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Le journal d'un fou d'art

Les fous d'art, ivres de savoir et de découvertes, riches ou moins nantis et sans cesse à l'affût des nouvelles relatives au marché de l'art, forment une belle légion à travers le monde. Sans eux, ce marché n'aurait donc sûrement rien de légendaire. Depuis plus d'une quinzaine d'années, Adrian Darmon a donc rassemblé à travers plus de 2200 pages de multiples anecdotes souvent croustillantes sur les chineurs, amateurs et autres acteurs de cet univers plutôt incroyable et parfois impitoyable.

  • Introduction et chapitres de 1 à 2
  • Chapitres 3 à 5
  • Chapitres 6 à 8
  • Chapitres 9 à 11
  • Chapitres 12 à 14
  • Chapitres 15 à 17
  • Chapitres 18 à 20
  • Chapitres 21 à 23
  • Chapitres 24 à 26
  • Chapitre 27 à 29
  • Chapitre 30 à 32
  • Chapitre 33 à 35
  • Chapitre 36 à 38
  • Chapitre 39 à 41
  • Chapitre 42 à 44
  • Chapitre 45 à 47
  • Chapitre 48 à 50
  • Chapitre 51 à 53
  • Chapitre 54 à 56
  • Chapitre 57 à 59
  • Chapitre 60 à 62
  • Page précédente 531/1346
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    XXVIIème Chapitre
    LES EPOUSES D'ARTISTES, PARFOIS DES OGRESSES
    09 Décembre 2007

    Vendredi 7 décembre 2007 encore, un chineur surnommé « Bercy beaucoup » a eu du mal à digérer la mésaventure que lui a fait subir l'épouse d'un peintre chinois vivant à Paris, gardienne ultra vigilante de l'œuvre de ce dernier, laquelle a fait retirer d'une vente aux enchères une gouache double face lui appartenant en décrétant qu'elle était fausse.

    Ayant acheté cette œuvre dans une vente courante à l'Hôtel Drouot il y a plus de sept ans, époque où l'artiste n'était pas aussi recherché, notre homme n'a pas su dire si elle était authentique ou pas tout en  regrettant que le groupe de vente auquel il l'avait confiée n'ait pas pris la peine de contacter l'artiste pour lui demander son avis avant de la publier dans son catalogue, ce qui lui a valu une convocation de la part de la police laquelle lui a indiqué que celle-ci devait être détruite.

    Cela dit, il faut donc malheureusement compter avec les épouses des artistes s'agissant de l'authentification des œuvres de ces derniers, ce qui n'est pas toujours de la tarte quand on sait que nombre d'entre elles n'ont jamais assisté leurs maris dans leur travail quand ce ne sont pas certaines veuves qui ont catégoriquement rejeté des toiles offertes par ceux-ci  à des maîtresses contre lesquelles elles ont gardé une vilaine rancœur alors que le pire est survenu lorsque d'autres veuves, devenues mal voyantes,ont été sollicitées pour authentifier des œuvres de leurs défunts maris.

    Détenir un droit moral est une chose, mais l'appliquer en dépit du bon sens en est une autre et bien des épouses d'artistes ont pris des décisions surprenantes voire affligeantes lorsqu'elles ont endossé avec autorité le costume d'expert.

    Familles, épouses, filles et autres  héritiers d'artistes ont commis depuis plus de cent ans des dommages parfois scandaleux, tel John Ruskin, l'ami et exécuteur testamentaire de Joseph William Mallord Turner qui, mû par sa bigoterie, détruisit les œuvres érotiques de ce dernier après sa mort, telle la famille de Vincent Van Gogh qui mit au rebut des œuvres jugées scabreuses, telle la mère de Toulouse-Lautrec qui jeta au feu ses œuvres pornographiques au lendemain de son décès ou telle la fille de Georges Rouault qui rejeta illico des toiles de son père montrant des prostituées ou des scènes de bordel.

    Sacrées bonnes femmes. Avoir affaire à certaines harpies quand on cherche à faire authentifier des œuvres de leur père ou mari peut s'avérer devenir un véritable cauchemar. Autre cauchemar, l'épouse d'un autre peintre chinois bien connu qui s'est maintes fois montrée insupportable avec ses visiteurs surtout lorsqu'il s'est mis à réaliser des dessins devant eux dont elle s'est emparé prestement une fois finis de peur qu'il leur en fasse cadeau tandis qu'elle l'a toujours empêché d'ajouter un quelconque dessin à ses dédicaces de catalogues lors des vernissages de ses expositions. Ah mais !

    A l'Hôtel Drouot, le groupe Boisgirard a dispersé denombreux nanars, certains signés de Juan Gris ou Herbin, présentés bien entendu sans garantie. Résultat des courses, l'œuvre cubiste du premier peinte sur bois a atteint plus de 3000 euros et celle du second a été adjugée pour quelque 2000 euros. Conclusion : vendre des « pompes » à Drouot peut être drôlement payant.

    Mercredi 12 décembre 2007, pas de bol pour les chineurs venus à la foire à la brocante du Bourget qui s'est révélée être un flop intégral. Organiser une foire à deux semaines de Noël, c'était risquer avoir moins d'exposants et c'est ce qui est arrivé.

    Outre-Atlantique, l'Art Institute de Chicago a admis qu'une sculpture de Paul Gauguin intitulée "Le Faune", exposée pendant dix ans dans ce musée était un faux provenant d'une série de contrefaçons réalisées par Shaun Greenhalgh, un Britannique âgé de 47 ans.

    La sculpture en céramique avait été achetée en 1997 à un marchand d'art londonien qui l'avait lui-même acquise dans une vente organisée par Sotheby's en 1994, ce qui ne manquera pas de susciter la question suivante: combien de faux exposés dans des musées à travers le monde ?

    Réponse: plus qu'on ne le pense, près de 10% des oeuvres appartenant à des musées étant douteuses. Déjà au XVIIe siècle, Louis XIV avait cru acquérir des bronzes authentiques de Jean de Bologne qui n'étaient en fait que des copies réalisées au début du XVIIe siècle. Elles figurent aujourd'hui en bonne place au Louvre mais leur valeur, même conséquente, est moindre que les originaux conservés pour la plupart au Bargello à Florence.

    Le faux Gauguin ne risquera pas d'atterrir dans les collections d'un musée mais nombre de sculptures censées dater de l'époque hellénistique qui furent copiées trois ou quatre siècles plus tard par les Romains, et souvent vendues comme authentiques par les marchands d'alors, ornent aujourd'hui les salles des grands musées d'Europe et des Etats-Unis sans qu'on ait trouvé à en redire.

    Les faux créés à des siècles de distance sont ainsi devenus des chefs d'oeuvre mais ceux du XXe siècle sont honnis à jamais. Bref, time is money...

    Vendredi 14 décembre 2007, matinée froide à Saint-Ouen où l'atmosphère est restée pareille à celle des semaines précédentes avec des marchands plus pleurnichards que jamais. Les boutiquiers ont fait grise mine alors que les affaires ont marché du tonnerre au niveau des ventes aux enchères dans le secteur de l'art moderne et contemporain. Erro à plus de 700 000 euros sans les frais, Télémaque ou Mathieu à plus de 300 000 et d'autres prix records pour des artistes des années 1950 et 1960, on a cru rêver avant de comprendre que l'univers des salles de ventes était vraiment un autre monde. C'est là que ça se passe...


     


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