Les ventes publiques organisées en France durant le premier semestre de 2011 ont été en progression par rapport à 2010, notamment grâce à des achats mirobolants effectués par des amateurs chinois dans le domaine des arts asiatiques, Christie's-Paris conservant la première place avec un résultat global de 111,7 millions d'euros dont 42 millions engrangés rien qu'avec la vente de la collection du château de Gourdon.
Sans surprise, Sotheby's France a pris la deuxième place avec 99,6 millions d'euros loin devant Artcurial avec 58,9 millions d'euros qui a néanmoins enregistré un taux de progression de 47% grâce à la vente pour 5,7 millions d'euros d'une toile du peintre expressionniste Lyonel Feininger de 1915, le tableau le plus cher vendu en France depuis deux ans.
Les 75 sociétés de ventes volontaires de Drouot en engrangé un CA global de 289 millions d'euros (+ 15,6 % par rapport à 2010 et une moyenne d'un peu plus de 3 millions d'euros par groupe) pour ce premier semestre. A noter, le CA de 24,33 millions d'euros et plus 62,7% par rapport à 2010 pour le groupe Aguttes alors que Millon & Associés a engrangé 23,44 millions d'euros-+ 26,09%)
Ce premier semestre n'aurait cependant pas connu d'évolution notable sans les ventes d'objets d'art chinois qui ont souvent atteint des sommets, comme cette monumentale peinture en rouleau décrivant l'armée de l'empereur Qian Long (1736-1795) vendue pour 22 millions d'euros par le groupe Labarbe à Toulouse, ce plat du 14e siècle, ce vase rython en jade du 18e ou cette coupe libatoire Qian Long de la collection Paul-Louis Weiller adjugés au début du mois d'avril à plus d'un million d'euros pièce par le groupe Gros-Delettrez qui a raflé la 4e place grâce à cette importante vacation (29 millions d'euros) à elle seule ou ce sceau impérial quia atteint 12,4 millions d'euros lors d'une vente organisée par la maison toulousaine Chassaing.
Les ventes d'arts asiatiques ont ainsi représenté une part non négligeable (environ 20%) du résultat global des ventes de ce premier semestre, de quoi donner une auréole de sauveurs aux acheteurs chinois alors que les russes ont été moins actifs durant cette période en raison d'une amplification de la crise en Russie.
Derrière Christie's et Sotheby's qui caracolent en tête du hit-parade et loin des Artcurial, Labarbe ou Gros-Delettrez, les maisons de vente françaises ont été peu nombreuses à dépasser le cap des dix millions d'euros. Les groupes Piasa et Tajan ont reculé au classement tout comme Beaussant-Lefèvre, Cornette de Saint-Cyr ou Pierre Bergé, plus performant en Belgique qu'à Paris.
Les pièces d'Arts Décoratifs ont continué à être appréciées, comme cette chaise longue aux skis datant de 1929 par Jacques Emile Ruhlmann adjugée au prix record de 2,8 millions euros par Christie's, les livres et manuscrits n'ont pas fléchi, les tableaux anciens ont quelque peu stagné faute d'oeuvres magistrales proposées à la vente, le mobilier du 18e siècle a connu des fortunes diverses, les verreries Art Nouveau n'ont pas fait d'étincelles, les dessins anciens se sont moyennement vendus, l'art contemporain a été à la peine, l'archéologie a tenu malgré tout son rang, la Haute Epoque a été plutôt boudée et la Photographie est restée solide alors que les bijoux ont été recherchés en raison de la hausse des prix de l'or et des pierres précieuses tandis que les objets et oeuvres de qualité moyenne ont continué à mal se vendre.
En période de crise, les amateurs ont toujours eu tendance à placer leurs économies dans les oeuvres d'art mais en cas de récession, le marché risquerait d'être freiné d'autant plus que l'offre deviendrait supérieure à la demande avec un recul probabl du nombre d'acheteurs. Le spectre d'une récession a déjà eu des effets négatifs sur les activités des brocanteurs et antiquaires durant l'été et si jamais la situation de la Grèce et d'autres pays confrontés à de lourdes dettes venait à s'aggraver, la reprise des ventes de cet automne s'annoncerait alors sous de mauvais auspices.