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UNE HERITIERE FARFELUE QUI A RENDU MALADES LES RESPONSABLES DE LA CORCORAN ART GALLERY
10 Février 2013
Catégorie : News
Cet article se compose de 3 pages.
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Ayant repris son nom de jeune fille après son divorce, Huguette s'éloigna progressivement de la haute société new-yorkaise pour finalement mener une existence de recluse tout en continuant son oeuvre philantropique en faveur de diverses institutions puis la presse ne parla plus d'elle durant près de 80 ans.

Huguette et sa mère partagèrent leur temps entre New York et Santa Barbara en ne fréquentant que de rares amis tout en dépensant des millions de dollars pour entretenir leur domaine de Bellosguardo où elle aménagea un atelier pour continuer à peindre sans oublier de créer le refuge Andrée Clark pour les oiseaux en mémoire de sa soeur.

Âgée de 57 ans en 1963, Huguette perdit sa mère qui venait d'atteindre ses 85 ans. Ce fut alors pour elle comme si la vie s'était arrêtée. Désertant le domaine de Bellosguardo, elle conserva toutefois son personnel pour le maintenir à grands frais en laissant l'impression qu'elle y retournerait un jour. Bien qu'ayant acquis un manoir dans le Connecticut, elle n'y passa en tout et pour tout qu'une seule nuit en préférant rester à New York en compagnie de sa gouvernante qui s'occupa de lui préparer des repas frugaux, de faire la lessive et de nettoyer ses poupées.

Demeurant sur la 5e Avenue dans deux appartements situés au 12e et au 8e étage avec une belle vue sur Central Park, Huguette s'abstint de recevoir des visiteurs chez elle à l'exception d'une veuve française qui reçut 10 millions de dollars de sa part puis elle passa les vingt dernières années de sa vie dans une chambre du Beth Israel Medical Center.

En mars 1991, le Dr Singman reçut un appel l'invitant à voir une mystérieuse dame. Une fois arrivé à l'adresse indiquée, il pénétra dans une pièce éclairée par une bougie et se retrouva face à une vieille femme pesant à peine une trentaine de kilos revêtue d'une robe de chambre souillée, le bas du visage en partie masqué par une serviette de bain. S'approchant d'elle, il crut avoir affaire à une lépreuse en constatant que sa lèvre inférieure manquait et que les paupières de son oeil droit avaient été bouffées par des ulcères cancéreux en le laissant nu comme celui d'un écorché.

Les chirurgiens du Beth Israel Medical Center s'employèrent alors à ôter les tumeurs et à lui refaire le visage. Sauvée, elle reprit du poids tandis que le bon docteur se montra gentil avec elle en lui apprenant à faire des réussites pour tuer le temps.

Une année plus tard, les responsables de l'hôpital estimèrent qu'elle pouvait rentrer chez elle, mais Huguette refusa cette perspective et les convainquit de rester à demeure en louant une chambre à l'année pour quelque 350 000 dollars.

Maintenant, la justice a été appelée pour dénouer une affaire de succession plutôt tortueuse et peu facile à dénouer au vu de l'étrange personnalité d'une femme un peu folle jouant à la poupée et dont les caprices et les cadeaux faits en faveur de gens soupçonnés d'être des manipulateurs n'ont guère été du goût des héritiers issus du premier mariage de son père.

En restant à l'hôpital, elle s'attacha les services de Hadassah Peri, une aide-soignante philippines envoyée par une agence d'interim spécialisée dans le secteur médical. Durant 20 ans, cette dernière passa 12 heures par jour chaque semaine à s'occuper d'Huguette en échange d'un salaire annuel de 131 000 dollars mais aussi de cadeaux mirobolants sous forme de chèques, de bijoux ou d'instruments de musique.La considérant un peu comme sa fille, Huguette lui offrit en 2000 10 millions de dollars tirés de la vente d'un tableau de Cézanne.

Huguette savait ainsi récompenser ceux qui obéissaient à ses ordres et respectaient scrupuleusement ses désirs. En échange de quoi, elle se montrait extrêmement généreuse à leur égard. Le docteur Singman encaissa ainsi des chèques allant de 600 à 65,000 dollars pour engranger au total quelque 900 000 dollars sans compter d'autres multiples cadeaux, ont affirmé les plaignants alors que l'avocat de ce dernier a tenu à préciser que les dons avaient toutefois été étalés sur une période de 20 ans et qu'ils ne représentaient pas grand chose en regard de la fortune de la défunte.

Pour leur part, les responsables du Beth Israel Medical Center ont déclaré part ignorer que des docteurs ou des infirmières avaient reçu des cadeaux de la part d'Huguette tout en reconnaissant avoir sollicité des dons au point de se voir offrir une oeuvre de Manet d'une valeur de 3,5 millions de dollars.Selon ces derniers, Huguette avait agi de son plein gré comme d'autres patients l'avaient fait avant ou après elle.

Se retrouvant en manque de liquidités en 2003, Huguette fut obligée de vendre un tableau de Renoir titré "Dans les Roses" qui atteignit 23,5 millions de dollars aux enchères afin d'assumer son train de vie, d'entretenir ses résidences et de régler des taxes sur les cadeaux qu'elle avait consentis à ceux qui l'entouraient mais en 2005, elle dépensait toujours plus que ce dont elle pouvait disposer. Elle répondit alors à son comptable de vendre d'autres éléments de son patrimoine, une attitude décrite en justice comme démentielle par l'avocat des membres de la famille Clark qui ont dénoncé son dernier testament.

Pour leur part, les conseils des personnes visées par la procédure ont répondu que Huguette pouvait disposer librement de son argent puisqu'elle ne faisait pas l'objet d'une quelconque curatelle prouvant une situation de faiblesse pour signaler que c'était elle seule qui donnait des instructions pour le dépenser à sa guise.

Objet de la philanthropie manifestée par Huguette, la Corcoran avait reçu de sa part des fonds pour la construction de l'aile Clark mais pour ses responsables, elle demeurait plutôt insaisissable comme lorsqu'au début des années 1980 elle déclina de financer l'installation d'une système d'air conditionné dans cette aile en arguant que les autres musées européens en étaient dénués. Néanmoins, elle accepta d'offrir un million de dollars pour la restauration du Salon Doré provenant d'un château français du XVIIIe siècle qui avait orné la résidence de son père sur la 5e Avenue avant d'être transféré et remonté dans le bâtiment de cette institution.

Durant les années 1940, la mère d'Huguette avait acquis trois violons de Stradivarius et un violoncelle ayant appartenu à Paganini avant de les offrir à la Corcoran qui, confrontée à des difficultés financières un demi-siècle plus tard, vendit ce lot pour 15 millions de dollars après avoir obtenu la bénédiction de leur bienfaitrice pour ce faire. 

Ayant refusé que son nom soit cité après chaque donation, Huguette s'abstint toujours de rencontrer les responsables de la Corcoran pour ne se contenter que de correspondre par courrier avec ces derniers qui ne voyaient que son avocat d'alors ou ses conseillers financiers.

En 2000, le directeur de la Corcoran essaya en vain de l'amener à faire passer une promesse de don de 5 millions de dollars à 10 millions avant de recevoir 50 000 dollars deux ans plus tard au lieu de 100 000 comme il l'espérait. En 2003, le gestionnaire des comptes d'Huguette l'informa qu'elle se retrouvait dans l'incapacité de faire de nouveaux dons. Néanmoins, elle offrit à la Corcoran une petite aquarelle de l'artiste Boutet de Monvel.

Cette année là, la Corcoran venait d'avancer dans son projet d'extension imaginé par l'architecte Frank Gehry sauf que celui-ci prévoyait la destruction d'une partie de l'aile Clark financée par Huguette qui, mécontente de cette idée, décida de ne plus adresser de subsides à cette institution dont les responsables furent stupéfaits d'apprendre par la presse la vente du tableau de Renoir sans rien recevoir des 23,5 millions de dollars obtenus pour celui-ci.

Au début de l'année 2006, après l'abandon du projet de Gehry et la démission du directeur de la Corcoran, Jeanne Ruesch, sa présidente, écrivit une lettre en français à Huguette en lui demandant aimablement si elle comptait offrir ses tableaux et ses archives à l'institution tout en apportant une contribution de 10 millions de dollars pour l'entretien de l'aile Clark mais cette dernière s'abstint de lui répondre. 

En fait, personne au sein de la Corcoran n'était au courant que la chère Huguette venait de modifier ses dispositions testamentaires en ne laissant à l'institution qu'un seul tableau et rien d'autre. Paul Greenhalg, son nouveau directeur, tenta de revenir à la charge et parvint en 2009 à obtenir la promesse d'un don d'un million de dollars payable en quatre versements après avoir reçu quelques mois plus tôt une contribution de 10,000 dollars pour un dîner au Salon Doré réunissant les membres de la famille Clark.

Huguette étant morte en mai 2011 en n'ayant versé que la moitié du don d'un million de dollars, la Corcoran s'est alliée avec les plaignants qui ont contesté son dernier testament, une posture pour le moins étrange puisqu'elle a semblé aller à l'encontre de ses propres intérêts avec le risque de perdre le tableau de Monet qui lui est destiné alors qu'elle est pratiquement en situation de faillite. 

Les responsables de l'institution ont démenti avoir conclu un quelconque accord avec les membres de la famille Clark dans l'espoir d'une gratification en cas de victoire en justice en affirmant qu'ils ne faisaient que respecter les véritables intentions des donateurs et qu'ils ne faisaient qu'attendre un verdict pour savoir si le tableau de Monet allait finalement leur revenir.

Néanmoins, après que l'accusation ait suggéré qu'Huguette était déjà dans un état de démence lorsque sa promesse de don avait été faite, ceux-ci auraient obtenu la garantie du tribunal de ne pas rembourser les 500 000 dollars qu'elle avait versés.

Le dernier geste d'Huguette, enterrée dans le mausolée de sa famille en forme de temple grec à Woodlawn, fut de prêter à la Corcoran deux oeuvres, une de Renoir et l'autre de John Singer Sargent montrant une femme jetant un filet de pêche, toujours exposées dans l'aile Clark.

Inutile de dire que cette femme un peu folle n'eut pas une vie rêvée, avec un père parvenu obsédé par le besoin de s'acheter une bonne réputation et qui la dédaigna en la laissant sous l'emprise d'une mère possessive pour finir recluse dans une chambre d'hôpital parmi ses poupées tout en dilapidant des sommes colossales dont une partie a profité à son infirmière, son médecin et ses conseillers.

En attendant, il y a de quoi s'étonner du comportement des responsables de la Corcoran qui n'ont compté que sur la générosité de riches donateurs sans pouvoir la gérer convenablement au point d'être au bord de la faillite, comme ce fut le cas pour la Fondation Barnes sauf que celle-ci parvint à être miraculeusement remise sur pied grâce à des administrateurs compétents. 

Adrian Darmon








 
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