Le Musée du Louvre présente jusqu'au 25 avril 2011 dans son aile Richelieu les étonnantes sculptures de l'artiste allemand Franz Xaver Messerschmidt (1736-1783) dont la spécialité fut de créer des figures grimaçantes d'un réalisme stupéfiant.
Né en 1736 au sein d'une famille d'artisans, Messerschmidt se forma à Munich auprès de son oncle, sculpteur à la cour de Bavière, avant d'étudier à l'Académie des beaux-arts de Vienne et de travailler à l'Arsenal impérial où il décora des canons et réalisa de nombreux bustes de membres de la famille régnante.
Durant les premières années de sa carrière, l'artiste produisit des oeuvres assez classiques en répondant à des commandes de l'Eglise et de la noblesse avant de produire des bustes dans un style réaliste, réalisés généralement dans un alliage de plomb et d'étain en présentant ses personnages tête nue.
Nommé professeur adjoint à l'Académie en 1769, Messerschmidt se vit refuser cinq ans plus tard une promotion tout en perdant l'appui de la reine Marie-Thérèse. Désespéré, il retourna dans sa province d'origine et vécut un temps comme un ermite avant d'essayer de relancer sa carrière à Munich où il fut confronté à un nouvel échec, probablement en raison de troubles psychologiques déjà constatés durant son séjour à Vienne.
Messerschmidt alla alors se réfugier chez un de ses frères à Presbourg où il parvint à vendre des médaillons et des bustes, ce qui lui permit de vivre d'une manière décente en produisant en secret près d'une cinquantaine de têtes expressives à partir de 1771. Héritées par son frère après sa mort, ces oeuvres magistrales furent ensuite revendues à un cuisinier qui les exposa plus tard dans un hôpital de Vienne dans le but de divertir des patients ou des visiteurs.
Il faut dire que ces têtes exprimant soit l'angoisse, la colère, la tristesse ou la joie via la contraction des muscles du visage tel cet homme à l'air constipé qui gonfle ses joues en faisant un terrible effort avaient un côté vraiment incroyable pour leur époque sauf qu'elles ne furent pas alors considérées comme des oeuvres d'art mais comme des curiosités seulement dignes de figurer dans des foires lesquelles furent dispersées aux enchères en 1889 avant d'être enfin appréciées comme de véritables chefs d'oeuvre au début du XXe siècle.
Messerschmidt ne manqua alors pas d'intéresser nombre de psychiâtres et d'historiens d'art comme Ernst Kris qui tenta de le cerner en 1932 en étudiant les mémoires de l'éditeur allemand Friedrich Nicolai qui avait rencontré l'artiste dans son atelier et noté que ce dernier se regardait sans arrêt dans un miroir tout en se pinçant les cuisses en se disant persécuté par des esprits pour aller exorciser son mal à travers ses oeuvres.
Selon Kris, Messerschmidt souffrait probablement de schizophrénie sans pouvoir cependant en préciser les causes. Toujours est-il que le sculpteur était probablement un homme tourmenté comme on pourrait le subodorer à travers ses masques grimaçants. Toutefois, le mystère d'une hypothètique maladie mentale est loin d'être confirmé alors que d'un autre côté on pourrait avancer que l'artiste fut un pionnier dans l'art du fantastique que d'autres comme Fussli, Blake ou Goya déclinèrent à la fin du 18e siècle.
Le Musée du Louvre présente jusqu'au 25 avril 2011 dans son aile Richelieu les étonnantes sculptures de l'artiste allemand Franz Xaver Messerschmidt (1736-1783) dont la spécialité fut de créer des figures grimaçantes d'un réalisme stupéfiant.
Né en 1736 au sein d'une famille d'artisans, Messerschmidt se forma à Munich auprès de son oncle, sculpteur à la cour de Bavière, avant d'étudier à l'Académie des beaux-arts de Vienne et de travailler à l'Arsenal impérial où il décora des canons et réalisa de nombreux bustes de membres de la famille régnante.
Durant les premières années de sa carrière, l'artiste produisit des oeuvres assez classiques en répondant à des commandes de l'Eglise et de la noblesse avant de produire des bustes dans un style réaliste, réalisés généralement dans un alliage de plomb et d'étain en présentant ses personnages tête nue.
Nommé professeur adjoint à l'Académie en 1769, Messerschmidt se vit refuser cinq ans plus tard une promotion tout en perdant l'appui de la reine Marie-Thérèse. Désespéré, il retourna dans sa province d'origine et vécut un temps comme un ermite avant d'essayer de relancer sa carrière à Munich où il fut confronté à un nouvel échec, probablement en raison de troubles psychologiques déjà constatés durant son séjour à Vienne.
Messerschmidt alla alors se réfugier chez un de ses frères à Presbourg où il parvint à vendre des médaillons et des bustes, ce qui lui permit de vivre d'une manière décente en produisant en secret près d'une cinquantaine de têtes expressives à partir de 1771. Héritées par son frère après sa mort, ces oeuvres magistrales furent ensuite revendues à un cuisinier qui les exposa plus tard dans un hôpital de Vienne dans le but de divertir des patients ou des visiteurs.
Il faut dire que ces têtes exprimant soit l'angoisse, la colère, la tristesse ou la joie via la contraction des muscles du visage tel cet homme à l'air constipé qui gonfle ses joues en faisant un terrible effort avaient un côté vraiment incroyable pour leur époque sauf qu'elles ne furent pas alors considérées comme des oeuvres d'art mais comme des curiosités seulement dignes de figurer dans des foires lesquelles furent dispersées aux enchères en 1889 avant d'être enfin appréciées comme de véritables chefs d'oeuvre au début du XXe siècle.
Messerschmidt ne manqua alors pas d'intéresser nombre de psychiâtres et d'historiens d'art comme Ernst Kris qui tenta de le cerner en 1932 en étudiant les mémoires de l'éditeur allemand Friedrich Nicolai qui avait rencontré l'artiste dans son atelier et noté que ce dernier se regardait sans arrêt dans un miroir tout en se pinçant les cuisses en se disant persécuté par des esprits pour aller exorciser son mal à travers ses oeuvres.
Selon Kris, Messerschmidt souffrait probablement de schizophrénie sans pouvoir cependant en préciser les causes. Toujours est-il que le sculpteur était probablement un homme tourmenté comme on pourrait le subodorer à travers ses masques grimaçants. Toutefois, le mystère d'une hypothètique maladie mentale est loin d'être confirmé alors que d'un autre côté on pourrait avancer que l'artiste fut un pionnier dans l'art du fantastique que d'autres comme Fussli, Blake ou Goya déclinèrent à la fin du 18e siècle.