Les responsables de Drouot S.A ont étudié une nouvelle stratégie visant à rehausser le niveau de l'Hôtel de vente pour ne plus proposer que des vacations comprenant des lots estimés au minimum à 500 euros pièce, a-t-on appris le 15 février 2013 de source bien informée.
L'étude d'une nouvelle politique de vente menée par les groupes de commissaires-priseurs associés à Drouot S.A est intervenue juste après la publication des résultats de l'année 2012, en baisse de 6% par rapport à 2011, pour marquer leur volonté de résister à la concurrence de maisons étrangères implantées à Paris, telles Christie's et Sotheby's qui n'organisent que des vacations de prestige.
Depuis le début de l'année, les amateurs ont été réduits à la portion congrue à Drouot avec des ventes courantes peu intéressantes où les bonnes pièces ont fait cruellement défaut. Pire même, on a souvent vu en semaine plus de deux salles fermées faute de marchandise suffisante parmi les 15 que compte l'Hôtel des ventes. Bref, Drouot désirerait accéder à un meilleur standing via des ventes toutes cataloguées, ce qui veut dire que les marchandises valant moins de 500 euros l'unité ne seraient plus proposées qu'à l'annexe de Drout-Nord, rue Doudeauville. Autant dire que le charme de l'Hôtel de vente où les amateurs se sont jusqu'ici pressés pour dénicher l'oiseau rare serait rompu.
On n'a ainsi plus compté les fois où un objet estimé à quelques centaines d'euros a fait exploser les enchères pour atteindre une somme faramineuse ni celles où une oeuvre sortie d'une succession est partie pour rien dans une vente pour finir par se révéler valoir une petite fortune. Le côté fourre-tout de Drouot a eu de la sorte de quoi ravir plus d'un rêveur alors qu'avec des ventes cataloguées et des estimations plus ou moins solide, l'Hôtel de vente n'attirera plus que des amateurs triés carrément sur le volet dont chacun d'eux aura comme chez Christie's ou Sotheby's une carte à piste magnétique à son nom pour être considéré comme un privilégié.
Les amateurs moins nantis n'auront plus qu'à se rabattre vers la salle de vente moins accueillante de Drouot-Doudeauville où ne se vendent que des objets du tout venant mélangés à des meubles sans intérêt, de la hi-fi, des télévisions ou des cuisinières et des réfrigérateurs provenant de saisies.
En attendant, les salles de vente de Drouot seront vraisemblablement fermées le samedi et le lundi qui a été un jour très prisé des marchands pour débuter leur semaine. De plus, l'Hôtel de vente ne sera ouvert que durant deux semaines en mai en raison des ponts et fermera le 30 juin pour ne rouvrir que le 2 octobre, le temps de changer les escalators en panne et peut-être d'installer un ascenseur pour les visiteurs.
On regrettera certainement ce changement qui sonnera le glas des ventes courantes pour mettre aussi plus d'accent sur les enchères en ligne car tout sera désormais catalogué pour mieux réguler les ventes et donner une chance à Drouot de repartir de l'avant. Le business d'abord donc et tant pis pour la démocratie et la joyeuse atmosphère des ventes courantes attirant le petit peuple qui seront condamnées à être organisées dans un lieu moins attirant. Inutile de dire que les projets en cours ont eu de quoi effrayer les patrons des cafés et restaurants du quartier lesquels ont craint de perdre une bonne partie de leur clientèle.