Rien ne prouve que les hommes de la préhistoire avaient des voix caverneuses...Rien ne dit que l'homme d'aujourd'hui a une voix qui compte et pour cause, on reste souvent sans voix...
L'ouverture ce 26 mars au Grand Palais à Paris d'une exposition consacrée au peintre Diego Velazquez a suscité une vive réaction de la part d'Alain Moreau, un historien de l'art espagnol du 17e siècle, qui s'est étonné de la présence d'un tableau qui ne serait pas de la main du maître.
Selon Alain Moreau, donner à Velazquez "La tentation de Saint Thomas d'Aquin", une toile de 244 x 202 cm réalisée en 1653, est une hérésie car l'oeuvre serait en fait de d'Alonso Cano dont elle correspond étroitement au style.
Ce tableau n'a en fait été attribué à Velazquez qu'en 1990 par Javier Sanchez Portas à partir d'un document portant écrite à la main une date difficilement lisible (1633 ou 1653) qui l'a conduit ensuite à extrapoler un trajet entre une provenance ecclésiastique et sa présence supposée dans les collections du roi Philippe IV mais selon Alain Moreau, celui-ci ne serait apparu à Madrid qu'au 20e siècle sans avoir jamais été physiquement vu par Vélazquez.
Ce serait donc plutôt du côté de Cano et de Grenade qu'il faudrait regarder, là où le peintre se serait établi avant de mourir 16 ans plus tard. En février 1652, ce dernier avait commencé à travailler dans la tour de la cathédrale pour produire les meilleures oeuvres de sa carrière dont cette tentation qu'il aurait peinte pour le collège des prédicateurs de l'ordre des Dominicains d'Orihuela après avoir réalisé une série de dessins préparatoires.
Alain Moreau a d'autre part indiqué que la dimension atypique du tableau n'a jamais été parmi celles utilisées par Vélazquez ou d'autres artistes du début de la seconde moitié du 17e siècle alors qu'elle correspond étroitement à la taille du tableau de la Sainte Famille peinte par Cano pour le couvent de l'Ange Gardien dont la stylistique est étrangement similaire.
Mesurant 246 x 202 cm, soit 2 cm de moins en hauteur, la Sainte Famille a été considérée comme la meilleure toile de Cano et constitue un indice assez probant pour que le Saint Thomas d'Aquin lui soit attribué et ce serait donc méconnaître son oeuvre pour croire qu'elle soit de Velazquez.
L'art de Cano brilla de toute sa splendeur à travers son traitement des formes, des couleurs, de la formulation du clair-obscur, de la perspective et des jeux architecturaux pour donner une illusion tridimensionnelle à certaines de ses oeuvres comme on a pu le constater dans son tableau de 1658 "La Vision de Saint Bernard" que possède le Prado.
Pour sa part, "La Tentation de Saint Thomas d'Aquin" restitue avec sa tridimensionnalité toute la science de Cano pour être considérée comme un jalon menant au tableaux "Les Ménines" que Velazquez peignit en 1656 et "L'Atelier du peintre" exécuté en 1665 par Vermeer qu'aucune autre oeuvre réalisée durant la seconde moitié du 17e siècle ne parvint à surpasser mais selon Moreau, la lecture qu'on a en faite pour donner sa paternité à Velazquez est complètement erronée surtout qu'on a omis de prendre en compte sa dimension, propre à celles utilisées par Cano dans une série de 9 tableaux réalisé à partir de 1653.
A cela, il faut ajouter, l'aspect de la composition, la disposition des mains, l'inclinaison de la tête du saint à 65 degrés tandis qu'un ange est similaire à celui de la vision de San Juan de Jérusalem figurant dans la collection Wallace à Londres et à celui figurant dans un dessin préparatoire du retable de San Diego de Alcala de Henares de la collection de la librairie Pierpont Morgan de New York.
Par ailleurs, il convient de mentionner un autre ange dans le tableau Adam et Eve de la Pollock House de Glasgow et d'autres éléments figurant dans des oeuvres à Grenade, Oviedo et Madrid sans oublier la Sainte Famille du couvent San Angel Custodio de Grenade ou un portrait de roi castillan au Prado pour signaler la tension mystique et l'élévation spirituelle manifestée par le pinceau de Cano.
A part cela, l'exposition Velazquez qui se tient jusqu'au 13 juillet 2015 au Grand Palais a promis d'être flamboyante avec une sélection d'oeuvres splendides comme "La Toilette de Vénus" peinte entre 1647 et 1651, une toile montrant la déesse vue de dos couchée dans une attitude lascive avec son visage se reflétant dans un miroir tenu par un ange.
Ce nu prêté par la National Gallery de Londres est un des rares exemples de la peinture espagnole du 17e siècle qui a surtout été axée sur des thèmes religieux et des portraits, comme celui de l'infante Marguerite en bleu réalisé par le maître sévillan vers 1659.
Cette rétrospective a été difficile à réaliser pour obtenir des oeuvres de musées étrangers d'autant plus que le Louvre ne dispose pas de fonds Velazquez. Il a fallu faire des choix drastiques pour sélectionner 119 sculptures et tableaux, dont 57 de Velazquez (1599-1660) qui fut influencé par Le Titien et Caravage afin de retracer le parcours de l'artiste dont certaines oeuvres ont provoqué de vifs débats, notamment en 1930 au sujet d'une scène de cuisine, une copie exécutée par son atelier qui avait été prise pour l'original et vice-versa.
Parmi les oeuvres des artistes de son époque figurent celles de Francisco Pacheco, son maître, Juan Bautista Martinez del Mazo, son gendre, ou Pierre-Paul Rubens avec lequel il échangea ses techniques.
Né d'un père notaire et d'une mère issue d'une famille de vendeurs d'étoffes qui prospérèrent grâce à la main-mise de l'Espagne sur le Nouveau Monde, Diego Velazquez ambitionna de s'élever au sein de la société, un but qu'il atteignit en obtenant en 1659 le titre de chevalier de l'ordre de Santiago en s'abstenant cependant de produire une oeuvre prolifique pour se voir jusqu'à être taxé de flemmard par Philippe IV.
L'ouverture ce 26 mars au Grand Palais à Paris d'une exposition consacrée au peintre Diego Velazquez a suscité une vive réaction de la part d'Alain Moreau, un historien de l'art espagnol du 17e siècle, qui s'est étonné de la présence d'un tableau qui ne serait pas de la main du maître.
Selon Alain Moreau, donner à Velazquez "La tentation de Saint Thomas d'Aquin", une toile de 244 x 202 cm réalisée en 1653, est une hérésie car l'oeuvre serait en fait de d'Alonso Cano dont elle correspond étroitement au style.
Ce tableau n'a en fait été attribué à Velazquez qu'en 1990 par Javier Sanchez Portas à partir d'un document portant écrite à la main une date difficilement lisible (1633 ou 1653) qui l'a conduit ensuite à extrapoler un trajet entre une provenance ecclésiastique et sa présence supposée dans les collections du roi Philippe IV mais selon Alain Moreau, celui-ci ne serait apparu à Madrid qu'au 20e siècle sans avoir jamais été physiquement vu par Vélazquez.
Ce serait donc plutôt du côté de Cano et de Grenade qu'il faudrait regarder, là où le peintre se serait établi avant de mourir 16 ans plus tard. En février 1652, ce dernier avait commencé à travailler dans la tour de la cathédrale pour produire les meilleures oeuvres de sa carrière dont cette tentation qu'il aurait peinte pour le collège des prédicateurs de l'ordre des Dominicains d'Orihuela après avoir réalisé une série de dessins préparatoires.
Alain Moreau a d'autre part indiqué que la dimension atypique du tableau n'a jamais été parmi celles utilisées par Vélazquez ou d'autres artistes du début de la seconde moitié du 17e siècle alors qu'elle correspond étroitement à la taille du tableau de la Sainte Famille peinte par Cano pour le couvent de l'Ange Gardien dont la stylistique est étrangement similaire.
Mesurant 246 x 202 cm, soit 2 cm de moins en hauteur, la Sainte Famille a été considérée comme la meilleure toile de Cano et constitue un indice assez probant pour que le Saint Thomas d'Aquin lui soit attribué et ce serait donc méconnaître son oeuvre pour croire qu'elle soit de Velazquez.
L'art de Cano brilla de toute sa splendeur à travers son traitement des formes, des couleurs, de la formulation du clair-obscur, de la perspective et des jeux architecturaux pour donner une illusion tridimensionnelle à certaines de ses oeuvres comme on a pu le constater dans son tableau de 1658 "La Vision de Saint Bernard" que possède le Prado.
Pour sa part, "La Tentation de Saint Thomas d'Aquin" restitue avec sa tridimensionnalité toute la science de Cano pour être considérée comme un jalon menant au tableaux "Les Ménines" que Velazquez peignit en 1656 et "L'Atelier du peintre" exécuté en 1665 par Vermeer qu'aucune autre oeuvre réalisée durant la seconde moitié du 17e siècle ne parvint à surpasser mais selon Moreau, la lecture qu'on a en faite pour donner sa paternité à Velazquez est complètement erronée surtout qu'on a omis de prendre en compte sa dimension, propre à celles utilisées par Cano dans une série de 9 tableaux réalisé à partir de 1653.
A cela, il faut ajouter, l'aspect de la composition, la disposition des mains, l'inclinaison de la tête du saint à 65 degrés tandis qu'un ange est similaire à celui de la vision de San Juan de Jérusalem figurant dans la collection Wallace à Londres et à celui figurant dans un dessin préparatoire du retable de San Diego de Alcala de Henares de la collection de la librairie Pierpont Morgan de New York.
Par ailleurs, il convient de mentionner un autre ange dans le tableau Adam et Eve de la Pollock House de Glasgow et d'autres éléments figurant dans des oeuvres à Grenade, Oviedo et Madrid sans oublier la Sainte Famille du couvent San Angel Custodio de Grenade ou un portrait de roi castillan au Prado pour signaler la tension mystique et l'élévation spirituelle manifestée par le pinceau de Cano.
A part cela, l'exposition Velazquez qui se tient jusqu'au 13 juillet 2015 au Grand Palais a promis d'être flamboyante avec une sélection d'oeuvres splendides comme "La Toilette de Vénus" peinte entre 1647 et 1651, une toile montrant la déesse vue de dos couchée dans une attitude lascive avec son visage se reflétant dans un miroir tenu par un ange.
Ce nu prêté par la National Gallery de Londres est un des rares exemples de la peinture espagnole du 17e siècle qui a surtout été axée sur des thèmes religieux et des portraits, comme celui de l'infante Marguerite en bleu réalisé par le maître sévillan vers 1659.
Cette rétrospective a été difficile à réaliser pour obtenir des oeuvres de musées étrangers d'autant plus que le Louvre ne dispose pas de fonds Velazquez. Il a fallu faire des choix drastiques pour sélectionner 119 sculptures et tableaux, dont 57 de Velazquez (1599-1660) qui fut influencé par Le Titien et Caravage afin de retracer le parcours de l'artiste dont certaines oeuvres ont provoqué de vifs débats, notamment en 1930 au sujet d'une scène de cuisine, une copie exécutée par son atelier qui avait été prise pour l'original et vice-versa.
Parmi les oeuvres des artistes de son époque figurent celles de Francisco Pacheco, son maître, Juan Bautista Martinez del Mazo, son gendre, ou Pierre-Paul Rubens avec lequel il échangea ses techniques.
Né d'un père notaire et d'une mère issue d'une famille de vendeurs d'étoffes qui prospérèrent grâce à la main-mise de l'Espagne sur le Nouveau Monde, Diego Velazquez ambitionna de s'élever au sein de la société, un but qu'il atteignit en obtenant en 1659 le titre de chevalier de l'ordre de Santiago en s'abstenant cependant de produire une oeuvre prolifique pour se voir jusqu'à être taxé de flemmard par Philippe IV.
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