Les deux juges chargés de l'enquête sur la sulfureuse succession Wildenstein sont restés dans l'attente d'une réponse primordiale du ministère des Finances à leur courrier adressé il y a près de quatre mois dans lequel ils ont évoqué des soupçons de fraude fiscale.
Diligentée après le procès engagée par Sylvia Roth, la veuve de Daniel Wildenstein, contre ses beaux- fils Guy et Alec, les héritiers directs de ce dernier, après que celle-ci eût dénoncé une évasion fiscale de leur part, cette enquête menée par les juges Daïeff et Tournaire a connu de nouveaux rebondissements avec la saisie à l'Institut Wildenstein d'oeuvres notamment détournées de la succession Rouart sans oublier l'action en justice intentée par Liouba Stoupakova, veuve d'Alec Wildenstein, qui à son tour s'est estimée lésée dans le cadre de cette succession.
Dans leur courrier adressé le 23 novembre au ministère des Finances, les juges ont évoqué de sérieux soupçons de fraude fiscale lors de la succession Wildenstein en établissant une longue liste de biens non déclarés, notamment une énorme collection de tableaux mise à l'abri dans des trusts établis à l'étranger ou stockés à la galerie Wildenstein de New York, des propriétés au Kenya et aux îles Vierges ainsi qu'un compte bancaire au Japon qui n'aurait pas été déclaré.
Chargés depuis plusieurs mois de l'instruction pour « Blanchiment » et « abus de confiance » , les deux magistrats ont eu l'intime conviction que la succession de Daniel Wildenstein a donné lieu à une importante fraude fiscale financièrement préjudiciable pour l'Etat mais Bercy n'a toujours pas répondu à leur courrier, ce qui a eu plutôt le don de les agacer car à défaut d'une plainte de l'administration fiscale avant le 31 décembre 2011, leur enquête se retrouvera dans l'impasse vu qu'il y aura prescription.