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Manquer d'énergie c'est ne plus produire de pet drôle (AD)
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Le journal d'un fou d'art
Les fous d'art, ivres de savoir et de découvertes, riches ou moins nantis et sans cesse à l'affût des nouvelles relatives au marché de l'art, forment une belle légion à travers le monde. Sans eux, ce marché n'aurait donc sûrement rien de légendaire. Depuis plus d'une quinzaine d'années, Adrian Darmon a donc rassemblé à travers plus de 2200 pages de multiples anecdotes souvent croustillantes sur les chineurs, amateurs et autres acteurs de cet univers plutôt incroyable et parfois impitoyable.
IXème Chapitre
R.A.S OU RAS LA CASQUETTE AUX PUCES…
01 Mai 2001 |
Cet article se compose de 2 pages.
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Samedi 26 mai, je croise «V. le Désossé» qui se promène l'âme en peine au marché aux Puces de Saint-Ouen ; et pour cause, il n'a rien trouvé d'intéressant depuis des semaines. «Le marché semble à plat et cela devient triste de tourner en rond. En attendant, il faut survivre», me dit-il d'un ton désabusé. Survivre, c'est bien le mot car rien de passionnant ne se passe sur le marché en dehors de quelques ventes prestigieuses où les prix donnent proprement le vertige. On finit par croire que hors de Drouot, l'avenir des brocanteurs et des antiquaires est devenu vraiment incertain. Dimanche 27 mai, rencontre avec Richard Rodriguez, le «Don Quichotte» du marché de l'art contemporain qui n'arrête pas de fulminer contre la «Mafia» qui régente celui-ci. Tempêtant contre certains experts dont il conteste la probité ou encore les connaissances, celui qui a eu l'insigne honneur de devenir le découvreur de Jean-Michel Basquiat en France, me raconte avoir proposé un jour à François Pinault de lui venir en aide pour faire examiner la fameuse statue de Sésostris III que ce dernier avait achetée pour plus de 5 millions FF à Drouot. Le patron de Christie's en avait ensuite demandé le remboursement après avoir été saisi par le doute suite à l'avis négatif exprimé sur son authenticité par le conservateur du musée de Berlin. «Je lui avais conseillé de passer par un laboratoire d'analyses scientifiques au lieu de s'en remettre au jugement des experts du Louvre. Il ne m'a pas écouté alors que ce labo avait tous les moyens adéquats pour déterminer la date de création de cette statue», me dit-il d'un ton fataliste. Rodriguez, qui ne manque pas une occasion de pourfendre des artistes comme Koons, Nauman, Cattelan ou Damien Hirst qui sont les nouvelles stars de l'art contemporain, me signale par ailleurs qu'il reste persuadé que «Le Jardin à Auvers» de Van Gogh est un faux malgré l'expertise favorable délivrée par les Musées de France.
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Samedi 26 mai, je croise «V. le Désossé» qui se promène l'âme en peine au marché aux Puces de Saint-Ouen ; et pour cause, il n'a rien trouvé d'intéressant depuis des semaines. «Le marché semble à plat et cela devient triste de tourner en rond. En attendant, il faut survivre», me dit-il d'un ton désabusé. Survivre, c'est bien le mot car rien de passionnant ne se passe sur le marché en dehors de quelques ventes prestigieuses où les prix donnent proprement le vertige. On finit par croire que hors de Drouot, l'avenir des brocanteurs et des antiquaires est devenu vraiment incertain. Dimanche 27 mai, rencontre avec Richard Rodriguez, le «Don Quichotte» du marché de l'art contemporain qui n'arrête pas de fulminer contre la «Mafia» qui régente celui-ci. Tempêtant contre certains experts dont il conteste la probité ou encore les connaissances, celui qui a eu l'insigne honneur de devenir le découvreur de Jean-Michel Basquiat en France, me raconte avoir proposé un jour à François Pinault de lui venir en aide pour faire examiner la fameuse statue de Sésostris III que ce dernier avait achetée pour plus de 5 millions FF à Drouot. Le patron de Christie's en avait ensuite demandé le remboursement après avoir été saisi par le doute suite à l'avis négatif exprimé sur son authenticité par le conservateur du musée de Berlin. «Je lui avais conseillé de passer par un laboratoire d'analyses scientifiques au lieu de s'en remettre au jugement des experts du Louvre. Il ne m'a pas écouté alors que ce labo avait tous les moyens adéquats pour déterminer la date de création de cette statue», me dit-il d'un ton fataliste. Rodriguez, qui ne manque pas une occasion de pourfendre des artistes comme Koons, Nauman, Cattelan ou Damien Hirst qui sont les nouvelles stars de l'art contemporain, me signale par ailleurs qu'il reste persuadé que «Le Jardin à Auvers» de Van Gogh est un faux malgré l'expertise favorable délivrée par les Musées de France.
«L'avocat des héritiers du dernier propriétaire a fait une bourde monumentale en acceptant que le tableau soit analysé par les spécialistes des Musées de France du fait que celui-ci avait été classé comme trésor national. Il était stupide de croire que la direction des Musées de France allait se déjuger en examinant cette toile de près. Les analyses publiées ne veulent rien dire et de plus, elles sont contestables à plus d'un titre. Je n'en démords pas, ce Van Gogh est un faux», me dit-il d'un ton rageur. Ne pensant pas que Rodriguez ait raison au sujet de ce Van Gogh qui a fait couler beaucoup d'encre, je préfère m'abstenir d'entrer dans une polémique stérile et le laisse donc à ses certitudes.
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