Des fouilles menées sur plus de 7,5 hectares à Obernai ont révélé les présences de sites néolithiques, gaulois, gallo-romains et mérovingiens dont une nécropole vielle de près de 7000 ans,a-t-on appris le 24 octobre 2013.
Au sud-est de la zone inspectée, les archéologues ont mis à jour un ensemble funéraire comprenant une vingtaine d'inhumations datant, pour les plus anciennes de 4900 à 4750 ans avant notre ère tandis qu'une quinzaine d'autres sépultures néolithiques a été découverte un peu plus loin. La plupart des défunts avaient été inhumés avec des colliers et des bracelets composés de petites perles de calcaire ou de nacre. Des céramiques décorées ont permis d'attribuer cette occupation vers 4750 avant notre ère.
Au nord du site, les archéologues ont trouvé les vestiges d'une ferme gauloise établie dans un enclos de 8 000 m² avec deux portes aménagées dans les angles dont une. surmontée d'un porche monumental. Ils ont noté la présence de traces de bâtiments, de fosses de stockage et de mobilier permettant d'attribuer l'occupation vers 150 à 130 avant notre ère.
Ils ont également découvert au sud un petit enclos gaulois dont les fonctions restent à déterminer et à une cinquantaine de mètres à l'est un ensemble de structures d'habitat (des bâtiments excavés et des fosses de stockage). Par ailleurs, la mise à jour de fragments de crânes humains, d'armes et de quelques sépultures d'enfants et d'animaux sur l'ensemble du site, ont laissé supposer un contexte cultuel et peut-être même la présence d'un sanctuaire qui font de ce site un des plus importants de la période gauloise en Alsace.
Archéologues et anthropologues ont d'autre part étudié une nécropole mérovingienne composée de dix-huit sépultures orientées ouest/est selon le rituel de l'époque. Quatre tombes contenaient des objets, notamment trois des boucles d'oreilles en argent. Ils ont également trouvé dans la tombe d'une femme deux petites épingles en or qui devaient maintenir un vêtement ou un voile sur sa poitrine. Deux pendants, appelés « châtelaines », étaient reliés à sa ceinture avec divers objets qui y étaient attachés, notamment un miroir en argent semblable à ceux utilisés par les populations du Caucase, plusieurs grandes perles de verre coloré et d'ambre ainsi qu'une pince, un cure-oreille et un peigne triangulaire en bois de cerf, orné de motifs géométriques et de têtes de chevaux aux extrémités.
Outre le mobilier funéraire, l'origine orientale des individus s'est trouvée attestée par la présence d'un crâne volontairement déformé, une particularité associée d'abord aux Huns, un groupe ethnique d'Asie centrale, qui permettait à une élite de se distinguer et d'affirmer son champ social. Découvertes notamment en Gaule du Nord, en Germanie et en Europe orientale, de telles sépultures habituellement isolées seraient celles de hauts dignitaires et de leur famille, d'origine orientale, incorporés dans l'armée romaine à l'époque de grandes migrations .