La Pinacothèque de Paris présente à partir du 21 septembre une exposition intitulée "Giacometti et les Etrusques" en confrontant les sculptures de l'artiste suisse à un art vieux de plus de 2500 ans.
Le pari a semblé plutôt osé mais le propos a paru flou du fait que les visiteurs auront du mal à choisir entre une confrontation des oeuvres de Giacometti avec l'art étrusque ou une présentation particulière de l'un ou de l'autre.
Les statues filiformes de Giacometti exhalent malgré tout leur fascination, comme la célèbre "L'Homme qui marche" ou la "Femme debout" exposée à côté de la "Mona Lisa" étrusque, une statuette votive en ivoire haute de 60 cm qui pourrait laisser à penser que l'artiste s'inspira de l'art de ce peuple qui précéda les Romains en Italie.
On sait que Giacometti s'intéressa aux arts égyptien, africain ou océanien et qu'il découvrit l'art étrusque lors d'une exposition sur l'art étrusque organisée en 1955 qui l'amena à réaliser des dessins sur le catalogue de cette manifestation. Il convient néanmoins de signaler que l'artiste avait depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale produit ses premières sculptures filiformes présentant des êtres décharnés sans s'être inspiré des Etrusques.
La confrontation entre la statuette votive étrusque et "La femme debout" laisse d'ailleurs plutôt perplexe au niveau de la ressemblance puisque l'une est assez pleine et resplendissante et que l'autre est décharnée. Il n'en reste pas moins que cette exposition a quelque part un doublé mérite, à savoir d'un côté la mise en valeur de l'oeuvre de Giacometti et de l'autre, la découverte d'un art produit par un peuple qui est resté mystérieux.
Cette
exposition a par ailleurs été sévèrement critiquée par la
Fondation Alberto et Annette Giacometti qui a dénoncé au passage l'utilisation abusive du nom de l'artiste dont elle
détient exclusivement les droits.
Estimant que le parallèle proposé dans cette exposition entre les sculptures
de Giacometti et l'art étrusque était ni fait ni à faire car il n'avait rien de
pertinent, la Fondation a d'autre part exigé de percevoir des droits sur l'utilisation
par la Pinacothèque du nom de Giacometti au motif que celui-ci était déposé à l'Institut
national de la propriété industrielle (INPI)