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Le journal d'un fou d'art

Les fous d'art, ivres de savoir et de découvertes, riches ou moins nantis et sans cesse à l'affût des nouvelles relatives au marché de l'art, forment une belle légion à travers le monde. Sans eux, ce marché n'aurait donc sûrement rien de légendaire. Depuis plus d'une quinzaine d'années, Adrian Darmon a donc rassemblé à travers plus de 2200 pages de multiples anecdotes souvent croustillantes sur les chineurs, amateurs et autres acteurs de cet univers plutôt incroyable et parfois impitoyable.

  • Introduction et chapitres de 1 à 2
  • Chapitres 3 à 5
  • Chapitres 6 à 8
  • Chapitres 9 à 11
  • Chapitres 12 à 14
  • Chapitres 15 à 17
  • Chapitres 18 à 20
  • Chapitres 21 à 23
  • Chapitres 24 à 26
  • Chapitre 27 à 29
  • Chapitre 30 à 32
  • Chapitre 33 à 35
  • Chapitre 36 à 38
  • Chapitre 39 à 41
  • Chapitre 42 à 44
  • Chapitre 45 à 47
  • Chapitre 48 à 50
  • Chapitre 51 à 53
  • Chapitre 54 à 56
  • Chapitre 57 à 59
  • Chapitre 60 à 62
  • Page précédente 51/1346
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    XXIVème Chapitre
    Une bonne partie de la collection Goudstikker enfin rendue à sa famille
    01 Février 2006
    Cet article se compose de 4 pages.
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    Mercredi 8 février 2006, une oeuvre de Maurizio Cattelan représentant une toile lacérée à la manière de Lucio Fontana a été adjugée à Londres pour 550 000 livres sterling, une somme démentielle surtout lorsqu'on voit des toiles du second nommé se vendre souvent trois fois moins cher. Il convient de signaler que les créations de Cattelan réalisées dans ce style valaient à peine 80 000 euros il y a moins de deux ans. Autre anachronisme, une petite toile d'Andy Warhol montrant la Cène d'après Léonard de Vinci a culminé à près de 2,5 millions de livres au cours de la même vente. Certains spécialistes du marché n'ont pas hésité à soupçonner que ces enchères mirobolantes puaient le blanchiment d'argent den signalant que les professionnels, de plus en plus aux abois en raison de la crise économique, n'ont plus eu depuis des mois les moyens de se manifester dans les grandes ventes aux enchères.

    Vendredi 10 février 2006, les archéologues avaient cru depuis dix ans qu'ils ne trouveraient plus de tombe importante dans la vallée des Rois, à 500 km au sud du Caire mais une équipe de l'université américaine de Memphis, un nom prédestiné concernant l'Egypte, ont surpris les plus sceptiques en découvrant fortuitement une chambre mortuaire à quelques mètres de la sépulpture d'un pharaon qu'ils étaient en train d'étudier.

    La découverte d'un puits menant à une pièce creusée sommairement et contenant cinq momies intactes placées dans des sarcophages richement ornés, avec à leurs côtés une vingtaine de grandes jarres en albâtre marquées des sceaux pharaoniques datant de la XVIIIe dynastie (1500 à 1300 avant J.-C., n'a pas manqué de susciter un débat passionnant quant à l'identité des personnages inhumés, certains allant jusqu'à dire que la légendaire reine Néfertiti, épouse d'Akhénaton, ferait peut-être partie du lot.

    La présence de ces sarcophages dans une pièce rectangulaire aux murs nus tendrait à démontrer que ceux-ci, afin d'échapper à la convoitise des pilleurs de tombes, auraient été transférés à la hâte de leur premier lieu d'inhumation, bien plus vaste et constitué de chambres aux parois décorées de fresques selon la coutume de l'époque.

    Il s'agit là de la 63e tombe trouvée dans la vallée des Rois, où la découverte la plus sensationnelle fut celle de Toutankhamon faite par Howard Carter. En attendant, Néfertiti n'a jamais cessé de faire rêver les archéologues mais il faut se rappeler que la religion monothéiste du seul dieu Aton, imposée par son réformateur de mari Amenophis IV, qui prit le nom d'Akhenaton, ne survécut pas à ce dernier et que les pharaons qui lui succédèrent s'évertuèrent à faire disparaître ses traces en effaçant au passage les représentations de la reine et de son époux de la plupart des édifices d'Egypte. On comprend alors qu'à partir du moment où le culte d'Aton fut rejeté, les prêtres voulurent faire place nette en prenant vraisemblablement la décision de déplacer la dépouille de Néfertiti de sa tombe d'origine et de la mettre dans un lieu secret dans le but de précipiter son oubli.

    Vendredi 17 février 2006, atmosphère glaciale au marché aux Puces de Saint-Ouen où les marchands et les chineurs ont continué à crier misère. Le lendemain, le malade de la chine surnommé "Le Professeur" s'est mis à rêver comme un gosse après avoir déniché au marché de Vanves une huile sur toile portant la signature de Manet. Autant dire qu'il se sera offert un sacré challenge pour parvenir à l'authentifier surtout que la disparition de Daniel Wildenstein, le seul spécialiste patenté de cet artiste, a fait qu'on ne sait plus maintenant qui est aux mannettes pour expertiser des Manet.

    Mardi 21 février 2006, Camille qui pleure, Jacques qui rit. Voilà ce qui s'est passé à l'issue d'un procès en appel concernant une affaire qui a secoué le monde feutré des grands antiquaires.

    Les faits : Camille Burgi avait présenté il y a cinq ans au Pavillon des Antiquaires des Tuileries un secrétaire d'époque Louis XVI mais le jury des experts présidé par le marchand Jean-Marie Rossi l'avait rejeté au prétexte qu'il s'agissait d'un meuble bidouillé.

    Colère de Burgi qui s'était rappelé que ce-dit secrétaire avait été vendu par Rossi lui-même quelques années auparavant. Seulement voilà, le meuble n'était plus dans son état d'origine après un remaniement de son ornementation en bronze, ce qui justifia donc le verdict du jury.

    Ayant gravi un à un les échelons de la profession après avoir débuté comme brocanteur au marché aux Puces de Montreuil, Burgi demanda des explications à Jean-Marie Rossi et découvrit que le document notifiant le rejet de son meuble avait été signé par un autre, en l'occurrence Jacques Perrin, un des pontes du marché. S'estimant victime d'une cabale propre à le ruiner, il porta plainte devant le tribunal correctionnel, lequel condamna Perrin pour faux en écriture à un an d'emprisonnement avec sursis, cinq ans d'interdiction d'expertise et à un million d'euros de dommages et intérêts à verser au plaignant.

    Burgi put alors jubiler mais son adversaire, un instant sonné par ce verdict qui l'avait amené à démissionner de la vice-présidence du Syndicat national des antiquaires, décida derechef de faire appel en fourbissant ses armes pour contre-attaquer.

    Vendu à un amateur italien il y a une trentaine d'années, le secrétaire en question avait été présenté sans plus de détail comme un meuble de décoration probablement réalisé en Suède par Jean-Marie Rossi. L'amateur le revendit plus tard au marchand Jean Renoncourt qui le céda ensuite à Camille Burgi.

    Nul n'a su ou n'a voulu dire quand ce secrétaire fut remanié. Toujours est-il que Burgi croyait en tirer une somme rondelette en le présentant comme un travail digne des ébénistes Beneman, Riesener et Weisweiler en oubliant, comme l'a signalé Vincent Noce dans le journal « Libération » que le décor en bronze doré avait été transformé depuis son acquisition par Jean-Marie Rossi dans une vente aux enchères en 1973.

    Selon des spécialistes, il ne s'agirait même pas à l'origine d'un secrétaire mais d'un simple meuble, décoré bizarrement sur les côtés de cariatides, qui aurait été conçu comme une grande boîte à musique pour contenir un orgue mécanique, d'où la présence d'une ornementation en bronze figurant un trophée musical, un mélange saugrenu de décorations de différentes époques du XVIIIe siècle qui, selon ces spécialistes, n'a pu être réalisé que par un ébéniste du XIXe siècle.

    Quoi qu'il en soit, Jacques Perrin a fait valoir pour sa défense que ce meuble n'avait pas sa place au Pavillon des Antiquaires, un argument qui n'avait pas trouvé d'écho en première instance mais qui a finalement convaincu la cour d'appel en lui donnant finalement raison. Sorti vainqueur de son bras de fer avec Burgi, l'antiquaire a retrouvé le sourire et invité illico 300 de ses amis à une grande fête pour célébrer son honneur retrouvé.

    Dans cette affaire, Burgi a perdu gros en voyant son chiffre d'affaires tomber au plus bas après avoir cru un peu vite qu'il gagnerait ce procès en appel haut la main mais la logique implacable de la devise « tous pour un, un pour tous » appliquée dans le milieu très fermé des grands antiquaires a eu raison de ce combattant un peu trop esseulé.

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