Samedi 6 octobre 2007, un chineur a manifesté une sacrée stupeur en découvrant que le tableau d'un grand artiste moderne dont il s'était séparé en 2006 après avoir été informé qu'il n'était pas de la main de ce dernier figurait dans une grande vente aux enchères affublé d'une belle provenance et d'un certificat d'authenticité.
Drôle de tour de passe-passe. En 1999, il l'avait présenté au Comité chargé d'authentifier les œuvres de ce peintre qui dans un premier temps lui avait fait savoir qu'il paraissait authentique mais quatre mois plus tard, il avait été refusé pour manque de provenance.
Dépité mais toujours persuadé au fond de lui-même que son tableau avait tout lieu d'être bon, le chineur l'avait gardé accroché au mur de son bureau avant de le montrer en 2002 à un galeriste excité par sa découverte qui s'était empressé de le soumettre à l'expert du peintre dont le verdict fut malheureusement une nouvelle fois négatif.
Ses espoirs définitivement enterrés, le chineur s'est finalement séparé de son tableau l'année dernière sans imaginer une seule seconde que celui-ci serait finalement authentifié pour être ensuite présenté à un prix de réserve de 350 000 euros dans une vente publique nanti cette fois d'une provenance plutôt sortie du chapeau d'un magicien.
Le chineur s'est demandé pourquoi l'expert avait décidé de déclarer ce tableau authentique alors qu'il l'avait rejeté cinq ans auparavant. De deux choses l'une, soit ce dernier est devenu amnésique soit il s'est évertué à n'authentifier les œuvres de l'artiste qui l'intéresse qu'en vertu de leur provenance, ce qui semble bien léger vu que certains petits malins ne trouvent pas trop compliqué d'en inventer une pour donner une crédibilité à l'oeuvre soumise. En attendant, l'inconséquence de l'expert aura coûté quelque 300 000 euros au chineur qui, en ce matin plutôt blême, n'a pas digéré d'avoir été pris pour un imbécile.
FRIC-FRAC CHEZ HARRY WINSTON
Dans la matinée, vol a main armée à la boutique de joaillerie Harry Winston avenue Montaigne. Un quatuor d'hommes encagoulés a neutralisé le système d'alarme et tenu en respect les employés pour s'emparer de bijoux et de montres d'une valeur totale de plus de vingt millions d'euros.
"Nuit blanche" à Paris où des centaines de personnes ont fêté la victoire du XV de France sur les All Blacks en 1/4 de finale de la Coupe du Monde de rugby. Nuit d'enfer pour le Musée d'Orsay où cinq individus émêchés ont eu l'idée de s'offrir une visite non autorisée en forçant une porte mal verrouillée. Bonjour la sécurité! Une fois à l'intérieur, ils ont déclenché le signal d'alarme et dans leur fuite, un important tableau de Claude Monet, "Le Pont d' Argenteuil" a été sérieusement endommagé, vraisemblablement par un coup de poing. Cet acte de vandalisme a ému Christine Albanel, ministre de la Culture, et suscité l'inquiétude des responsables du musée quant au niveau de fiabilité de son système de protection. Interpellés 48 heures plus tard, les coupables n'ont pas eu conscience de leur geste et pour cause, ils étaient bourrés en pénétrant dans le musée.
Dimanche 7 octobre 2007, déballage à Garches, une localité plutôt riche de la banlieue ouest de Paris, où des chineurs se sont abattus comme une nuée de sauterelles sur un stand tenu par un couple de particuliers qui n'a même pas eu le temps de sortir sa marchandise. Plongée brutale de chineurs affamés dans les cartons au grand dam des exposants qui ont poussé des cris d'orfraie en suppliant en vain aux vautours de ne pas y toucher. Débordés, ce couple a semblé en outre être loin de connaître la valeur de ses objets. Ainsi, un lot de plats en faïence du 18e siècle valant plus de 4000 euros est parti pour 240 euros alors qu'un dessin gouaché de Christian Dietrich (1712-1774) valant au bas mot 1500 euros a été arraché pour 50 euros par le chineur surnommé « Le Gai Coquelet » ou « Gargamelle », tout heureux d'avoir pu jouer des coudes pour fouiller un carton rempli de gravures et d'aquarelles.
Pris d'assaut, ce stand était en fait le seul intéressant de cette foire annuelle qui attire un bon nombre de chineurs et de brocanteurs à l'affût de la bonne affaire.
Lecture en matinée du « Journal du Dimanche » qui a rapporté que le peintre indien Sayed Hayder Raza, 86 ans, avait décidé d'offrir sa collection de toiles au village médiéval de Gorbio (Alpes-Maritimes) où il réside depuis 40 ans, un cadeau que les opposants du maire ont refusé.
D'une valeur de dix millions d'euros, ce don constitué de tableaux de Raza et d'œuvres de Fernand Léger, Sonia Delaunay ou Vasarely aurait fait le bonheur de n'importe quelle municipalité mais nombre de conseillers municipaux ont estimé que les conditions posées par l'artiste en échange de son geste étaient inacceptables.
Ayant connu le bonheur durant tant d'années dans ce village, Raza a ainsi voulu faire un geste en faveur de la municipalité tout en demandant que sa collection soit exposée sur deux étages à la tour Lascaris pendant les 4 mois d'été durant 50 ans mais, au grand dépit du maire, la majorité du conseil municipal a estimé que cette exigence était exagérée du fait que rien ne prouvait que d'ici un demi-siècle, les œuvres offertes vaudraient autant qu'aujourd'hui.
A l'évidence, ces gens ont fait preuve d'une totale ignorance du marché de l'art lorsqu'on sait que les œuvres de Raza, devenues très recherchées, surtout en Inde, ont souvent dépassé la barre des 150 000 euros dans les ventes aux enchères avec un record de plus d'un million d'euros enregistré à New York et que celles-ci enregistrent chaque année des plus-values d'au moins 20%. Vexé, Raza a laissé entendre que sa collection pourrait finalement atterrir ailleurs.