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Les peintres fauves ne jouèrent avec les couleurs pures que durant à peine une décennie pour ensuite ne produire hélas que du dégriffé (AD)
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Peintures
Ces dossiers réalisés par nos spécialistes vous permettront de
découvrir, aussi bien au travers d'entretiens avec des peintres renommés
que par des rétrospectives sur un genre ou courant, les trésors de la
peinture au fil du temps.
L'ECOLE DE BARBIZON par Adrian Darmon
16 Mai 2007
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Cet article se compose de 2 pages.
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Théodor Rousseau Les chênes en forêt de Fontainebleau
Bizarrement, l'école de Barbizon ne séduisit pas d'emblée le public alors qu'on l'encensa rapidement aux Etats-Unis, en Russie ou en Angleterre.
Les autres fondateurs de cette école furent Narcisse Diaz, Daubigny, Troyon et Dupré mais ceux-ci furent brutalement supplantés par les Impressionnistes à la fin du XIXe siècle de sorte que leur mouvement ne dura que 45 petites années entre 1830 et 1875.
Avant d'évoquer ces personnages mythiques que furent Théodore Rousseau, Jean-François Millet et Camille Corot, il convient de mettre en exergue celle de Georges Michel, né en 1763, qui après des études artistique classiques, s'intéressa au paysage montmartrois et à la plaine Saint-Denis.
Passionné par les paysagistes hollandais, Michel se détourna progressivement de l'influence du mielleux Demarne pour peindre des paysages qui furent l'amorce de l'éclosion de l'école de Barbizon. Mais avant Michel, lequel ne peignit que la banlieue de Paris, Lazare Bruandet, qui s'était réfugié dans la forêt de Fontainebleau après avoir tué sa maîtresse, avait eu l'occasion de peindre quelques scènes admirables qui furent, après celles de Lantara au XVIIIe siècle, probablement parmi les premières à avoir été produites à cet endroit.
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A 60 kilomètres de Paris, à l'orée de la forêt de Fontainebleau, un tout petit hameau, Barbizon, habité par des cultivateurs et des charbonniers, devint au XIXe siècle le berceau d'un art nouveau: le paysage.
Ce n'est qu'en 1925 qu'on a vraiment découvert l'importance des travaux de l'école de Barbizon à travers le livre de Prosper Dorbec, "l'art du paysage en France".
L'apparition du paysage dans la peinture a constitué un phénomène d'une importance insoupçonnée et ceux qui furent les instigateurs de cet art novateur furent en quelque sorte les représentants du peuple issu de la Révolution de 1789 qui se battirent contre la bourgeoisie laquelle profita de ce grand bouleversement. Ces peintres luttèrent contre les institutions et furent les porte-drapeaux d'une nouvelle liberté puisqu'ils s'éloignèrent des courants traditionnels.
Camille Corot Roches dans la forêt de Fontainebleau
Alors que la bourgeoisie marquait sa toute puissance entre 1830 et 1870, les peintres de Barbizon cherchèrent dans la nature à s'épanouir et à trouver une nouvelle âme ainsi qu'une identité. Ces peintres se chargèrent de faire un large inventaire de la nature en s'inspirant d'une part des paysagistes hollandais du XVIIe siècle et anglais du début du XIXe siècle et d'autre part, en se révoltant contre une Académie contrôlée par les bourgeois.
Au risque d'être rejetés et en connaissant des conditions de vie difficiles, ces artistes entendirent peindre ce qui leur plaisait. Ils s'attaquèrent donc au paysage, un art qui n'était pas encore reconnu.
Georges Michel L'orage, vers 1820-1830
Achille Michallon qui fut le mentor de Corot figura parmi les premiers à suivre cette voie et contrairement à certains peintres qui peignirent des vues italiennes à la fin du XVIIIe siècle, ces précurseurs instillèrent dans leurs oeuvres un état d'âme et un langage.
Ces artistes se laissèrent séduire également par le réalisme et laissèrent de côté le romantisme tout en cherchant un certain pathétisme.
Gustave Courbet Casseurs de pierres, 1849
Les chefs de file de l'école de Barbizon furent Georges Michel, Théodore Rousseau, Jean-François Millet et Corot. Avec eux, les paysans ne furent plus des éléments de décors mais de véritables acteurs et Millet se consacra souvent aux scènes agricoles alors que Courbet s'intéressa aux casseurs de pierre, fossoyeurs, bûcherons ou braconniers.Il y eut donc une véritable description du prolétariat paysan à travers de nombreuses oeuvres qui eurent le don de glorifier son dur labeur. Millet ne fut pas un révolutionnaire au sens propre du terme mais un paysan d'origine attiré par la terre qui voulut montrer qu'en peignant un paysage on pouvait aussi faire une réflexion sur l'homme qui y vit. Courbet, plus contestataire, Marxiste avant la lettre, se battit lui pour plus de justice sociale.
La plupart des peintres de l'école de Barbizon étaient des exclus des Salons qui manifestérent une sorte de révolte contre l'industrialisation de la société dans leurs oeuvres. Rousseau, Daubigny s'évertuèrent à montrer la vraie campagne alors qu'alentour les villes pollueuses s'agrandissaient, que les usines poussaient comme des champignons, que les rivières se réduisaient et que les routes commençaient à zébrer les forêts.
Ils furent ainsi des écologistes avant la lettre, cherchant l'air pur et des panoramas vierges loin du chaos urbain.
Jean-François Millet Le semeur, 1850
Théodor Rousseau Les chênes en forêt de Fontainebleau
Bizarrement, l'école de Barbizon ne séduisit pas d'emblée le public alors qu'on l'encensa rapidement aux Etats-Unis, en Russie ou en Angleterre.
Les autres fondateurs de cette école furent Narcisse Diaz, Daubigny, Troyon et Dupré mais ceux-ci furent brutalement supplantés par les Impressionnistes à la fin du XIXe siècle de sorte que leur mouvement ne dura que 45 petites années entre 1830 et 1875.
Avant d'évoquer ces personnages mythiques que furent Théodore Rousseau, Jean-François Millet et Camille Corot, il convient de mettre en exergue celle de Georges Michel, né en 1763, qui après des études artistique classiques, s'intéressa au paysage montmartrois et à la plaine Saint-Denis.
Passionné par les paysagistes hollandais, Michel se détourna progressivement de l'influence du mielleux Demarne pour peindre des paysages qui furent l'amorce de l'éclosion de l'école de Barbizon. Mais avant Michel, lequel ne peignit que la banlieue de Paris, Lazare Bruandet, qui s'était réfugié dans la forêt de Fontainebleau après avoir tué sa maîtresse, avait eu l'occasion de peindre quelques scènes admirables qui furent, après celles de Lantara au XVIIIe siècle, probablement parmi les premières à avoir été produites à cet endroit.
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