La 26e Biennale des Antiquaires a ouvert ses portes au Grand Palais à Paris du 14 au 23 septembre dans un climat d'inquiétude due à la crise économique mondiale alors que le marché de l'art a commencé quelque peu à se gripper durant le premier semestre 2012.
C'est le célèbre couturier Karl Largerfeld qui s'est chargé de la scénographie de cet évènement placé sous haute tension pour mettre le luxe à l'honneur alors que les exposants ont espéré voir au moins autant de clients que lors de l'édition de 2010 mais cette année, le nombre des millionnaires de la planète a commencé à se réduire sans compter que les acheteurs sont devenus bien plus sélectifs.
Dans les stands vitrés comme durant l'époque Napoléon III, les 118 participants de la Biennale, dont 49 nouveaux venus, ont donc tenté de séduire une clientèle exigeante à l'affût de découvertes sauf que les pièces rares proposées ont paru moins importantes en nombre que lors des précédentes éditions tandis que, signe d'un pas supplémentaire vers le contemporain, on a noté pour la première fois l'introduction du Design avec la Carpenters Workshop Gallery.
Les participants se sont mis en quatre pour séduire les visiteurs, notamment la galerie Downtown qui a reconstitué la maison Borot de Montmartre réalisée par Charlotte Perriand en 1959 alors que la galerie Gisèle Croës a présenté une rare collection de bronzes archaïques chinois et que la galerie Kraemer a choisi d'organiser la première exposition consacrée au grand ébéniste du XVIIIe siècle Jean-Henri Riesener.
A la galerie Tornabuoni, on a vu notamment un beau Picasso cubiste de 1919 ainsi qu'une oeuvre de Basquiat de 1984 et chez Charly Bailly un tableau de tulipes de Bruegel le Jeune tandis que la Galerie Marc Maison, a exposé pour son baptême du feu à la Biennale une table d'apparat signée Edouard Lièvre provenant de l'hôtel particulier du peintre Edouard Detaille.
Pour le reste, on est resté un peu sur sa faim avec une impression de déjà vu pour attendre plutôt le grand rendez-vous de la foire Internationale de Maastricht qui depuis bien longtemps a détrôné la Biennale en terme de qualité.
Les exposants de la Biennale n'ont plus vraiment compté sur les Américains pour engranger des recettes mais plutôt sur de riches Chinois, Russes ou Ukariniens attirés par le prestige de cette manifestation. On a certes vu Bernard Arnault, l'homme le plus riche de France, déambuler dans les allées avant l'ouverture mais assez peu de Français par rapport à une légion d'étrangers, ce qui a fait dire à Christian Deydier, président du Syndicat national des antiquaires (SNA) qu'il pourrait délocaliser la Biennale si la situation s'aggravait en France alors qu'elle organisera bientôt une manifestation miroir à New York et une autre à Moscou au printemps 2013.
Il n'en est pas moins resté que cette édition a été très inégale avec des exposants qui ne méritaient vraiment d'être au Grand-Palais alors que les plus importants ont été regroupés sur l'avenue centrale, la seule qui a valu la peine qu'on s'y attarde.