Le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris organise du 19n avril au 18 août 2013 une rétrospective consacrée à l'icône du Street et du Pop Art Keith Haring (1958-1990)qui inventa un langage composé de signes aisément identifiables.
Les visiteurs découvriront 200 oeuvres iconiques de cet artiste hors du commun qui se fit connaître à travers de milliers de graffiti réalisés dans les rues ou le métro de New York à partir de la fin des années 1970, ce qui lui valut d'être maintes fois arrêté par la police pour dégradation du mobilier urbain.
Haring sut avant tout toucher la nouvelle génération, peut-être encore plus qu'Andy Warhol qui fut avant tout le porte-étendard du underground new-yorkais et d'une bourgeoisie huppée. N'empêche, cet artiste n'a pas encore été reconnu à sa juste valeur, nonobstant le fait que ses multiples créations réalisées dans les stations du réseau métropolitain de New York n'ont pas eu l'heur d'être reconnues par le comité portant son nom lequel a en outre décidé de ne plus procéder à de nouvelles authentifications de ses oeuvres depuis maintenant un an.
Haring se plut à délivrer des messages politiques et sociaux à travers ses tags en tenant à les rendre compréhensibles à tous et ce, en inventant un vocabulaire visuel simple avec le désir d'être pris au sérieux à propos de ses interrogations sur l'énergie nucléaire, le racisme, la finance, la sexualité ou le pouvoir des média.
Fréquentant les milieux de l'Underground dès la fin des années 1970, il rencontra Warhol, homosexuel comme lui, ainsi que Jean-Michel Basquiat et d'autres intellectuels en menant une vie débridée pour finir par être atteint du sida, une maladie contractée en 1988 et dont il mourut en 1990 après avoir dénoncé ses méfaits.
Sa carrière ne dépassa pas une décennie mais il employa son temps à produire des dessins et des tableaux sans relâche et surtout avec un génie sans pareil de la communication qui sensibilisa rapidement un large public.
La rue fut son univers, à tel point qu'il se plut à la transformer pour la rendre vivante et en faire en même temps le miroir de sa pensée jusqu'à rythmer l'existence quotidienne des New-Yorkais qui furent inconsciemment habités par son art.