Selon Artprice, l'indice des prix de l'art s'est effondré de –10% à l'échelle mondiale à l'issue du premier trimestre 2009. A New York, la crise a frappé encore plus fort puisque cet indice a perdu 35% sur la même période.
En une semaine de vacations new-yorkaises durant le mois de mai 2009, les trois grandes maisons de vente ont dispersé 734 œuvres d'art contemporain pour un chiffre d'affaires global de 180 millions de dollars soit 660 millions de dollars de moins que les performances réalisées en 2008 lors des mêmes vacations de mai lorsque la spéculation faisait alors valser les enchères millionnaires. En 2009, on a compté par exemple trois fois moins d'adjudications millionnaires pour le secteur contemporain : soit 40 en mai 2009, contre 132 en mai 2008. Il ne fallait cependant pas être devin pour prédire une telle chute, surtout pour le domaine de l'art contemporain dont l'envolée jusqu'au début de 2008 avait attisé une spéculation hautement dangereuse.
Fin de l'ère spéculative, demande réduite entraînant une restriction de l'offre et estimations révisées à la baisse ont largement amputé les chiffres d'affaires de Sotheby's, Christie's et Phillips de Pury & Company. La chute est particulièrement rude pour Sotheby's touchée par une baisse de 58% du résultat au premier trimestre 2009 par rapport à sa performance de 2008. Par rapport aux 81,5 millions de dollars espérés de sa vacation impressionniste et moderne du 5 mai 2009, Sotheby's n'a engrangé que 52,9 millions de dollars, soit 155 millions de dollars de moins que l'an dernier sur la même période. Une semaine plus tard, le résultat de sa Part I d'art contemporain a chuté de 87,4% par rapport à la cession de mai 2008.
En mai 2008, Sotheby's avait réalisé sa plus belle performance pour une vacation d'art contemporain avec un chiffre record de 320,6 millions de dollars. Cette année, Sotheby's a dû se contenter de 40 millions de dollars. La vacation exceptionnelle de mai 2008 avait culminé avec la vente d'un Triptych de Francis Bacon adjugé 77 millions de dollars au milliardaire russe Roman Abramovich. Ce seul score a simplement correspondu plus ou moins cette année avec le produit de 80,8 millions de dollars des ventes de la vacation contemporaine de Christie's, c'est dire le reflux constaté.
Si Sotheby's a pu vendre la grande toile de Martin Kippenbergerdans sa fourchette d'estimation à 3,6 millions de dollars, l'œuf de pâque baroque de Jeff Koons n'a par contre pu être cédé que bien en-dessous de son estimation à 4,7 millions de dollarstout comme le monumental Camouflage d' Andy Warhol cédé à 1,45 million de dollars, contre une estimationde 1,8 million. Parmi les autre enchères millionnaires de Sotheby's, une toile de Mark Rothko sombre et dramatique intitulée Black, red-brown on violet a été adjugée à 1,4 million de dollar sur une estimation allant de 1,5 à 2 millions de dollars alors que le lendemain, Christie's a ravalé une œuvre plus colorée du même artiste, surestimée à 3 millions-4 millions de dollars.
Seules satisfactions pour Sotheby's: l'américain Richard Prince et la britannique Cecily Brown ont fait mentir les pronostics les plus pessimistes,la toile du premier titrée Can You Imagine partant pour 1,15 million de dollar contre une estimation de 600 000 - 800 000 dollars, et celle de la seconde, Girls Eating Birds atteignant 1 million de dollars contre une estimation haute de 900 000 dollars.
Pour Christie's, les meilleurs résultats ont concerné Roy Lichtenstein (Frolic, vendu 5,3 millions de dollars), Jean-Michel Basquiat (Mater, cédé à 5,15 millions de dollars), David Hockney (Beverly Hills Housewife, adjugé 7 millions de dollars), Peter Doig (Night Fishing, acheté pour 4,1millions de dollars) et Richard Diebenkorn (Ocean Park No 117, crédité de 5,8millions de dollars) alors que Jeff Koons a pu obtenir un résultat étonnant en cette période de crise pour la sculpture Jim Beam - J.B. Turner Engine, vendue pour 2 millions de dollars, au double de l'estimation.
Les résultats ont été plutôt négatifs pour Phillips de Pury et Companyqui en mai 2008 avait vendu 83 œuvres d'art contemporain en enregistrant 13 enchères millionnaires. En 2009, le produit de ventes de 6,4 millions de dollars n'a représenté que la moitié du résultat espéré. La meilleure enchère de la vente a concerné la toile Anxiety de Philip Guston vendue pour 895000 dollars. Le lot star de la vente, oeuvre de Robert Gober n'a pas trouvé preneur, du fait de son estimation excessive de 2,5 à 3,5 millions de dollars un peu trop calquée sur les enchères spéculatives de mai 2008. A l'époque, une sculpture hyper-réaliste de Gober - représentant une jambe humaine émergeant d'un mur avait largement dépassé son estimation de 1,2-1,8 million de dollars chez Phillips, pour atteindre 3,5 millions de dollars.
Les résultats sont encore très mitigés concernant les artistes contemporains chinois, peu présents sur ces ventes de mai. Les têtes d'affiches Guangyi Wang, Zhengjie Feng et Xiaogang Zhang n'ont pas trop lourdement pâti de la déflation des prix : Phillips a pu vendre le 14 mai une œuvre de Wang Guangyi pour 230 000 dollars. Une autre signée Feng Zhengjie a été cédée à 105 000$ alors que Christie's, deux toiles de Zhang Xiaogang, Untitled, a atteint 400 000 dollars et The Sisters (The Grand Family no.7) , a séduit un amateur pour 600 000 dollars.
Par contre, Minjun Yue a moins bien résisté avec plus d'œuvres ravalées entre l'automne 2008 et les ventes de mai 2009 qu'en 10 ans d'enchères (13 en l'occurrence). Phillips a ainsi allongé la liste des invendus avec Backyard Garden, toile monumentale de 2005 attendue entre 500 000 et 600 000 dollars.
En quelques mois, les prix de l'art à New-York sont retombés à leur niveau de 2005 en raison de la crise économique et financière qui a balayé la planète depuis l'automne de 2008. Ces baisses de prix sont toutefois moins fortes que dans d'autres secteurs économiques, ce qui signifie qu'il existe des opportunités d'achats et le désir d'acquisition d'œuvres parmi les amateurs qui recherchent avant tout la qualité à des tarifs raisonnables. Il n'en reste pas moins que le marché de l'art contemporain - plus touché que d'autres domaines de l'art- a été forcé de fonctionner au ralenti dans l'attente de jours meilleurs mais il faudra du temps pour voir les acheteurs y revenir en force car pour l'instant nombre d'entre eux en sont encore à compter leurs plaies.
Selon Artprice, l'indice des prix de l'art s'est effondré de –10% à l'échelle mondiale à l'issue du premier trimestre 2009. A New York, la crise a frappé encore plus fort puisque cet indice a perdu 35% sur la même période.
En une semaine de vacations new-yorkaises durant le mois de mai 2009, les trois grandes maisons de vente ont dispersé 734 œuvres d'art contemporain pour un chiffre d'affaires global de 180 millions de dollars soit 660 millions de dollars de moins que les performances réalisées en 2008 lors des mêmes vacations de mai lorsque la spéculation faisait alors valser les enchères millionnaires. En 2009, on a compté par exemple trois fois moins d'adjudications millionnaires pour le secteur contemporain : soit 40 en mai 2009, contre 132 en mai 2008. Il ne fallait cependant pas être devin pour prédire une telle chute, surtout pour le domaine de l'art contemporain dont l'envolée jusqu'au début de 2008 avait attisé une spéculation hautement dangereuse.
Fin de l'ère spéculative, demande réduite entraînant une restriction de l'offre et estimations révisées à la baisse ont largement amputé les chiffres d'affaires de Sotheby's, Christie's et Phillips de Pury & Company. La chute est particulièrement rude pour Sotheby's touchée par une baisse de 58% du résultat au premier trimestre 2009 par rapport à sa performance de 2008. Par rapport aux 81,5 millions de dollars espérés de sa vacation impressionniste et moderne du 5 mai 2009, Sotheby's n'a engrangé que 52,9 millions de dollars, soit 155 millions de dollars de moins que l'an dernier sur la même période. Une semaine plus tard, le résultat de sa Part I d'art contemporain a chuté de 87,4% par rapport à la cession de mai 2008.
En mai 2008, Sotheby's avait réalisé sa plus belle performance pour une vacation d'art contemporain avec un chiffre record de 320,6 millions de dollars. Cette année, Sotheby's a dû se contenter de 40 millions de dollars. La vacation exceptionnelle de mai 2008 avait culminé avec la vente d'un Triptych de Francis Bacon adjugé 77 millions de dollars au milliardaire russe Roman Abramovich. Ce seul score a simplement correspondu plus ou moins cette année avec le produit de 80,8 millions de dollars des ventes de la vacation contemporaine de Christie's, c'est dire le reflux constaté.
Si Sotheby's a pu vendre la grande toile de Martin Kippenbergerdans sa fourchette d'estimation à 3,6 millions de dollars, l'œuf de pâque baroque de Jeff Koons n'a par contre pu être cédé que bien en-dessous de son estimation à 4,7 millions de dollarstout comme le monumental Camouflage d' Andy Warhol cédé à 1,45 million de dollars, contre une estimationde 1,8 million. Parmi les autre enchères millionnaires de Sotheby's, une toile de Mark Rothko sombre et dramatique intitulée Black, red-brown on violet a été adjugée à 1,4 million de dollar sur une estimation allant de 1,5 à 2 millions de dollars alors que le lendemain, Christie's a ravalé une œuvre plus colorée du même artiste, surestimée à 3 millions-4 millions de dollars.
Seules satisfactions pour Sotheby's: l'américain Richard Prince et la britannique Cecily Brown ont fait mentir les pronostics les plus pessimistes,la toile du premier titrée Can You Imagine partant pour 1,15 million de dollar contre une estimation de 600 000 - 800 000 dollars, et celle de la seconde, Girls Eating Birds atteignant 1 million de dollars contre une estimation haute de 900 000 dollars.
Pour Christie's, les meilleurs résultats ont concerné Roy Lichtenstein (Frolic, vendu 5,3 millions de dollars), Jean-Michel Basquiat (Mater, cédé à 5,15 millions de dollars), David Hockney (Beverly Hills Housewife, adjugé 7 millions de dollars), Peter Doig (Night Fishing, acheté pour 4,1millions de dollars) et Richard Diebenkorn (Ocean Park No 117, crédité de 5,8millions de dollars) alors que Jeff Koons a pu obtenir un résultat étonnant en cette période de crise pour la sculpture Jim Beam - J.B. Turner Engine, vendue pour 2 millions de dollars, au double de l'estimation.
Les résultats ont été plutôt négatifs pour Phillips de Pury et Companyqui en mai 2008 avait vendu 83 œuvres d'art contemporain en enregistrant 13 enchères millionnaires. En 2009, le produit de ventes de 6,4 millions de dollars n'a représenté que la moitié du résultat espéré. La meilleure enchère de la vente a concerné la toile Anxiety de Philip Guston vendue pour 895000 dollars. Le lot star de la vente, oeuvre de Robert Gober n'a pas trouvé preneur, du fait de son estimation excessive de 2,5 à 3,5 millions de dollars un peu trop calquée sur les enchères spéculatives de mai 2008. A l'époque, une sculpture hyper-réaliste de Gober - représentant une jambe humaine émergeant d'un mur avait largement dépassé son estimation de 1,2-1,8 million de dollars chez Phillips, pour atteindre 3,5 millions de dollars.
Les résultats sont encore très mitigés concernant les artistes contemporains chinois, peu présents sur ces ventes de mai. Les têtes d'affiches Guangyi Wang, Zhengjie Feng et Xiaogang Zhang n'ont pas trop lourdement pâti de la déflation des prix : Phillips a pu vendre le 14 mai une œuvre de Wang Guangyi pour 230 000 dollars. Une autre signée Feng Zhengjie a été cédée à 105 000$ alors que Christie's, deux toiles de Zhang Xiaogang, Untitled, a atteint 400 000 dollars et The Sisters (The Grand Family no.7) , a séduit un amateur pour 600 000 dollars.
Par contre, Minjun Yue a moins bien résisté avec plus d'œuvres ravalées entre l'automne 2008 et les ventes de mai 2009 qu'en 10 ans d'enchères (13 en l'occurrence). Phillips a ainsi allongé la liste des invendus avec Backyard Garden, toile monumentale de 2005 attendue entre 500 000 et 600 000 dollars.
En quelques mois, les prix de l'art à New-York sont retombés à leur niveau de 2005 en raison de la crise économique et financière qui a balayé la planète depuis l'automne de 2008. Ces baisses de prix sont toutefois moins fortes que dans d'autres secteurs économiques, ce qui signifie qu'il existe des opportunités d'achats et le désir d'acquisition d'œuvres parmi les amateurs qui recherchent avant tout la qualité à des tarifs raisonnables. Il n'en reste pas moins que le marché de l'art contemporain - plus touché que d'autres domaines de l'art- a été forcé de fonctionner au ralenti dans l'attente de jours meilleurs mais il faudra du temps pour voir les acheteurs y revenir en force car pour l'instant nombre d'entre eux en sont encore à compter leurs plaies.
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