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LA SAGA DES WILDENSTEIN : DE QUOI RENDRE JALOUX LES SCENARISTES DE DALLAS ET DYNASTY Par Adrian Darmon
17 Février 2011
Catégorie : News
Cet article se compose de 4 pages.
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Pour faire des pirouettes, Daniel était bien le digne héritier de son père et de son grand-père Nathan lequel avait su bâtir sa légende en inventant de belles histoires. Ayant quitté à 20 ans l'Alsace occupée par les Prussiens, ce petit éleveur de chevaux devint d'abord l'apprenti d'un tailleur de Vitry-le-François avant de tomber par hasard sur une cliente qui désirait vendre des peintures, ce qui l'amena de fil en aiguille à Drouot où il comprit vite qu'il y avait de belles affaires à réaliser pour qui avait un certain flair en matière de peinture.

La réussite ayant été vite au rendez-vous, Nathan épousa la fille d'un imprimeur  après s'être présenté à sa belle-famille comme orphelin et fils de rabbin sans révéler ses véritables origines. Ce mensonge fut néanmoins vite oublié d'autant plus que le petit marchand d'art devint rapidement prospère au point de posséder un bel hôtel particulier à Paris, un château à Verrières-le-Buisson, et une magnifique écurie de course.

Son fils Georges prit le relais et sut faire fructifier la fortune paternelle malgré la crise de 1929 en accumulant les achats d'œuvres modernes tout en réalisant des affaires en Union Soviétique d'où il ramena des Rembrandt, des Rubens, des Raphaël ou des Watteau échangés par le régime stalinien contre des tracteurs. Les années 1930 furent difficiles pour les Wildenstein et pour tant de clients ruinés par la crise de Wall Street. Georges parvint toutefois à faire le dos rond et à tenir le cap en achetant le magazine « Beaux-Arts » et en publiant des catalogues raisonnés, ce qui amena à lui nombre d'amateurs désireux de faire authentifier des œuvres en leur possession.

En 1936, les affaires reprirent progressivement, notamment à la galerie de New York ouverte par Nathan quelques années plus tôt et à celle de Londres que Georges venait d'inaugurer. Puis vint la guerre mondiale durant laquelle Georges s'employa à sauver- avec les moyens rapportés par Feliciano- la fabuleuse collection de tableaux amassée depuis déjà plus de 60 ans.

Daniel se montra encore plus entreprenant que son père en enrichissant les collections de la famille et en voyant ses couleurs souvent triompher sur les champs de course. Devenu un des plus grands seigneurs sinon une légende du marché de l'art, ce dernier se serait certainement retourné dans sa tombe à l'annonce de la perquisition opérée dans l'antre de la rue de la Boétie où comble de malchance, les enquêteurs de l'OCBC ont trouvé des bronzes de Giacometti ou de Bugatti et des dessins provenant de la collection Reinach qui avait été en partie spoliée par les nazis.

Daniel avait déjà eu maille à partir avec des héritiers de familles spoliées durant la guerre, notamment ceux du collectionneur Alphonse Kann qui avaient réclamé la restitution de rares manuscrits enluminés du XVe siècle que Georges avait soi-disant acquis en connaissance de cause.

Les Wildenstein avaient donc eu entre les mains des œuvres spoliées après 1945, à l'insu de leur plein gré se contentera-t-on de dire alors qu'ils s'étaient fait des ennemis parmi ceux dont les œuvres soumises pour authentification aux divers comités créés par eux avaient été rejetées, notamment lorsque Daniel s'ingénia à vouloir refaire le catalogue raisonné de Modigliani et à vouloir s'occuper des oeuvres de Renoir ou d'autres artistes de renom.

Selon "Paris-Match", dans les années 1960, Georges Wildenstein s'était mis André Malraux à dos après avoir accusé le ministre de la Culture d'avoir transformé les bas-reliefs d'Angkor  volés durant sa jeunesse pour pouvoir alors mieux les revendre. En 1963, Malraux se vengea de cette  méchante insinuation en refusant d'entériner l'élection de Georges à l'Académie des Beaux-Arts, ce qui aux dires de Daniel fut la cause de la mort de son père. Dès lors, Daniel décida  de diriger ses affaires à partir de New York sauf qu'on le vit plus souvent à Paris que là-bas. Cette situation lui valut  d'ailleurs d'être engagé dans un bras de fer avec le fisc français, ce qui ne l'empêcha toutefois  pas de faire ce que bon lui semblait du temps de Giscard comme de celui de Mitterrand.

Cela faisait donc des années que les Wildenstein avaient su mettre leur argent et leurs collections à l'abri de trusts établis dans des paradis fiscaux (Paradoxalement, à l'occasion des procès intentés par Sylvia Roth contre ses beaux-fils, un tribunal délivra un jugement reconnaissant que les placements à l'étranger à l'abri du fisc était une tradition familiale), ce qui avait permis à Daniel de parer à toute éventualité dérangeante concernant la protection de sa fortune estimée au moins à 5 milliards de dollars et non à 43 millions d'euros comme indiqué dans sa succession.

Les femmes ont finalement été le talon d'Achille des Wildenstein, d'abord Sylvia, seconde épouse de Daniel lequel oublia imprudemment d'être suffisamment généreux à son égard dans son testament, ensuite Jocelyn, la première épouse d'Alec qui dépensa des fortunes à entretenir son ranch du Kenya et à effectuer d'incessants voyages entre Nairobi, Paris et New York puis Lioubia Stoupakova, la seconde épouse de ce dernier qui une fois devenue veuve, est venue réclamer bruyamment sa part d'héritage en portant plainte contre X pour abus de confiance.

Après divers procès, la pugnace avocate de Sylvia Roth est parvenue à dresser la liste d'une multitude de trusts établis dans des paradis fiscaux au nom de la famille Wildenstein, ce qui jusqu'à l'automne de 2010 n'avait pas semblé inquiéter Guy Wildenstein pour autant.

La situation semble avoir brutalement changé depuis les perquisitions menées chez son avocat et au siège de l'Institut Wildenstein rue de la Boétie. De plus, la plainte de Liouba Wildenstein, laissée après la mort d'Alec sans argent avec des dettes fiscales de plusieurs millions d'euros, n'a guère arrangé les choses pour Guy Wildenstein. Fatiguée d'être prise pour une imbécile alors que son mari semblait plus qu'à l'abri du besoin, elle a donc décidé de s'en remettre à la justice pour faire valoir ses droits en soulignant qu'Alec lui avait fait une donation par laquelle, elle aurait droit en cas de décès à un quart de sa succession de plein droit et ¾ en usufruit.

Sur les 43 millions d'euros de la succession de Daniel Wildenstein, l'ancien mannequin russe de 37 ans n'aurait droit qu'à des miettes, sinon rien, mais si ces fameux trusts établis aux îles Caïmans et aux Bahamas étaient réintégrés dans cette succession, la part qui lui reviendrait serait dès lors très conséquente.

Pour l'instant, le Delta Trust contenant des tableaux et des œuvres d'art que Sylvia Roth avait mentionné dans ses assignations contre ses beaux-fils appartiendrait bien aux Wildenstein, ce qui pourrait inciter un juge d'instruction à en décortiquer le montage  et susciter une enquête du fisc.

Profitant de la brêche ouverte par Sylvia Roth qui ne bénéficia aucunement de son aide de son vivant, Liouba Wildenstein espère désormais obtenir gain de cause contre son beau-frère Guy en justice, ce qui promet de nouveaux épisodes judiciaires palpitants dans le cadre de cet incroyable feuilleton sur les Wildenstein entré dans sa seizième année d'existence depuis la parution du sulfureux « Musée Disparu » d'hector Feliciano.

Adrian Darmon
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