ArtCult : Les actualités du marché de l'art .
Rechercher dans le site :
  Accueil
  Actualités
  Dossiers
  Marché de l'art
  Outils d'experts
  Communication
Recherche
Rechercher dans la page Le journal d'un fou d'art :
Rechercher dans le site :

Citation
Le cri de la mouette n'a rien de très chouette

Actuellement
Dernieres petites annonces
15/10: UN MOMENT DE DECOUVERTE ARTISTIQUE
UN MOMENT DE DECOUVERTE ARTISTIQUE SUR ferse.hubside.frA très bientot sur le site!!! ...
24/07: RECHERCHE OEUVRES MAJEURES
We are a consulting firm of Art and Antiques, whose main activity is themanagement of p...
08/04: RECHERCHE OEUVRES D'ARTISTES ROUMAINS
Collectionneur recherche oeuvres importantes d'artistes roumains: Pascin, Janco, Maxy...
> Passer une annonce
Estimation d'oeuvre d'art
Envoyez nous une photographie accompagnée d'une description afin de bénéficer de notre expertise.
Soumettre une estimation

Lettre d'information
Entrez votre email pour souscrire à notre lettre d'information :

Le journal d'un fou d'art

Les fous d'art, ivres de savoir et de découvertes, riches ou moins nantis et sans cesse à l'affût des nouvelles relatives au marché de l'art, forment une belle légion à travers le monde. Sans eux, ce marché n'aurait donc sûrement rien de légendaire. Depuis plus d'une quinzaine d'années, Adrian Darmon a donc rassemblé à travers plus de 2200 pages de multiples anecdotes souvent croustillantes sur les chineurs, amateurs et autres acteurs de cet univers plutôt incroyable et parfois impitoyable.

  • Introduction et chapitres de 1 à 2
  • Chapitres 3 à 5
  • Chapitres 6 à 8
  • Chapitres 9 à 11
  • Chapitres 12 à 14
  • Chapitres 15 à 17
  • Chapitres 18 à 20
  • Chapitres 21 à 23
  • Chapitres 24 à 26
  • Chapitre 27 à 29
  • Chapitre 30 à 32
  • Chapitre 33 à 35
  • Chapitre 36 à 38
  • Chapitre 39 à 41
  • Chapitre 42 à 44
  • Chapitre 45 à 47
  • Chapitre 48 à 50
  • Chapitre 51 à 53
  • Chapitre 54 à 56
  • Chapitre 57 à 59
  • Chapitre 60 à 62
  • Page précédente 51/1346
    Retour Retour
    XXIIIème Chapitre
    Dérapages
    01 Avril 2005
    Cet article se compose de 4 pages.
    1 2 3 4
    En soirée, rencontre avec Chester Fielx décidément toujours en veine puisqu'il a mis la main sur une toile peinte sans châssis d'un des artistes britanniques contemporains les plus recherchés.

    C'est en baladant simplement près de l'Hôtel Drouot que le Luxembourgeois a eu la chance de tomber sur un chineur surnommé «Rêva » qui, en manque d'assurance, lui a cédé cette œuvre à un très petit prix. Ainsi donc, après avoir déniché un étonnant autoportrait de Corot peint lorsque l'artiste avait 20 ans, le bougre n'a pas attendu longtemps pour faire à nouveau un coup susceptible de compter dans les annales de la chine à condition de parvenir à faire authentifier sa trouvaille.

    Là encore, il fera probablement des jaloux parmi les traîne-savate des foires qui trouvent le plus souvent des trésors qui n'en sont pas. Avoir la chance d'un Chester Fielx relève en fait pratiquement du domaine du surnaturel et certains chineurs plus malchanceux que bénis des dieux, dont les aventures picaresques ont d'ailleurs émaillé ce journal d'un fou d'art, ont eu au moins le mérite de ne plus être des inconnus par la grâce seule de leur surnom grand-guignolesque.

    Rendant visite à un expert durant la semaine, l'un d'eux a eu la surprise de s'entendre demander au détour d'une conversation « Machin, ce ne serait pas vous ? ». Le pauvre a failli avoir une syncope en apprenant que ses exploits et ses ratés étaient connus dans les hautes sphères du marché à croire que son surnom lui va comme un gant.

    Tout ou presque se sait dans le milieu de l'art, en dernier lieu notamment les bisbilles entre des antiquaires au sujet de la prochaine Biennale de Moscou où la sélection des exposants a provoqué des rancœurs parmi les exclus qui ne pourront pas s'en mettre plein les poches grâce à la folle prodigalité des riches acheteurs moscovites. Bref, les aigris ne pourront pas déployer d'incroyables ruses pour séduire les russes faute de n'avoir pas réussi à se faire accepter par les organisateurs de cette manifestation.

    A Vienne, les responsables du musée du Belvédère ont dû être soulagés d'apprendre que Maria Altmann, héritière d'une famille juive spoliée par les nazis avant la Seconde Guerre Mondiale, éprouverait désormais les pires difficultés à revendiquer six des plus belles toiles du peintre autrichien Gustav Klimt restées accrochées sur les murs de cette institution depuis 1938.

    Ces tableaux, trois paysages et trois portraits, avaient appartenu à la famille Bloch-Bauer avant d'être confisqués par les nazis. Citoyenne américaine, Maria Altmann, 89 ans, avait engagé une procédure en justice en 1998 pour les récupérer en arguant que son oncle Ferdinand avait absolument tenu à les conserver avant de mourir en 1945.

    Toutefois, Adèle Bloch-Bauer, dont le portrait par Klimt est considéré comme un des chefs d'œuvre de l'artiste, avait émis le souhait dans une lettre écrite en 1923 que ces six tableaux soient légués au musée mais cette dernière mourut deux ans plus tard sans que ce don pû devenir effectif.

    N'ayant guère apprécié la décision prise en juin 2004 par la Cour suprême des Etats-Unis de reconnaître la compétence des tribunaux américains pour examiner la plainte de Maria Altmann en justice, l'Etat autrichien, à présent propriétaire des tableaux, a argué que la lettre d'Adèle Bloch-Bauer avait valeur de testament alors que ses héritiers établis aux Etats-Unis avaient accepté dès 1945 de les laisser au musée du Belvédère contre la récupération d'autres biens dont ils avaient été dépossédés.

    Peu soucieux cependant de s'embarquer dans une procédure contre un pays allié et de laisser la porte ouverte à d'autres revendications de la part de victimes de la Shoah, le gouvernement américain a finalement préféré faire pression sur Maria Altmann pour qu'elle accepte de se soumettre à un arbitrage à l'amiable en Autriche. Il reviendra donc à un tribunal autrichien de décider si oui ou non ces tableaux pourront rester au Belvédère et cette idée n'a pas été pour déplaire aux responsables de ce musée qui ont quand même oublié que le legs désiré par Adèle Bloch-Bauer s'était transformé en saisie abusive.

    Faire plaisir aux Autrichiens est une chose, les voir se poser en victimes des nazis et oublier que certains des plus grands dignitaires du IIIe Reich étaient nés en Autriche, à commencer par Hitler, en est une autre. La logique voudrait donc que ces tableaux soient restitués à Maria Altmann quitte à ce qu'elle les laisse en dépôt au Belvédère, ce qui serait déjà un geste magnanime de sa part si on songe que les Bloch-Bauer furent pourchassés et ruinés par les nazis pour lesquels trop d'Autrichiens cultivent encore une nostalgie nauséabonde.

    Samedi 21 mai 2005, promenade soporifique au marché de Vanves où les chineurs ont eu du mal à trouver l'oiseau rare. Malgré sa superbe découverte de la veille, Chester Fielx s'est emporté contre un expert qui lui a réclamé 5 000 euros, pas moins, en échange d'un certificat d'authenticité pour la toile d'un peintre célèbre du XIXe siècle figurant pourtant dans le catalogue raisonné qui lui a été consacré.

    « Pour une œuvre valant 15 000 euros, c'est cher payé ! », s'est exclamé Chester avant de balayer l'air de sa main et d'ajouter qu'il se contentera de la revendre sur la foi du catalogue raisonné sans passer par cet expert un peu trop gourmand à son goût..

    Mentions légales Conditions d'utilisation Rédaction Annonceurs Plan du site
    Login : Mot de passe ArtCult - Réalisé par Adrian Darmon