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SUCCES DE LA FREQUENTATION DES MUSEES:UN PHENOMENE CONTESTABLE SELON LUC FERRY par Adrian Darmon
29 Mars 2009
Catégorie : FOCUS

 

Durant l'année 2008, les musées français ont enregistré une affluence record de 52 millions de visiteurs, ce qui témoignerait donc d'un vif intérêt pour la culture, un phénomène néanmoins tempéré par le philosophe Luc Ferry pour qui les musées ne seraient que des supermarchés culturels dénués de sens.

L'intérêt soudain des Français pour les musées a bénéficié en partie des informations propagées sur Internet à travers des blogs et des sites de réseaux d'amitié qui ont contribué à faire un battage plus qu'utile sur les expositions à voir où en plus il conviendrait d'être vu.

Interrogé par le quotidien " Le Figaro", Luc Ferry a expliqué cet engouement par le fait que face à un monde du déracinement, les individus éprouvaient constamment le besoin de retrouver un sens à l'histoire sauf qu'à la place de cette dimension il n'y avait qu'un gigantesque supermarché culturel où la signification de nombre d'objets était complètement oubliée.

Pour Luc Ferry, une grande partie de l'art contemporain a été d'une insignifiance et d'une vulgarité sans nom avec ce côté malgré tout fascinant que des artistes comme Warhol appartiennent désormais à l'histoire alors que l'intérêt purement consumériste a remplacé la question du sens.

Selon le philosophe, la mondialisation a sacralisé tout moment de l'histoire universelle, ce qui a fait qu'une blague de Marcel Duchamp a fait valoir à son urinoir de devenir aussi cher qu'un tableau de Vermeer tout autant qu'un monochrome de Klein par rapport à une toile de Van Gogh, ce que artcult a plus d'une fois signalé en dénonçant les dérives de l'art contemporain.

"Donc le phénomène de massification du musée est une forme d'abrutissement suprême de la société de consommation... Le subversif absolu étant devenu la soupe populaire", a affirmé Luc Ferry lequel a estimé qu'il était urgent au niveau du système éducatif de redonner la dimension sémantique sans laquelle la visite d'un musée reste contre-productive du fait qu'elle met dans la tête des enfants de fausses valeurs.

Comme il a été répété maintes fois dans artcult, il faut donner aux jeunes les clés pour comprendre, ce que les visiteurs des musées sont bien loin de savoir faire.

A cet égard, il est fortement conseillé de visiter l'exposition consacrée à Andy Warhol au Grand Palais pour se faire une idée du concept pernicieux de cet artiste qui se moqua des règles développées par Picasso et d'autres génies pour simplement transférer des photographies sur toile par un procédé sérigraphique pour ensuite les colorier à sa guise tout en ayant dans l'esprit d'en faire des oeuvres mythiques via l'exploitation ultra-rentable de la célébrité des personnes qui lui commandaient leur portrait. L'idée de Warhol était géniale mais artistiquement, elle était réalisée à la chaîne par des assistants. La plupart du temps, il ne faisait que superviser ses oeuvres vendues à des tarifs exorbitants à ses commanditaires.

L'autre idée géniale de Warhol fut de se servir de grands galeristes pour diffuser son oeuvre à une grande échelle et la transformer ainsi en un produit de luxe très recherché. Toutefois, rares ont été les historiens d'art qui ont crié à l'imposture face à un procédé ressortant de la reproduction qui a ouvert la voie à des abus devenus à la longue dévastateurs puisque le bougre s'est permis de créer des oeuvres qui ont fini par être confondues avec celles des produits les plus achetés par les ménages de la planète. Ce serait comme si un artiste reproduisait sur une immense toile le décor d'un sac Vuitton pour faire d'un design apprécié du public une véritable oeuvre d'art qui ne resterait pourtant qu'une vulgaire reproduction.

Lorsque Picasso détournait des éléments élaborés par d'autres, celui-ci avait au moins le chic de les adapter à sa peinture tout en développant des idées formulées avec son pinceau. Warhol, lui, se contentait de photographier ses sujets, de fixer la photo sur une toile et de faire appliquer des couleurs dessus sans rien peindre et lorsqu'il daigna parfois peindre lui-même, il se servit d'un projecteur pour restituer un sujet, ce que n'importe quel individu capable de tenir un crayon pourrait faire.

On ne niera pas que les tableaux de Warhol ont de la gueule et qu'ils plaisent énormément au point que les gens oublient qu'il s'agit de multiples qui ne sont rien moins que des reproductions de photographies que le génial trublion a réussi à faire passer malicieusement pour des peintures, ce qu'elles sont loin d'être à l'évidence. On en revient ainsi à l'urinoir de Duchamp subitement mis au rang d'une oeuvre d'art majeure, ce qui était déjà sacrément gonflé à l'aube de la Première Guerre Mondiale, pour comprendre que l'art a pris dès lors des chemins étranges qui ont mené à toutes sortes de dérives, qu'elles aient été artistiques ou financières. Après Warhol, il y a eu Damien Hirst et ses animaux naturalisés ou Jeff Koons avec ses objets géants et ses sculptures représentant Michael Jackson, des oeuvres vendues à des prix effarants qui ont rendu fou le marché de l'art où les collectionneurs capables de s'en remettre à leurs goûts esthétiques sont devenus rares.

Heureusement, la crise financière et boursière a eu au moins le mérite de casser cette spirale infernale des prix pour amener, on l'espère, les amateurs à faire preuve d'un peu plus de raison, ce qui sera loin d'être gagné car en cas de reprise économique, les mêmes errements risqueront de revenir au galop.

Adrian Darmon

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