Le début de l'année 2013 a été quelque peu poussif pour le marché de l'art mondial avec non seulement un recul sensible des ventes en Chine maintenant reléguée au 2e rang après sa spectaculaire progression mais aussi une baisse du niveau des enchères en Occident et ce, en raison de la crise économique qui a affecté la planète.
Le climat actuel de morosité a également eu un impact inquiétant sur l'activité des galeries confrontées à une désaffection croissante de leurs clients drainés pour la plupart par les grandes maisons de vente qui n'ont pas cessé de modifier à leur profit l'aspect du marché jusqu'à le phagocyter en réduisant ainsi leur C.A et en affaiblissant leur rôle au niveau de la promotion des artistes.
Les seules galeries capables de résister à la pression exercée par Christie's ou Sotheby's ont été celles qui ont pu disposer d'importants moyens financiers pour développer leurs affaires et établir des antennes à l'étranger tandis que celles d'un calibre inférieur ont peiné à poursuivre leurs activités comme on l'a constaté avec la fermeture à Paris de la galerie Jérôme de Noirmont que d'aucuns pensaient dynamique.
Bref, le ressort a finalement été cassé par la crise qui a eu aussi des répercussions inattendues sur l'Hôtel des ventes de Drouot qui a fonctionné au ralenti avec pour résultat de réduire ses vacations depuis le début de l'année après une baisse de son C.A en 2012. Or, le marché ne marche qu'à travers le principe des vases communicants entre les salles de ventes, les galeries et les collectionneurs.
1) Les ventes de prestige sont devenues moins nombreuses du fait de la raréfaction des pièces exceptionnelles sur le marché qui ne tient qu'à travers des achats effectués par les millionnaires de la planète. Les objets et oeuvres d'art du moyen de gamme se vendent difficilement.
2) Le nombre des collectionneurs s'est réduit du fait d'une perte de leur pouvoir d'achat et du faible renouvellement de leur contingent. celui des acheteurs a en outre baissé en raison de la crise.
3) Les professionnels sont restés avec leurs stocks sur les bras et n'ont donc pu les renouveler. Leur souci est donc de les réduire quitte à les vendre à perte.
4) La société a profondément changé depuis ces deux dernières décennies, la nouvelle génération étant plus portée vers l'art contemporain- le seul à attirer suffisamment de clients- alors que l'art ancien est de plus en plus délaissé sauf pour les oeuvres de grande qualité.
5) Indépendamment de la crise qui a affecté nombre d'amateurs, les individus ont été moins tentés par les achats d'art même si la fréquentation des musées a été en hausse.
6) Les spéculateurs eux-mêmes ont freiné leurs achats sur le marché de l'art en faisant montre de plus de prudence sans compter que la crise économique leur a fait perdre de l'argent concernant leurs investissements dans d'autres domaines.
7) L'économie américaine a peiné à être relancée et les Américains ont eu d'autres priorités, ce qui fait que l'art est un luxe dont ils ne peuvent plus se permettre. Le même constat s'est d'ailleurs vérifié dans les pays occidentaux surtout que l'art n'a jamais constitué un placement susceptible de rapporter à court terme.
8) Le pessimisme ambiant résultant de la crise a refroidi les ardeurs des professionnels et rendu frileux les acheteurs.
Résultat: le marché de l'art a fini par marquer le pas pour entrer dans une phase d'essoufflement, d'une part avec un recul des ventes en Chine et dans le monde et d'autre part avec blocage de l'activité des galeries.
Rien ne va vraiment plus pour les galeries face à la nouvelle modélisation du marché de l'art, comme on l'a constaté récemment avec la fermeture à New York de celle de Nicole Klagsbrun qui s'est dite «fatiguée» de la tournure prise par celui-ci tandis qu'à Paris, Patrick Bongers, dirigeant de la galerie Louis Carré, n'a pas hésité à affirmer qu'il était devenu pourri et que les professionnels allaient mourir.
Le début de l'année 2013 a été quelque peu poussif pour le marché de l'art mondial avec non seulement un recul sensible des ventes en Chine maintenant reléguée au 2e rang après sa spectaculaire progression mais aussi une baisse du niveau des enchères en Occident et ce, en raison de la crise économique qui a affecté la planète.
Le climat actuel de morosité a également eu un impact inquiétant sur l'activité des galeries confrontées à une désaffection croissante de leurs clients drainés pour la plupart par les grandes maisons de vente qui n'ont pas cessé de modifier à leur profit l'aspect du marché jusqu'à le phagocyter en réduisant ainsi leur C.A et en affaiblissant leur rôle au niveau de la promotion des artistes.
Les seules galeries capables de résister à la pression exercée par Christie's ou Sotheby's ont été celles qui ont pu disposer d'importants moyens financiers pour développer leurs affaires et établir des antennes à l'étranger tandis que celles d'un calibre inférieur ont peiné à poursuivre leurs activités comme on l'a constaté avec la fermeture à Paris de la galerie Jérôme de Noirmont que d'aucuns pensaient dynamique.
Bref, le ressort a finalement été cassé par la crise qui a eu aussi des répercussions inattendues sur l'Hôtel des ventes de Drouot qui a fonctionné au ralenti avec pour résultat de réduire ses vacations depuis le début de l'année après une baisse de son C.A en 2012. Or, le marché ne marche qu'à travers le principe des vases communicants entre les salles de ventes, les galeries et les collectionneurs.
1) Les ventes de prestige sont devenues moins nombreuses du fait de la raréfaction des pièces exceptionnelles sur le marché qui ne tient qu'à travers des achats effectués par les millionnaires de la planète. Les objets et oeuvres d'art du moyen de gamme se vendent difficilement.
2) Le nombre des collectionneurs s'est réduit du fait d'une perte de leur pouvoir d'achat et du faible renouvellement de leur contingent. celui des acheteurs a en outre baissé en raison de la crise.
3) Les professionnels sont restés avec leurs stocks sur les bras et n'ont donc pu les renouveler. Leur souci est donc de les réduire quitte à les vendre à perte.
4) La société a profondément changé depuis ces deux dernières décennies, la nouvelle génération étant plus portée vers l'art contemporain- le seul à attirer suffisamment de clients- alors que l'art ancien est de plus en plus délaissé sauf pour les oeuvres de grande qualité.
5) Indépendamment de la crise qui a affecté nombre d'amateurs, les individus ont été moins tentés par les achats d'art même si la fréquentation des musées a été en hausse.
6) Les spéculateurs eux-mêmes ont freiné leurs achats sur le marché de l'art en faisant montre de plus de prudence sans compter que la crise économique leur a fait perdre de l'argent concernant leurs investissements dans d'autres domaines.
7) L'économie américaine a peiné à être relancée et les Américains ont eu d'autres priorités, ce qui fait que l'art est un luxe dont ils ne peuvent plus se permettre. Le même constat s'est d'ailleurs vérifié dans les pays occidentaux surtout que l'art n'a jamais constitué un placement susceptible de rapporter à court terme.
8) Le pessimisme ambiant résultant de la crise a refroidi les ardeurs des professionnels et rendu frileux les acheteurs.
Résultat: le marché de l'art a fini par marquer le pas pour entrer dans une phase d'essoufflement, d'une part avec un recul des ventes en Chine et dans le monde et d'autre part avec blocage de l'activité des galeries.
Rien ne va vraiment plus pour les galeries face à la nouvelle modélisation du marché de l'art, comme on l'a constaté récemment avec la fermeture à New York de celle de Nicole Klagsbrun qui s'est dite «fatiguée» de la tournure prise par celui-ci tandis qu'à Paris, Patrick Bongers, dirigeant de la galerie Louis Carré, n'a pas hésité à affirmer qu'il était devenu pourri et que les professionnels allaient mourir.
A présent, le marché de l'art s'est retrouvé de plus en plus contrôlé par les grandes maisons de vente et quelque 300 milliardaires, essentiellement chinois, russes, indiens, sud-américains et moyen-orientaux qui s'offrent les œuvres les plus recherchées à coups de millions de dollars.
En Chine, plus de 350 musées privés ont été créés en moins d'une décennie et autant dans l'ensemble des pays émergents les plus prospères, dont le Qatar devenu l'un des plus actifs concernant les gros achats d'art et les constructions de musées qui fleurissent sur son petit territoire.
On a ainsi assisté à un incroyable déplacement du marché en l'espace d'une dizaine d'années au profit de pays souvent considérés comme très en retard au plan culturel et dont l'ambition affichée est de développer une nouvelle industrie porteuse de visées politiques évidentes.
Le Qatar n'a connu aucun frein à sa frénésie d'achats, bien au-delà de l'art orientaliste, pour se constituer des collections d'œuvres phares de l'art occidental avec des moyens nettement supérieurs à ceux des oligarques russes ou des milliardaires chinois qui ont d'abord rapatrié chez eux des pièces dispersées pour les uns à l'issue de la Révolution de 1917 et pour les autres lors de la guerre de l'Opium au 19e siècle ou la révolution des Gardes rouges à l'époque de Mao Tsé Toung.
L'argent du gaz et du pétrole d'un côté, de la corruption de l'autre, a bouleversé le paysage du marché de l'art investi par des collectionneurs souvent ignares dont la seule motivation est d'étaler leur fortune et d'asseoir leur position sociale, à l'image de Budi Tek, surnommé le roi du poulet en Indonésie, qui s'est mis à acheter à profusion des toiles d'artistes chinois dont la cote a explosé en moins de cinq ans avant de s'intéresser à des créateurs occidentaux comme Adel Abdessemed, Maurizio Cattelan ou Anselm Kieffer, ou encore des milliardaires chinoises Xang Yang, Liu Lian ou Dai Zhikang, du Russe Roman Abramovitch et de sa compagne Dasha Zukova, de l'Ukrainienne Luba Michailova, de Cheikha Mayassa, la fille de l'émir du Qatar Al Thani, du Coréen Ahaé, du magnat brésilien Bernardo Paz, de la hong kongaise Pearl Lam, du Libanais Tony Salamé ou de Cheikha Hoor, la fille de l'émir de Sharjah, ou du Mexicain Carlos Slim, le Mexicain considéré comme l'homme le plus riche de la planète.
Il ne reste plus que quelques milliardaires américains et une poignée en Europe pour contrer timidement l'appétit sans bornes de ces nouveaux collectionneurs qui permettent au marché de l'art de résister à la crise à travers leurs achats alors que le nombre des galeries se réduit sans cesse pour ne laisser la place qu'à celles qui ont encore les moyens de proposer des œuvres exceptionnelles mais en finissant par devenir un club fermé, celui-ci a perdu sa véritable raison d'être.
Il y a vingt ans, le marché vivait essentiellement grâce au volume des ventes d'oeuvres abordables (entre 500 et 50 000 euros) pour nombre de collectionneurs, ce qui n'est plus le cas à présent étant donné qu'il repose désormais sur les achats de quelques 300 milliardaires misant avant tout sur des oeuvres estimées à plus d'un million de dollars et qui ne forment après tout qu'une aristocratie de parvenus. Le fait est suffisamment inquiétant pour être signalé car les véritables amoureux de l'art sont devenus carrément hors-jeu sans même avoir l'espoir de se faire plaisir une fois que la crise économique mondiale aura pu être surmontée.