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Le journal d'un fou d'art

Les fous d'art, ivres de savoir et de découvertes, riches ou moins nantis et sans cesse à l'affût des nouvelles relatives au marché de l'art, forment une belle légion à travers le monde. Sans eux, ce marché n'aurait donc sûrement rien de légendaire. Depuis plus d'une quinzaine d'années, Adrian Darmon a donc rassemblé à travers plus de 2200 pages de multiples anecdotes souvent croustillantes sur les chineurs, amateurs et autres acteurs de cet univers plutôt incroyable et parfois impitoyable.

  • Introduction et chapitres de 1 à 2
  • Chapitres 3 à 5
  • Chapitres 6 à 8
  • Chapitres 9 à 11
  • Chapitres 12 à 14
  • Chapitres 15 à 17
  • Chapitres 18 à 20
  • Chapitres 21 à 23
  • Chapitres 24 à 26
  • Chapitre 27 à 29
  • Chapitre 30 à 32
  • Chapitre 33 à 35
  • Chapitre 36 à 38
  • Chapitre 39 à 41
  • Chapitre 42 à 44
  • Chapitre 45 à 47
  • Chapitre 48 à 50
  • Chapitre 51 à 53
  • Chapitre 54 à 56
  • Chapitre 57 à 59
  • Chapitre 60 à 62
  • Page précédente 530/1346
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    XXVIIème Chapitre
    LES COMMISSAIRES-PRISEURS S'EXCITENT CONTRE E-BAY
    05 Décembre 2007
    Lundi 3 décembre 2007, le Conseil des ventes aux enchères publiques, représentant l'ensemble des commissaires-priseurs en France, a assigné E-Bay en justice pour concurrence déloyale, en estimant que ce site Internet se soustrayait à la loi sur les enchères publiques tout en ne respectant pas les règles élémentaires de transparence et de traçabilité des objets mis en vente par ses membres.

    Il faut dire que E-Bay a privé les commissaires-priseurs de sources de revenus non négligeables en banalisant les enchères pour quelque 10 millions de Français. C'est donc pourquoi le Conseil des ventes volontaires, qui représente les intérêts des 559 commissaires-priseurs du pays, a décidé de poursuivre les responsables de ce site devant le tribunal d'instance de Paris.

    Les dirigeants d'E-Bay ont rétorqué que leur site avait inventé une nouvelle façon d'acheter ou de vendre qui n'avait rien à voir avec les maisons de vente, un argument défendable sauf qu'il y a beaucoup à redire sur les lots qui y sont vendus à travers des annonces souvent trompeuses.

    Il est vrai néanmoins que le prix moyen des transactions sur E-Bay se situe aux alentours de 40 euros mais ce site, qui ne joue qu'un rôle d'intermédiaire entre vendeurs et acheteurs, n'offre aucune garantie quant à la qualité des objets vendus, ce qui a ouvert la porte à des abus de toutes sortes.

    Nonobstant le fait que E-Bay a été maintes fois accusé de permettre l'écoulement de contrefaçons de produits de luxe, ce site a ainsi facilité la vente de tableaux et objets douteux dans la catégorie "Art et Antiquités".

    Pour appâter les gogos, nombre d'annonceurs sur E-Bay ont maintes fois présenté des lots propres à faire rêver, notamment des oeuvres libellées avantageusement comme pouvant être de Van Gogh, Matisse, Renoir, Picasso ou Corot pour ne citer que ces artistes ou d'autres objets, comme des bronzes qui ne sont que des copies fabriquées à profusion en Asie pullulant exagérément sur ce site.

    Evidemment, le Van Gogh ou le Picasso présentés sur E-Bay n'auront été vendus qu'à des prix batards, entre 2000 et 3000 euros en moyenne, ce qui n'aura correspondu à pas grand chose sauf à un joli bénéfice pour les petits malins qui auront passé les annonces concernées. Ce n'est donc pas tous les jours, que les amateurs auront la chance de faire une superbe affaire sur ce site qui présente cependant pour ses annonceurs l'indéniable avantage de pouvoir se débarrasser à bon compte de pièces de moyenne qualité.

    L'absence de transparence des opérations réalisées sur E-Bay a donc posé un problème, notamment pour les petites maisons de ventes de province, privées désormais de milliers de lots valant entre 30 et 700 euros lesquels ont fini par alimenter ce site dont les ventes annuelles en France avoisineraient quelque 700 millions d'euros, un pactole qui a fini par irriter sérieusement les commissaires-priseurs français sans oublier que les brocanteurs et antiquaires de l'Hexagone ont pour leur part terriblement pâti de la concurrence de ce site de ventes.

    E-Bay percevant des frais sur les vendeurs et les acheteurs, le Conseil des ventes souhaiterait donc que ce site soit soumis aux mêmes règles appliquées à ses membres mais rien ne dit que le tribunal d'instance le satisfera sauf peut-être à  imposer à cette société de vente en ligne la constitution d'un comité dont le rôle sera d'éplucher les annonces pour éviter des abus de toutes sortes.

    E-Bay, qui a affirmé n'avoir qu'un statut de courtier, a certes permis de nombreux échanges entre Internautes qui n'ont eu qu'à se louer de l'intérêt de ce site lequel compte près de 250 millions de  membres à travers le monde et permet la vente d'environ 100 millions d'articles par jour. N'empêche, malgré son succès, il ne reste qu'un outil virtuel, les objets et autres lots n'étant vendus que sur photo. Or, un véritable amateur d'art a pour habitude d'acquérir un objet en l'ayant au préalable en main pour évaluer sa qualité et son authenticité, ce qui signfie qu'acheter une pièce seulement au vu de quelques clichés présente un risque de taille puisque ceux-ci ne constituent nullement une quelconque garantie pour l'acquéreur.

    Il y a quelques mois, un E-Bayeur a ainsi fait l'acquisition pour près de 2000 euros d'un tableau post-impressionniste pour avoir ensuite la mauvaise surprise de découvrir en le déballant qu'il ne s'agissait que d'une reproduction accompagnée du petit mot suivant écrit par le vendeur: "Bonne chance..." Furieux, l'acheteur a voulu poursuivre ce dernier pour se rendre compte que celui-ci n'en était pas à sa première arnaque.

    De plus, E-Bay a été la proie de nombreux escrocs qui ont adressé à nombre de ses membres des messages en utilisant son logo, soit pour leur proposer des offres de la seconde chance pour des lots prétendument non réglés par les derniers enchérisseurs soit pour les inviter à remplir des formulaires ou à confirmer leurs identités dans le but de pirater leurs codes de carte de crédit.

    Quoiqu'il en soit, ce ne sera pas demain la veille que les commissaires-priseurs forceront E-Bay à adopter leurs règles tout simplement parce que le Web est devenu incontournable en ce qui concerne les ventes en ligne. Néanmoins, ce site sera peut-être contraint à faire le ménage au niveau des annonces susceptibles d'être trompeuses.

    Mercredi 5 décembre 2007, un chineur malheureux, en l'occurrence "Gargamelle" appelé aussi "Le Gai Coquelet", qui ne s'est pas remis de sa mésaventure survenue le 25 novembre à la foire à la brocante de la mairie du IIIe arrondissement de Paris où il avait déniché pour 15 euros une grande toile signée de Léo Gausson valant au bas mot plus de 2000 euros.

    Estimant que cette toile était un peu trop encombrante pour continuer à chiner, il avait demandé à la particulière à qui il l'avait achetée de la garder en attendant son retour. "Pas de problème", avait-elle répondu en lui indiquant qu'elle la rangerait sur le siège arrière de sa voiture.

    A son retour, la toile avait cependant disparu, apparemment dérobée, selon les dires de la bonne dame qui lui proposa un remboursement de 20 euros pour sa perte. Tu parles! Un petit malin avait dû la répérer sur le siège de son véhicule et lui proposer une somme plus intéressante  que celle qu'il avait versée. Comme quoi lorsqu'on fait un coup, il convient vite de partir avec sa découverte.

    Par contre, il y a eu un chineur pas loin d'être sur un nuage, un peintre surnommé "Adelante" qui a déclaré être sur le point de faire authentifier un tableau de Picasso peint sous l'influence de Cézanne au début du XXe siècle qu'il avait déniché il y a trois ans. Un beau coup de plusieurs millions d'euros dès qu'il aura obtenu un précieux certificat d'authenticité. De quoi faire pâlir de jalousie "Le Gai Coquelet"...

    Vendredi 7 décembre 2007, temps humide à Saint-Ouen où nombre de chineurs enrhumés ont arpenté les allées du marché aux Puces sans rien trouver d'excitant, à part le galeriste Charles Bailly toujours aussi prompte à mettre la main sur quelque chose de valable, une huile de l'école flamande du début du 16e siècle sur panneau. Le renard des stands a encore frappé...

    Rencontre à Paul Bert avec un marchand qui s'est plaint de la publication par un commissaire-priseur parisien dans les résultats de la Gazette de l'Hôtel Drouot de lots prétendument vendus, ce qui constitue une entorse aux règles. Pas joli, joli parce que ces faux résultats ont pour effet de fausser le marché.

    Un de ses confrères s'est pour sa part amusé de l'offensive menée par le Syndicat national des antiquaires contre le droit de suite appliqué par l'Adagp, celui-ci accusant celui-là de manquer de transparence et d'efficacité en exigeant des sociétés de collecte la preuve du mandat confié par un artiste ou ses ayants droit. Décidément, le droit de suite procure de sérieuses démangeaisons parmi les antiquaires qui se sont plaints de son effet négatif sur leurs affaires alors qu'il n'a par exemple toujours pas été appliqué en Grande-Bretagne, du moins pas avant 2012. Heureux Britanniques.

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