIONNER LES GRAVURES
Des millions de gravures ont été diffusées depuis l'apparition des premières techniques d'impression au XVe siècle jusqu'aux derniers procédés comme la lithographie ou la sérigraphie.
Les premières gravures ont été tirées à partir de bois gravés puis les artistes sont passés à l'eau-forte et à la pointe sèche avant de s'intéresser à la lithographie au début du XIXe siècle.
Les plus grands artistes du siècle dernier ont produit des œuvres en lithographie comme Goya, Delacroix, Géricault, Daumier, Degas ou Toulouse-Lautrec qui fut le génie de l'affiche.
Au XXe siècle, l'art de la lithographie- un secteur qui nous intéresse ici au premier chef- a connu ses plus heures de gloire avec Picasso, Matisse, Braque, Chagall ou Warhol.
Bien entendu, il y a du bon et du moins bon en lithographie avec une gamme de prix qui va de trois cents francs à près d'un million.
La lithographie est un procédé de reproduction qui joue sur le principe de répulsion de la graisse et de l'eau, l'encre d'imprimerie, grasse, ne se déposant pas sur une surface humide.
L'artiste dessine donc à l'encre ou au crayon gras sur la surface de la pierre lithographique et le dessin retient l'encre du rouleau encreur pour se reproduire sur la feuille servant à l'impression.
On peut produire des lithographies sur une pierre ou une surface de zinc et ce procédé révolutionnaire, inventé en 1796 par l'imprimeur de Munich Aloys Senefelder, a été adopté dans toute l'Europe à partir du premier tiers du XIXe siècle.
Parmi les lithographies les plus chères figurent bien entendu celles de Toulouse-Lautrec (Entre 10 000 et plus de 700 000 FF), de Mucha (Entre 10 000 et plus de 100 000 FF), de Matisse (Entre 8000 et plus de 180 000 FF), de Picasso (Entre 8 000 et plus de 600 000 FF), de Bonnard (Entre 8 000 et plus de 700 000 FF), de Vuillard (Entre 5 000 et plus de 100 000FF), Chagall (Entre 10 000 et plus de 350 000 FF), Miro (Entre 5 000 et plus de 200 000 FF), Foujita (Entre 8 000 et plus de 100 000 FF, Jasper Johns (Entre 30 000 et plus de 350 000 FF) ou de Villon ( Entre 2 000 et plus de 100 000 FF).
Entre 1 000 et 10 000 FF on peut acquérir des épreuves de Debré, Soulages, Niki de Saint-Phalle, Velickovic, Kijno, Dali, Klasen, Matta, Clavé, Tapiès, Domergue, Brayer, Toffoli et en dessous de 1 000 FF des lithographies de Weisbuch, Le Yaouanc, Weisbuch pour ce citer que ceux-là.
Certaines épreuves sont si rares sur le marché qu'elles atteignent souvent des prix astronomiques en vente. Ainsi, «La Petite Blanchisseuse» de Bonnard a été vendue à Drouot pour 709 466 FF en septembre 1998.
Il y a eu des grands collectionneurs d'estampes comme Henri-Marie Petiet qui accumula près de 400 000 épreuves durant son existence et pour une partie desquelles 17 ventes ont déjà été organisées. Petiet avait commencé sa collection au début des années 1920 et s'était transformé en marchand dès 1925 avant de s'installer rue d'Assas puis au 8, rue de Tournon en 1933. Passionné, il s'était lié avec de nombreux artistes comme Picasso, Marie Laurencin, Dufy, Vuillard, Rouault, Matisse ou Signac.
On peut également noter que Ambroise Vollard avait eu Picasso sous contrat et que ce dernier lui avait fourni 100 planches tirées à 300 exemplaires chacune et que Petiet racheta à la suite de la mort du célèbre marchand dans un accident de voiture en 1939. Petiet avait entassé ses estampes dans son appartement durant les années 1950 après la fermeture de sa boutique et vivait d'une curieuse façon parmi des monticules d'épreuves. On peut estimer que sa collection valait au bas mot plus de 1000 000 000 FF !
Plus que la gravure sur bois ou la pointe sèche, la lithographie a un côté vraiment magique, en ce sens qu'elle reproduit fidèlement un dessin lequel ressort merveilleusement sur le papier qui est entré étroitement en contact avec l'encre sous l'étreinte de la presse.
Pour les amateurs, l'essentiel est de rechercher de bonnes épreuves à tirages limitées. Un tirage à 100 exemplaires est l'idéal, histoire de se dire que sur plus de 5 milliards d'habitants sur terre on fait partie de cent heureux possesseurs d'une belle épreuve.
L'estampe est le plus sûr moyen de mieux diffuser l'œuvre d'un grand maître.
Plus que les Français, les Américains, les Japonais, les Allemands, les Suisses, les Espagnols et bien d'autres étrangers raffolent des lithographies et leur démarche est peut-être due au fait que dans leur esprit un multiple signé d'un grand artiste est toujours bon à collectionner alors que les Français sont plus réticents quant à effectuer cette démarche. Il est vrai que certains scandales ont éclaboussé le monde de la lithographies, des épreuves réputées limitées à 350 exemplaires ayant fait l'objet de plusieurs retirages illégaux. Cela a été notamment le cas pour Salvador Dali à la fin des années 1980. Depuis, le ménage a été fait mais des doutes subsistent encore.
Pour acheter une épreuve, l'état de préservation est primordial. Plus elle est impeccable, plus elle vaut cher.
Aujourd'hui, de nombreux artistes contemporains se consacrent à la lithographie. On peut ainsi s'offrir une épreuve de Hockney, de Buffet et même de de Kooning pour moins de dix mille francs. Pour quoi s'en priver ? On pourra toujours affirmer à ses amis qu'on possède une œuvre de ces maîtres et susciter quelque part leur jalousie…
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