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Le mercredi 18 mai 2011 à Drouot Richelieu, la maison de ventes LAFON CASTANDET organisera une vente de tableaux anciens dans laquelle une toile de Jan van den Hoecke devrait susciter l'intérêt  des amateurs de peinture flamande. Représentant la Sibylle de Cumes, ce tableau inédit apparaît sur le marché avec l'attribution, confirmée par le Professeur Hans Vlieghe, à l'un des meilleurs élèves de Rubens, Jan van den Hoecke (1611-1651).

Originaire d'Anvers, Jan van den Hoecke apprit la peinture auprès de son père, le peintre Kaspar van den Hoecke. En 1635, il travailla avec lui sous la direction de Pierre-Paul Rubens aux arcs de triomphe érigés en l'honneur de l'entrée à Anvers du cardinal-infant Ferdinand d'Autriche (1609-1641), fils du roi Philippe III et gouverneur des Pays-Bas espagnols. Cette collaboration resta marquée dans ses cartons de tapisseries, ses portraits et ses allégories livrés pour les cardinaux et empereurs à Rome et à Vienne. A cette époque, il travaillait dans l'atelier du maître en collaboration avec Daniel Seghers et Pieter de Vos. Puis il se rendit à Rome avant de partir pour Vienne où il devint le peintre officiel de l'archiduc Léopold Guillaume pour lequel il exécuta des copies d'après Véronèse, Titien et des toiles originales que conserve le Kunsthistorisches Museum dont l'Allégorie du Jour et de la Nuit et les Douze mois de l'année. En 1647, il revint à Anvers et se consacra aux commandes des églises Saint-Jacques et Saint-Willibrord.

Selon Hans Vlieghe, auteur d'une étude sur Jan van den Hoecke, la Sibylle de Cumes présentée dans cette vente appartient au cycle des Douze Sibylles. Elle présente son livre ouvert à la page d'Apollon et de la Résurrection du Christ; cette association iconographique est rappelée dans la quatrième Eglogue de Virgile où il est dit que « Le dernier âge du chant de Cumes est arrivé; la grande ligne des siècles va commencer de nouveau; maintenant la Vierge revient, maintenant une nouvelle génération descend du haut du ciel. Seule toi, pure Lucina, sourit à la naissance de l'enfant sous lequel la progéniture de fer cessera d'abord, et la race dorée se répandra à travers le monde ».

La Sibylle accepte alors d'être l'amante d'Apollon qui lui offre de vivre autant d'années qu'il y a de grains dans une poignée de sable. Il convient de signaler que dans la tradition chrétienne, elle est  étroitement associée à la mission de l'Eglise catholique annonçant le message du Christ aux hommes. Ayant appartenu à un cycle iconographique bien plus vaste dont il ne reste aujourd'hui que des fragments, probablement commandée pour le cabinet d'un puissant lettré, cette toile éclaire d'un jour particulier le climat intellectuel qui régnait à la cour des Habsbourg au milieu du XVII^ème siècle.