Les ventes d'art contemporain de novembre 2011 ont confirmé ou révélé les cotes des artistes actuellement les plus recherchés sur le marché à savoir Paul McCarthy, Robert Gober, Gerhard Richter, Cady Noland, Maurizio Cattelan, Anselm Kiefer, Kara Walker, Mona Hatoum Glen Ligon, Charles Ray ou Andreas Gursky.
Né en 1945 à Salt Lake City aux États-Unis, Paul McCarthy est un artiste spécialisé dans les performances qui vit et travaille à Los Angeles, en Californie.
Intéressé trop tôt par l'art, il réalisa en 1959 sa première sculpture en plâtre « Henry Moore bound to fail » avant de découvrir le Pop Art, en 1964 et plus particulièrement le travail de Robert Rauschenberg fait à partir de matériaux de récupération.
Après avoir étudié à l'Université d'Utah où il fréquenta une section de cinéma expérimental qui lui permit d'apprécier les films de Bruce Conner, Jean-Luc Godard, Ingmar Bergman ou Andy Warhol, McCarthy s'intéressa à Gustav Metzger, Yoko Ono, Allan Kaprow et Wolf Vostell avant de découvrir le travail vidéo de Bruce Nauman et de tourner quelques filmsexpérimentaux.
Installé en 1968 à San Francisco, Mc Carthy s'adonna à la peinture en étudiant à l'Art Institute de cette ville puis il revint l'année suivante dans l'Utah où il fut appelé sous les drapeaux pour être envoyé au Vietnam. Réfractaire au service militaire, il s'installa à Los Angeles où il fréquenta l'école de cinéma de l'Université de Californie du sud avec l'intention de réaliser des films expérimentaux sur la gestuelle du corps.
Enseignant l'histoire de l'art performance, la vidéo ou la réalisation d'installations artistiques à l'Université de Californie à Los Angeles depuis 1982, McCarthy a cherché à mêler le mouvement à la peinture en réinventant le Futurisme à sa manière.
A la fin des années 1960, McCarthy a commencépar des peintures inspirées de l'univers des courses automobiles, la série des Dragster Cars Paintings, entassements de moteurs, réservoirs, pilotes de plus de 2mètres de haut avant de réaliser la série des Black Paintings, peintes à plat sur le sol avec les mains puis entassées et fixées les unes aux autres pour les détruire ensuite à la hache ou y mettre le feu avec de l'essence.
McCarthy a poursuivi sa carrière artistique avec des performances fondées sur la pesanteur. En 1974, ses œuvres sont devenues plus agressives et sexuellement explicites, mêlant parfois différents liquides symbolisant les excréments, la sueur et le sang. Son travail a été alors parfois décrit comme étant une brutale auto-agression. L'artiste a également a réalisé de monumentales statues gonflables qui ont été exposées à la Tate Modern. .
Né à Wallingford (Connecticut,USA) en 1954, Robert Gober a commencé à se faire connaître sur la scène internationale au milieu des années 1980.
Souvent décrit comme l'héritier de Richard Artschwager, Gober s'est concentré sur le recyclage d'objets hétéroclites dans un style minimaliste proche du Pop Art comme ses éviers apparemment bons pour la casse réalisés en bois et en plâtre ou ses berceaux d'enfants quelque peu déformés comme pour souligner le côté instable du monde et des choses.
L'œuvre de Gober dérange, à l'image de cette jambe d'homme qui sort d'un mur comme pour taper le visiteur(au Whitney Museum of American Art), de ces jambes de fillette qui semblent couler de robinets invisibles dans un évier géant, une référence marquée à Duchamp, (au Philadelphia Museum of Art) ou encore ce fond d'un panier à linge représenté par un torse combinant la moitié de celui d'un homme et l'autre de celui d'une femme (au Walker Art center de Minneapolis.)
Gober est un adepte du bizarre prompt à susciter un certain malaise avec des objets et des installations surréalistes où le glauque devient beau et vice-versa comme si l'artiste s'amusait à être le Dr Frankenstein de l'art contemporain.
Fille de l'artiste Kenneth Noland, Cady Noland, née à Washington en 1956, est une artiste spécialisée dans la sculpture conceptuelle dont le travail tourne autour de la faillite du rêve américain ou de l'opposition entre la célébrité et l'anonymat. Ses œuvres ont notamment été exposées dans plusieurs musées ainsi qu'à la Documenta de Cassel, en Allemagne.
Cady Noland utilise des objets de consommation courante et des photographies de personnages ayant laissé une trace profonde dans l'histoire ainsi que des objets rappelant l'univers carcéral, ou la violence sous toutes ses formes.
Travaillant sous l'influence de Jasper Johns ou de Robert Rauschenberg, Cady Noland exploite dans son œuvre les clichés de la société de consommation et de la vie quotidienne aux USA pour dénoncer au passage l'influence néfaste de la presse sur les gens et ce, à travers des installations où les visiteurs peuvent toucher les objets.
L'artiste a cherché en fait à explorer la dualité de certains individus comme l'héritière Patty Hearst, victime d'un enlèvement puis complice de ses ravisseurs avec qui elle attaqua des banques. Côté blanc, côté noir, Cady Noland confronte le spectateur à ses contradictions comme par exemple le plaisir d'être voyeur d'un événement en fait violent et la gêne ressentie de devenir victime de sa passivité.
Né à Padoue en 1960, Maurizio Cattelan est un artiste italien devenu un des chouchous du marché de l'art contemporain de cette dernière décennie.
Décrit comme un artiste surréaliste adepte de la provocation, Cattelan est depuis le début des années 2000, un des artistes les mieux cotés avec Jeff Koons et Damien Hirst.
Issu d'un milieu modeste, Cattelan commença à exercer de multiples petits boulots sans trouver sa voie et en allant même jusqu'à travailler dans une morgue, ce qui lui donna vraisemblablement le goût du morbide, avant de fabriquer au début des années 1980 des petits meubles en bois, ce qui l'amena par chance à rencontrer des stars du Design comme Ettore Sottsass et le groupe Memphis.
Promu designer grâce à ses réalisations, Cattelan eut l'idée de faire parler de lui à travers des œuvres provocantes en présentant par exemple une autruche empaillée avec la tête dans le sol ou en déguisant en lapin durant un mois Emmanuel Perrottin, son galeriste parisien, ou encore en collant à un mur avec du ruban adhésifMassimo de Carlo, son galeriste milanais pour le punir de se faire de l'argent sur son dos.
Installé à New York au début des années 1990, Cattelan s'est progressivement fait un nom tout en créant diverses revues d'art comme « Permanent Food' » ou « Toilet Paper » qui ont contribué à asseoir sa réputation de spécialiste du détournement des images.
Provocateur à l'extrême, Cattelan s'est inspiré de Dali, Picasso ou Warhol pour se créer une stature de star de l'art contemporain, un domaine qu'il se permet toutefois de critiquer et de railler sans craindre de se mettre bon nombre de gens à dos.
Au-delà de la provocation, Cattelan a été même jusqu'au blasphème avec sa « Nona Ora », une sculpture hyper-réaliste représentant le pape Jean-Paul II terrassé par une météorite, une œuvre qui fit scandale et provoqua l'indignation dans les milieux catholiques.
Comme Warhol puis Jeff Koons ou Murakami, l'enfant terrible de l'art contemporain s'est toujours contenté d'élaborer une idée pour créer une œuvre fabriquée en fait par des techniciens, ce qui fait de lui plus un génial metteur en scène qu'un artiste, un ordonnateur d'événements incroyables comme cette installation « Hollywood », identique aux lettres mythiques surplombant Los Angeles, plantée cette fois sur une colline dominant la décharge publique de Palerme où il a fait venir les plus grands collectionneurs de la planète pour l'admirer.
N'empêche, Cattelan a réussi le tour de force d'être considéré comme un véritable créateur dont les œuvres (faites par d'autres, rappelons-le) se vendent à coups de millions de dollars comme « La Ballade de Trotsky » (1996) représentant un cheval empaillé suspendu à un plafond vendue 2,08 millions de dollars en 2004 chez Sotheby's, ou « La Nona Ora » (1999), et « Par Peur de l'Amour », une œuvre représentant un éléphant en uniforme du Klu Klux Klan adjugées par Christie's en 2004 respectivement pour 3 millions de dollars et 2,7 millions de dollars.
Cattelan a été même jusqu'à mettre en scène Hitler enfant en culottes courtes en train de prier ou un garçon assis devant un pupitre les mains clouées par des crayons (Charlie don't surf, 1997) juste avec l'envie de bousculer les esprits et de se moquer par la même occasion de ses semblables.
En fait, Cattelan est un timide invétéré qui utilise l'humour et la dérision pour exister ou communiquer et faire oublier son anxiété et son manque patent d'assurance.
Pour exister, il doit donc provoquer, raconter des histoires farfelues, prétendre qu'il va prendre sa retraite pour ne plus se consacrer qu'à « Toilet Paper » avant de trouver une autre idée qu'il va échafauder méticuleusement avec la trouille de rater l'œuvre qui en découlera. Dernière en date, sa performance en 2011 au Guggenheim qui a retracé tout son travail depuis 20 ans, un événement qui à coup sûr en aura appelé d'autres.
Considéré comme un des plus importants artistes allemands d'après-guerre, Anselm Kiefer, né le 8 mars 1945 à Donaueschingen, est un artiste plasticien contemporain qui vit et travaille en France depuis 1993.
Kiefer étudia d'abord le droit, la littérature et la linguistique, avant de s'orienter vers l'art en fréquentant, en 1966, les académies de Fribourg-en-Brisgau, Karlsruhe et Düsseldorf.
En 1969, il fit parler de lui dans le milieu artistique en se prenant en photo, faisant le salut nazi dans de grandes villes d'Europe non pas par provocation mais avec la volonté de réveiller les consciences pour montrer que le nazisme n'était pas mort mais que le sujet restait occulté.
De 1970 à 1972, il étudia avec Joseph Beuys à l'Académie des beaux-arts de Düsseldorf puis il s'installa dans les années 1980 à Buchen dans le Bade-Wurtemberg avant de se fixer en 1993 en France, à Barjac, dans le Gard, et à Croissy-Beaubourg, en Seine et Marne, où il acquit un ancien entrepôt de 35 000m2du magasin « La Samaritaine » pour y travailler et ranger ses œuvres monumentales.
Les œuvres d'Anselm Kiefer, faites de sable, terre, feuilles de plomb, suie, salive, craie, cheveux, cendre ou déchets, évoquent la catastrophe et les destructions de la Seconde Guerre mondiale, en particulier la Shoah
L'artiste a souvent travaillé la couleur avec soin et utilisé en particulier la suie, qui à ses yeux est la résultante d'une matière initiale différente qui a subi, grâce au feu, de nombreuses transformations.
Kiefer a sans cesse cherché à explorer l'âme allemande de l'après-guerre sans renier le passé et les désastres de l'hitlérisme en s'inspirant souvent d'ouvrages poétiques et littéraires et en collant des textes dans ses œuvres pour appuyer son propos.
Depuis les années 1990, Kiefer, qui a aussi été influencé par les écrits de la Kabbale, a dédié plusieurs séries d'œuvres aux poètes Paul Celan, Ingeborg Bachmann et Velimir Khlebnikov, trois auteurs qui ont œuvré avec force contre l'oubli et la barbarie.
Ses œuvres font partie des collections des plus grands musées du monde dont le Louvre qui possède depuis 2007 la toile monumentale « Anthanor »,et deux sculptures, « Danaë » et « Hortus conclusus
Depuis 1993, Anselm Kiefer a conçu des installations environnementales mêlant constructions, sculptures, tableaux, et des projets monumentaux pour en faire des espaces en forme de tours ou de « maisons », dédiés à la présentation de peintures et de sculptures (une maison représentant une sorte de peau autour d'une œuvre) et destinés à être achetés en bloc par des collectionneurs.
L'Histoire pour Kiefer est un matériau, tout comme le paysage ou la couleur, mais pour la connaître, l'artiste a souligné qu'il avait dû s'y immerger pour découvrir son peuple et réveiller la mémoire, non pour changer le monde mais pour se changer lui-même en puisant dans les mythes pour exprimer son émotion tout en signalant que sa biographie était celle de l'Allemagne et que sans mémoire il ne pouvait y avoir d'identité laquelle remonte à son avis bien plus loin dans le temps que notre propre naissance.
Née à Stockton (Californie) en 1969, Kara Walkerest une plasticienne afro-américaine. Diplômée en 1991 de l'Université d'art d'Atlanta et en 1994 de l'école du Design de Rhgode Island, elle s'est spécialisée dans la réalisation d'installations, dessins, aquarelles et peintures murales-ayant trait à l'histoire de l'esclavage et de son héritage dans la société américaine contemporaine.
Sensibilisée par les questions touchant à la discrimination raciale, aux relations entre les Noirs et les Blancs, aux rapports maîtres-esclaves ou à la ségrégation, Kara Walker a souvent réalisé de grandes silhouettes noires découpées à la manière des ombres chinoises.
Time Magazine l'a en 2007 classée parmi les 100 personnes les plus influentes dans le monde.
D'origine palestinienne, Mona Hatoum, née en 1952 à Beyrouth (Liban), est une artiste spécialisée notamment dans les performances où elle s'est personnellement mise en scène.
Vivant à Londres depuis 1975, Mona Hatoum a étudié à la Byam Shaw School of Art et à la Slade School of Art de Londres de 1975 à 1981.
Nominée en 1995 pour le prestigieux prix Turner pour ses expositions au Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou (Paris), et au White Cube (Londres), une galerie très en pointe dans le monde artistique, Mona Hatoum a commencé à être connue dans les années 1980 avec des performances souvent filmées sur la violence et la sexualité abordant les thèmes de la souffrance au cours desquelles elle a exposé son propre corps.
L'exil et la séparation avec sa famille restée en Palestine ont été parmi les principaux thèmes de ses vidéos et de ses œuvres comme dans « Measures of Distance »(1988), une vidéo dans laquelle elle a exprimé une douleur intime à travers les images de sa mère et un choix de lettres de cette dernière évoquant la guerre, la vie quotidienne et les privations lues en voix off.
En 1992, Mona Hatoum s'est inspirée de l'art minimaliste en reprenant l'œuvre « Socle du Monde » de l'artiste Piero Manzoni avant de renouer avec la vidéo en 1994, incorporant celle-ci dans une installation sur le dualisme entre l'intérieur et l'extérieur titrée « Corps étranger » exposée au Centre Georges-Pompidou à Paris.
Peu après, Mona Hatoum s'est consacrée à des « objets-sculptures » comme dans « Mobile Home » (2005), une installation rassemblant des objets familiers chargés de mémoire se référant à l'exil.
Mona Hatoum, qui a obtenu le Prix Miro d'art contemporain, a dernièrement utilisé des matériaux fragiles pour créer des œuvres violentes rappelant la guerre, l'exil ou la condition de la femme.
Né en 1960 dans le Bronx, Glenn Ligon est un artiste conceptuel noir qui a notamment revendiqué sa condition de gay.
Diplômé de la Wesleyan University en 1985, Ligon a produit des oeuvres selon de multiples techniques:néon, vidéo, photographie, sculpture, gravure et art digital.
En 1989, Ligon a eu droit à sa première exposition personnelle à Brooklyn titrée « How it Feels to be Colored Me » laquelle lui a permis de tracer sa carrière à travers des œuvres représentant des textes tirés de la littérature ou d'autres sources, souvent répétés comme à l'infini pour se dissiper progressivement.
En 1993, Ligon a créé la première de ses trois séries de peintures colorées à l'or basées sur les comédies quelque peu déjantées de l'artiste noir Richard Pryor avant d'exposer l'année suivante son installation « To Disembark » au Hirshorn Museum de Washington en s'inspirant du livre de poésies de Gwendolyn Brooks rappelant que les noirs américains étaient toujours confrontés aux conséquences de leur esclavage et au racisme.
Dans une partie de cette installation, Ligon avait créé une série de caisses d'après celle décrite par l'ancien esclave Henry "Box" Brown dans laquelle il s'était échappé en s'y cachant avant son transport. Chaque caisse de cette installation avait une sonorité différente, comme le bruit de battements de cœur ou une musique soul ou de rap.
Autour de chaque caisse, Ligon avait placé des affiches dans lesquelles il se décrivaitavec des mots et des images comme un esclave évadé. Ailleurs, il avait repris des citations d'un essai de Zora Neale Hurston sur la condition des noirs en écrivant sur un mur blanc « Je me sens encore plus noir lorsque je suis sur un fond très blanc », « Je me rappelle du jour où je suis devenu noir » ou « Je ne suis pas tragiquement noir ».
Ligon a participé à de nombreuses expositions aux Etats-Unis et en Europe depuis la fin des années 1980, entre autres au Musée Andy Warhol de Pittsburgh, au musée d'art moderne de San Francisco, au Whitney Museum, à la Biennale de Sydney et celle de Venise et à la Documenta de Cassel.
Né en 1953 à Los Angeles, Charles Ray s'est notamment fait connaître à travers d'étranges sculptures hyper-réalistes faites pour interpeller ses spectateurs.
Diplômé de l'Université de l'Iowa et de la Mason Gross school of arts de l'Université Rutgers où il a étudié la sculpture, Ray a d'abord été influencé par l'artiste britannique Anthony Caro lequel a ses yeux a comblé le fossé entre l'intérieur et l'extérieur.
Son œuvre personnelle est difficile à classer en ce sens qu'elle est extrêmement variée alors que l'artiste se définit lui-même comme un sculpteur de la sculpture. Ce dernier a d'ailleurs tenté de récapituler le développement de la sculpture lors de sa première exposition en 1971 avec une installation titrée « One-Stop Gallery » montrant des petites sculptures posées sur le sol, certaines inspirées d'artistes minimalistes comme Robert Morris avec deux autres assemblages en fer peints d'après l'œuvre de Caro titrée « Early One Morning » tout en reprenant les traditions enseignées par Brener, son professeur.
A la fin des années 1980, Ray a créé des œuvres minimalistes en utilisant de l'encre et des fils de fer comme dans « Ink Box » (1986), un grand cube rempli d'encre à ras bord donnant l'illusion d'un cube intégral. Dans « Ink Line » (1987) l'artiste a créé un flot continu d'encre coulant d'un plafond vers un trou dans le sol, dans"Spinning Spot (1987) », une partie du sol mesurant 60 cm de diamètre a été montrée tournant à l'allure d'un 33 tours et dans « Moving Wire » . représenté par un fil de plus de 2,50 mètres de long, les deux bouts de celui-ci sortaient d'un mur en avançant et en reculant alternativement.
L'artiste a ensuite créé des statues hyper-réalistes en résine ou fibre de verre comme dans « Family Romance » (1993) montrant un couple et ses deux enfants nus puis dans « Unpainted Sculpture » (1997) il a représenté une automobile Pontiac Grand Am grandeur nature accidentée.
Ray a aussi mis en scène un cyprès japonais pourrissant au sol dans « Hinoki » (2007) d'après un arbre mort qu'il a trouvé un jour dans une prairie et fait mouler à l'occasion en le faisant ensuite tailler par des bûcherons japonais pour lui donner la forme de l'hinoki et mettre l'accent sur l'intérieur rongé de l'arbre
Avec "Firetruck" (1993), Ray a créé la réplique exacte d'un camion de pompiers en aluminium, fibre de verre et Plexiglas exposée sur Madison Avenue à New York devant le Whitney Museum puis en 2008 devant le Los Angeles County Museum of Art.
En 2009, Ray a installé "Boy with Frog" à la Punta della Dogana,à Venise, là aussi une œuvre grandeur nature montrant un garçon tenant une énorme grenouille au-dessus du Grand Canal avec un fini blanc immaculé rappelant les sculptures en marbre italiennes ou antiques, notamment « L'Apollon Sauroktonos », une sculpture de l'époque romaine aujourd'hui au Musée du Louvre représentant un adolescent nu tendant le bras pour attraper un lézard grimpant à un arbreou « Le Garçon à l'épine », une statue en bronze du Musée Capitolini d'un garçon romain assis tentant de retirer une épine de la plante de son pied.
Charles Ray a eu droit à sa première exposition personnelle en 1989 et a participé à de nombreuses manifestations en Europe et aux Etats-Unis durant sa carrière, particulièrement au Museum of Contemporary Art de Los Angeles, au Musée d'art contemporain de Chicago, au Whitney Museum, à l'Institut d'Art Contemporain de Londres, à la Kunsthalle de Berne, à la Documenta IX ou à la Biennale de Venise en 1993 et 2003.
Né le 15 janvier 1955 à Leipzig, Andreas Gursky s'est spécialisé dans la production d'immenses photographies en couleurs
représentant des architectures ou des paysages. Un de ses clichés titré “Rhein
II”, a atteint 4,3 millions de dollars, un record mondial pour une
photographie, lors d'une vente organisée par Christie's à New York le 8
novembre 2011
Fils d'un photographe commercial, Gursky a passé son
enfance à Düsseldorf où il a étudié à l'académie de cette ville en recevant une
solide formation de la part de ses professeurs, Hilla et Bernd Becher, tous
deux spécialisés dans les clichés réalisés selon des thèmes industriels ou
architecturaux.
Influencé également par le photographe britannique
John Davies et l'Américain Joel Sternfeld, Gursky a d'abord réalisé des clichés
classiques avant de choisir une méthode consistant à les retravailler à l'aide
d'un logiciel pour parvenir à un rendu époustouflant, voire irréel pour donner
l'illusion d'être face à de monumentales peintures du 19e siècle
sans toutefois perdre aucun de leur impact minutieux.
Gursky a produit des photos monumentales montrant
des façades d'immeubles illuminés la nuit, de grands bureaux ou autres locaux
dans une atmosphère unique en son genre qui procure souvent au spectateur une émotion
intense sans que celui-ci puisse exprimer vraiment le pourquoi de ce qu'il ressent.
Gursky a eu sa première exposition personnelle en Allemagne
en 1985 avant d'émerger sur la scène internationale. Il a ensuite été exposé en
1988 au Milwaukee Museum, puis a eu l'honneur d'une rétrospective au Museum of
Modern Art de New York en 1998 suivie de plusieurs autres, notamment en 2001 au
Museo Centro de Arte Reina Sofia de Madrid, puis au Centre Pompidou à Paris et
au Museum of Contemporaryt Art de Chicago.
Il a
également participé à plusieurs expositions, entre autres à la Biennale de Venise en 1990 et
2004, à la Biennale de Sydney en 1996 et 2000, à la Haus der Kunst de Munich en
2007, à Istanboul, à Moscou en 2007-2008, au Moderna Museet de Stockhom en 2008
ou à la Vancouvert Art Gallery en 2009.
Gursky est représenté par
la galerie Gagosian qui lui a permis de rencontré un immense succès aux Etats-Unis
et par la galerie Sprüth Magers de Berlin et Londres.