L'ex-animateur de télévision Frédéric Mitterrand a été choisi par le Président Nicolas Sarkozy ce 23 juin 2009 pour succéder à Christine Albanel comme ministre de la culture.
Nommé il y a quelques mois à peine à la tête de la Villa Médicis à Rome, le neveu du Président François Mitterrand s'est aussi fait connaître comme écrivain après avoir été une figure de proue du Paris branché au début des années 1980.
On peut croire que diriger le ministère de la Culture sera pour lui encore bien plus périlleux que de jouer à l'acrobate sur une balançoire en étant affublé d'un tutu de danseuse comme il le fit lors d'une soirée mémorable organisée un soir de 1981 au Palace, faubourg Montmartre. En attendant, ce déçu de la Gauche aura su rebondir avec art.
Certainement plus charismatique que Christine Albanel, Frédéric Mitterrand, féru de cinéma et de littérature, s'est donc révélé être aujourd'hui le candidat le plus apte pour donner un nouveau souffle à la culture. Il devra cependant faire en sorte d'être un homme d'ouverture et d'échapper ainsi à l'emprise de certains milieux qui ont souvent été prompts à vouloir imposer leurs vues aux locataires successifs de la rue de Valois.
Avant tout féru d'opéra et de cinéma, admirateur de Proust et de Julien Green, doté d'un savoir encyclopédique, le nouveau ministre de la Culture a surtout assis sa réputation en tant que cinéphile après avoir défendu le cinéma d'auteur dans ses salles Olympic dans les années 1970 jusqu'à perdre énormément d'argent pour assouvir sa passion.
Animateur des émissions «Étoiles et toiles» et «Acteur studio», réalisateur (Lettres d'amour en Somalie, Madame Butterfly), il fut aussi acteur en 1959, aux côtés de Bourvil et de Michèle Morgan, dans un film d'Alex Joffé, "Fortunat".
Président de la Commission de l'avance sur recettes en 2000, Frédéric Mitterrand a été fan de Howard Hawks et du cinéma italien tout en étant un admirateur inconditionnel de l'actrice Catherine Deneuve et un groupie de Sophia Loren, Gina Lollobrigida, Ava Gardner ou Rita Hayworth.
Nommé à la tête de la Villa Médicis il y a moins d'un an, il a régalement montré son intérêt pour l'art contemporain tout en veillant à faire restaurer les sculptures anciennes et à sortir des réserves les tapisseries de l'époque Louis XV mais il a conservé au fond de lui-même le désir d'être considéré avant tout comme un homme de lettresaprès avoir rencontré le succès avec son autobiographie "La Mauvaise Vie" .
Homme aux multiples facettes, Frédéric Mitterrand est en outre un amoureux d'opéra, de Puccini notamment mais aussi des comédies musicales égyptiennes, des chansons italiennes et de jazz. Très à l'aise avec les journalistes, il a su notamment tisser un vaste réseau d'amitié avec nombre de personnalités des monde artistique, culturel et politique, ce qui devrait grandement l'aider dans sa tâche, à condition toutefois de garder l'esprit ouvert et de ne pas subir l'influence des lobbies de la culture.