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Un charcutier présente sa palette sur son étalage alors qu'un grand peintre fait étalage de sa palette...(AD)

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Peintures

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Entretiens - Salvador Dali , Andy Warhol,Francis Bacon,César avec Adrian Darmon
08 Décembre 2006

Cet article se compose de 2 pages.
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Entretien avec Andy Warhol, The Studio, New York, novembre 1981.

A.D : « Considérez-vous que la publicité soit de l'art ? »
Warhol : «L'art, c'est déjà de la publicité. La Joconde aurait pu servir de support à une marque de chocolat, à Coca Cola ou à tout autre chose. »
A.D : « Soit… Mais vous avez détourné des produits pour en faire de l'art. Je pense notamment à la boite de Campbell's soup… »
Warhol : « C'est ce que j'appelle de l'art consommable. Tout peut être art »
A.D : « Comme vous dites : peut-être… Mais reprendre des images pour les coller à des tableaux, en faire des multiples, n'est-ce pas un peu facile ? »
Warhol : « Il faut bien des précurseurs ! »
A.D : « On aurait fait cela en Europe, ça n'aurait peut-être pas marché… »
Warhol : « Parce que les Européens sont coincés… Quoique Yves Klein aurait pu… Il a bien été dans cette voie avec son fameux bleu… »
A.D : « Par rapport à Picasso où vous situez-vous ? »
Warhol : « Je suis là, il est mort… Au niveau artistique, je pense être un jalon »
A.D : « Vous prenez-vous au sérieux ? »
Warhol : « Je fais les choses sérieusement et avec un goût pour l'esthétisme… »
A.D : «Sans plagiat ? »
Warhol : «Je ne comprends pas le sens de votre question. De toute manière, les artistes s'inspirent des œuvres d'autres.

Entretien avec Francis Bacon, mars 1984

A.D : «L'art peut-il avoir un côté déchiqueté comme à travers vos œuvres ? »
Bacon : «Ce qui est lisse peut paraître superficiel… Ce qui peut nous interpeller, c'est la violence, la mort. La leçon d'Anatomie de Rembrandt possède ainsi tous les ingrédients d'un chef d'œuvre. »
A.D : « Votre peinture est-elle psychanalytique ? »
Bacon : « Elle va au delà des apparences, elle met à nu l'âme, elle la décortique. »
A.D : « Pratiquez-vous l'autocritique ? »
Bacon : «C'est une constante. J'ai détruit beaucoup d'œuvres produites avant la guerre parce que je ne les aimais plus. J'ai modifié mes instincts. »
A.D : « Mais pourquoi cette peinture qui semble troublée, comme une photo ratée parce qu'on a bougé ? »
Bacon : « Je ne cesse de m'interroger, de chercher le pourquoi du comment. Il est alors normal d'avoir une vision trouble de ce que je fais. Mais en fait, je cherche la réalité. Le monde semble beau mais au fond il est noir. Les plus beaux habits peuvent masquer une monstruosité. »
A.D : « Vous avez d'abord été influencé par Picasso, puis vous êtes passé à la figuration. Pourquoi avoir tourné le dos à l'abstraction ? »
Bacon : « La figuration permet de mieux cerner la souffrance. L'homme n'est pas une abstraction sinon le monde serait autrement. L'abstraction est une sorte d'échappatoire lorsqu'il s'agit de traiter de la condition humaine. Avec la figuration, je peux dévoiler les blessures… »

Entretien avec César, mars 1991

A.D : «Sculptures en métal, compressions, expansions, pourquoi ? »
César : « J'ai vécu longtemps comme un clochard. Je n'avais pas de fric pour travailler la pierre, le marbre ou le bronze. »
A.D : « C'est donc la misère qui t'a conduit aux décharges et aux casses de voitures ? »
César : « Exactement ! J'ai découvert des tas de ferrailles qu'on pouvait assembler pour en faire des sculptures… »
A.D : « Et à partir de là , le succès est donc venu… »
César : «C'est vrai, mais je m'interroge toujours sur ma condition, je ne suis jamais sûr d'être devenu un grand artiste.»
A.D : « Mais la célébrité est bien là. Tu es adulé, on te flatte, on t'invite partout, on te demande de créer une statue pour les oscars du Cinéma français que tu baptises César, on te voit à la télévision, on écrit des tas de choses sur toi, alors pourquoi cette angoisse ? »
César : « J'ai vécu pauvrement à Paris, trop longtemps pour croire aujourd'hui que j'ai réussi. »
A.D : «Ne dis pas de bêtises ! Tu as réussi ! »
César : « Tu crois ? »
A.D : « Tu joues un peu trop au cabotin ! D'ailleurs, on pourrait même te reprocher d'être devenu un peu trop mondain. »
César : « les mondanités sont devenues nécessaires. Mais je sais que j'ai affaire souvent à des cons ! »
A.D : « N' as-tu pas un peu triché ces dernières années, laissant à des aides le soin de réaliser tes sculptures, tes compressions et tes expansions ? »
César : « Le designer c'est moi ! Je vais d'ailleurs te faire un aveu : je suis un peu foutu ( il ouvre sa chemise, montre son torse nu, se tourne et montre une énorme cicatrice qui lui barre le côté et une partie du dos). Tu vois, on m'a enlevé un rein. Je n'ai plus la force de soulever des trucs lourds. Samson a perdu de sa force ! »
A.D : « C'est une excuse valable. N'empêche, tu t'es lancé dans de une sorte de production industrielle et ton rôle se limite à celui d'un concepteur.»
César : «Fada ! T'es bien méchant avec moi ! Cela dit, ça paie… »
A.D : « Te voilà devenu un artiste capitaliste… »
César : « Malgré ma barbe, je ne m'appelle pas Karl Marx ! Un artiste sans argent, ne peut pas s'exprimer… »

En mai 1997, Adrian a croisé César au marché aux Puces de Saint-Ouen en compagnie d'une jeune femme. « Elle m'a redonné ma jeunesse !, » lui-a-t-il dit fièrement. César, mort d'un cancer au début de décembre 1998, n'aura connu le bonheur d'un amoureux transi que l'espace de quelques mois…

Adrian Darmon

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