Les
diverses expositions de la rentrée organisées dès la fin du mois de septembre 2010 à Paris sont suffisamment riches et variées pour attirer
un vaste public friand de découvertes.
Jean-Léon
Gérôme (1824-1904), le peintre pompier par excellence, sera ainsi à l'honneur
au Musée d'Orsay du 19 octobre 2010au
23 janvier 2011. Celui qui fut l'anti-thèse des Impressionnistes, eut néanmoins
son heure de gloire durant le dernier tiers du 19e siècle avec ses
nus paraissant vivants et ses scènes orientalistes et de mythologie peintes avec une rare minutie qui
firent de lui un des chouchous du public de son temps.
Comme
pour faire contre-poids à cette exposition censée remettre l'académisme à
l'honneur, le Musée d'Art Moderne de la Ville, toujours privé de cinq œuvres
majeures volées il y a quelques mois, présente du 15 octobre au 30 janvier les
œuvres de l'artiste new-yorkais d'origine haïtienne Jean-Michel Basquiat, mort d'une overdose
à 27 ans en 1988 après avoir produit des œuvres peintes d'abord dans les rues
ou sur des matériaux récupérés avant de se
consacrer pleinement à la peinture de chevalet qui subjugua le grand Andy
Warhol lui-même. Basquiat, vraiment trop peu montré dans les musées français,
inventa ainsi une nouvelle forme de peinture mêlant des symboles, des signes,
des figures, des dessins de BD et des écrits pour les confronter à son
questionnement vis à vis de l'existence et du rêve américain.
Le
Centre Beaubourg présente quant à lui du 15 septembre au 3 janvier une
exposition consacrée à l'artiste mexicain gabriel Orozco né en 1962, un
créateur d'installations conceptuelles et également sculpteur qui vit et
travaille à New York.
Orozco se plait à naviguer entre la réalité et l'art en déformant des objets ou en les coupant en
deux, travaillant à partir de formes familières pour les transformer, invitant
ainsi le spectateur à les reconsidérer et à les contempler avec un regard
nouveau comme sa DS Citroën réduite de moitié d'où on peut entendre une bande
sonore déformant le bruit d'un crissement de pneus.
Autre
événement, l'exposition dédiée au Musée du Jeu de Paume du 28 septembre au 6
février à André Kertész (1894-1985), considéré comme le plus grand photographe
hongrois avec Moholy-Nagy et Brassaï, un véritable artiste de la pellicule dont
les clichés ont une profonde dimension onirique.
Des
impressions laissées par les photographies de Kertész à celles des œuvres du
grand peintre Claude Monet, il n'y a qu'un pas que le Grand Palais a décidé de
franchir allègrement en présentant du 22 septembre au 24 janvier les chefs
d'œuvres du maître de Giverny toujours aussi admiré et encensé depuis plus d'un
siècle. Ses champs, ses marines, ses cathédrales de Rouen peintes à différentes
heures de la journées, ses nymphéas confinant à l'abstraction durant les
dernières années de sa vie et ses scènes champêtres qui invitent le spectateur
à cueillir leurs fleurs d'un seul regard captiveront encore des milliers de
visiteurs.
Encore au Grand Palais du 6
octobre au 10 janvier, ce sera le tout début du 16e siècle en France
qui sera scruté avec la fin du règne de Louis XII et l'avènement de
François 1er lesquels marquèrent un tournant en permettant un renouveau de l'art. Des
dizaines de sculptures, de manuscrits, de tapisseries, de pièces d'orfèvrerie
présentées à l'occasion témoignent ainsi de la féconde activité artistique à
travers le royaume qui rivalisa avec la dynastie des Habsbourg sans se priver d'absorber
de nombreuses influences, notamment celles des merveilleux artistes italiens.
De son côté, le Musée du Quai
Branly n'a pas craint la difficulté en présentant du 5 octobre au 30 janvier l'art
décoratif plutôt splendide de la communauté chinoise du détroit de Malacca qui
attira les navigateurs à partir du 14e siècle et ce, pour signaler
au passage que la route de la soie emprunta aussi la mer.
A la Pinacothèque de Paris du 10
septembre au 6 février, les visiteurs iront à la découverte de l'or des Incas,
dont l'Empire fut un des plus puissants au monde avant l'arrivée funeste des
Conquistadors lesquels en plus des destructions qu'ils causèrent amenèrent avec eux des maladies qui ravagèrent les
populations indigènes dont nombre de trésors fabuleux sont présentés dans ce
lieu plutôt exigü.
Au Musée Rodin du 15 octobre au 27
février, honneur à Henry Moore (1898-1986), le plus grand sculpteur anglais de
tous les temps, un artiste d'avant-garde qui méritait bien sa première
rétrospective dans la capitale depuis 30 ans et dont les 150 sculptures, les
albums de dessins et divers matériaux qui l'inspirèrent témoignent amplement
de son génie.
Retour au classique au Musée
Jacquemart-André du 24 septembre au 24 janvier avec une confrontation d'œuvres de
Rubens, Poussin, les Le Nain, La Hyre, Le Brun ou Le Sueur pour essayer de
déterminer les influences de la peinture flamande sur la peinture française du
17e siècle. Un retour dans le passé qui permettra de mieux
comprendre l'évolution de l'art depuis près d'un demi millénaire.
Retour l'art contemporain à la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent qui
présentera du 20 octobre au 30 janvier
une exposition consacrée aux dernières œuvres de l'artiste anglais David
Hockney produites à partir d'Ipad, d'Iphone ou de projections numériques, une
démarche étonnante démontrant l'intérêt de l'artiste pour les nouvelles technologies
appliquées à l'art.
Enfin, le
Musée Maillol, une fois n'est pas coutume, s'est plu à organiser du 29
septembre au 31 janvier une exposition consacrée à la dynastie des Médicis avec ses princes, ses financiers, ses marchands et ses deux papes qui donna également deux reines à la France et dont la gloire s'étendit un siècle durant. A
travers 150 objets fabuleux, cette exposition fera revivre leur faste alors que cella dédiée aux sciences du 26 octobre au 27 février au Château
de Versailles permettra aux visiteurs d'avoir un aperçu intéressant de leur évolution
depuis Louis XIV jusqu'à Louis XVI, des monarques qui firent de la France un
pays vraiment en pointe dans ce domaine.