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Styles époques
Les années 1940 : Le grand bond
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Les meubles des années 1940, longtemps négligés, font l'objet d'une folle spéculation depuis ces dix dernières années. La raison du succès de cette période tient essentiellement à l'engouement enregistré pour l'Art Déco, domaine où les prix en millions de francs n'ont pas cessé de valser. L'Art Déco étant devenu quasiment inabordable, les amateurs se sont naturellement rabattus sur la période des années 1940, lequel est en fait son prolongement direct. D'ailleurs, de nombreux marchands spécialisés dans l'Art Nouveau et l'Art Déco n'ont pas hésité à ajouter les productions de l'après-guerre dans leur catalogue histoire d'étoffer une clientèle de plus en plus encline à marier le modernisme naissant à leur décor actuel. Le contingent des acheteurs s'est de plus renforcé avec l'émergence des acteurs de la nouvelle économie qui ont fait fortune rapidement. Jeunes pour la plupart, ils recherchent des styles proches de l'avant-gardisme. Maintenant, on ne jure plus que par des créateurs qui ont pour noms Dupré-Lafon, Arbus, Royère, Quinet, Jansen, Emilio Terry, Du Plantier, J.C Moreux ou Poillerat dont les meubles ou ornements commencent à atteindre des prix exorbitants. On ignore jusqu'où va monter cette fièvre acheteuse aux relents douteux car à la base le marché semble être plus en proie à une vive spéculation qu'à un engouement général, même si nombre de pièces sont achetées par des collectionneurs ou des particuliers. On assiste maintenant à une sorte de raz de marée comme dans le domaine de la photographie, un marché qui vient de fêter son vingt-cinquième anniversaire sauf que les choses ont tendance à aller encore plus vite.
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Les meubles des années 1940, longtemps négligés, font l'objet d'une folle spéculation depuis ces dix dernières années. La raison du succès de cette période tient essentiellement à l'engouement enregistré pour l'Art Déco, domaine où les prix en millions de francs n'ont pas cessé de valser. L'Art Déco étant devenu quasiment inabordable, les amateurs se sont naturellement rabattus sur la période des années 1940, lequel est en fait son prolongement direct. D'ailleurs, de nombreux marchands spécialisés dans l'Art Nouveau et l'Art Déco n'ont pas hésité à ajouter les productions de l'après-guerre dans leur catalogue histoire d'étoffer une clientèle de plus en plus encline à marier le modernisme naissant à leur décor actuel. Le contingent des acheteurs s'est de plus renforcé avec l'émergence des acteurs de la nouvelle économie qui ont fait fortune rapidement. Jeunes pour la plupart, ils recherchent des styles proches de l'avant-gardisme. Maintenant, on ne jure plus que par des créateurs qui ont pour noms Dupré-Lafon, Arbus, Royère, Quinet, Jansen, Emilio Terry, Du Plantier, J.C Moreux ou Poillerat dont les meubles ou ornements commencent à atteindre des prix exorbitants. On ignore jusqu'où va monter cette fièvre acheteuse aux relents douteux car à la base le marché semble être plus en proie à une vive spéculation qu'à un engouement général, même si nombre de pièces sont achetées par des collectionneurs ou des particuliers. On assiste maintenant à une sorte de raz de marée comme dans le domaine de la photographie, un marché qui vient de fêter son vingt-cinquième anniversaire sauf que les choses ont tendance à aller encore plus vite.
Ce qui valait 200 000 FF il y a dix ans peut atteindre deux millions aujourd'hui, comme c'est le cas pour certaines créations de Dupré-Lafon, alors que les prix pour Arbus ne cessent de grimper à une vitesse vertigineuse. Il convient également de noter que le label 1940 couvre une période assez large qui va de 1935 jusqu'à 1970. C'est donc un style qui a perduré durant plus de 35 années avant l'éclosion d'une nouvelle école de créateurs résolument avant-gardiste au niveau du design. On a ainsi tendance à mélanger dans les ventes les meubles des années 1940 avec ceux de l'Art Déco, ce qui profite bien naturellement aux cotes des créateurs de cette période tardive. Mais qu'on ne se trompe pas. Il y a d'un côté les créateurs et de l'autre les nombreux ébénistes anonymes qui produisirent des meubles de bonne qualité alors que d'autres se cantonnèrent dans le tout-venant. Ce qui veut dire qu'une sélection est indispensable pour les amateurs. Ce qui ne veut pas nécessairement dire que les grands noms des années 1940 créèrent exclusivement des pièces admirables. On trouve donc des meubles de qualité moyenne entre 10 000 et 40 000 FF en quantité et un distinguo s'avère toujours obligatoire pour se faire une idée précise des pièces qui valent la peine d'être achetées à des prix nettement supérieurs. On peut donc par ailleurs espérer que de nombreuses découvertes seront faites prochainement lorsqu'on aura digéré la production des grands noms des années 1940. D'autre part, Paris reste un marché privilégié pour ce domaine car une bonne partie de la meilleure production de cette période a été réalisée en France. C'est donc un marché étroit, même s'il est très actif, qui pourrait malgré tout évoluer vers de nouveaux sommets car on sait bien que les réserves sont limitées. Les prix ne cesseront pas de monter et parviendront certainement à égaler ceux enregistrés pour les pièces Art Déco mais des corrections seront probablement à prévoir. Pour l'instant, Dupré-Lafon est la star des années 1940 devant Arbus. Demain, un autre nom pourrait les supplanter et après-demain, on assistera à l'émergence du style des années 1970 et 1980 avec les mêmes effets à la clé. Les goûts évoluent surtout que les bonnes pièces des périodes précédentes se font de plus en plus rares. Verra-t-on alors une ruée sur les productions de Roche et Bobois des années 1970 ?
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