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Pierre Soulages: Un de mes premiers dessins réalisés vers l'âge de 5 ans fit rire toute ma famille. J'avais balafré de noir une feuille de papier. Quand on me demanda ce que c'était, je répondis "un paysage de neige". Avec le noir, j'avais simplement voulu rendre le blanc du papier plus blanc...

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Le journal d'un fou d'art

Les fous d'art, ivres de savoir et de découvertes, riches ou moins nantis et sans cesse à l'affût des nouvelles relatives au marché de l'art, forment une belle légion à travers le monde. Sans eux, ce marché n'aurait donc sûrement rien de légendaire. Depuis plus d'une quinzaine d'années, Adrian Darmon a donc rassemblé à travers plus de 2200 pages de multiples anecdotes souvent croustillantes sur les chineurs, amateurs et autres acteurs de cet univers plutôt incroyable et parfois impitoyable.

  • Introduction et chapitres de 1 à 2
  • Chapitres 3 à 5
  • Chapitres 6 à 8
  • Chapitres 9 à 11
  • Chapitres 12 à 14
  • Chapitres 15 à 17
  • Chapitres 18 à 20
  • Chapitres 21 à 23
  • Chapitres 24 à 26
  • Chapitre 27 à 29
  • Chapitre 30 à 32
  • Chapitre 33 à 35
  • Chapitre 36 à 38
  • Chapitre 39 à 41
  • Chapitre 42 à 44
  • Chapitre 45 à 47
  • Chapitre 48 à 50
  • Chapitre 51 à 53
  • Chapitre 54 à 56
  • Chapitre 57 à 59
  • Chapitre 60 à 62
  • Page précédente 517/1346
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    XXVIème Chapitre
    LA MESSE EST DITE POUR LE PILLEUR D'EGLISES
    04 Octobre 2007
    Mardi 2 octobre 2007, un pilleur d'églises multirécidiviste a comparu devant le tribunal de Nancy en compagnie d'un antiquaire belge de 60 ans et du gérant d'un dépôt-vente messin poursuivis de leur côté pour recel.

    Accusé d'avoir commis 76 vols dans des églises de Lorraine, Eric P., 45 ans, a été condamné à 5 ans d'emprisonnement. C'est principalement en Belgique que ce dernier, qui a reconnu 64 vols sur les 76 reprochés, avait revendu son énorme butin évalué à plus de 600 000 euros pour dépenser ensuite le fruit de ses rapines au casino.

    Les receleurs ont pour leur part argué pour leur défense qu'ils avaient acheté en toute bonne foi les objets de culte volés dans les églises auprès d'Eric P. qui s'était présenté à eux comme un chineur qui leur avait inspiré confiance.

    Il faut dire à la décharge du marchand belge accusé de recel que celui-ci a restitué les objets volés et qu'il s'est livré à la justice française sans attendre de faire l'objet d'une extradition.

    EN VERRE ET CONTRE TOUT

    A Besançon, Gallé a rimé avec galère pour deux importateurs de copies créées par le célèbre verrier lorrain de la fin du 19e siècle fabriquées en Roumanie. Responsables de la société Albert Import, ceux-ci ont été condamnés en appel à 6 mois de prison avec sursis et 2500 euros d'amende chacun pour avoir vendu de telles copies sans préciser qu'il s'agissait de reproductions.

    En première instance, le tribunal de Vesoul avait eu la main plus lourde en condamnant les prévenus à un an de prison avec sursis, trois ans de mise à l'épreuve et 10 000 euros d'amende en assortissant cette peine d'une interdiction d'exercer le commerce de l'art durant trois ans.

    Ils ont été accusés de tromperie par fausse indication ou absence d'indication d'origine en vendant à des marchands des copies de pâtes de verre ou verreries Gallé produites en Roumanie lesquelles, achetées pour 150 euros pièce, étaient revendues sur le marché à plus de 1000 euros.

    Ce jugement a de quoi faire frémir nombre de marchands spécialisés dans la vente de ces copies qui se sentiront ainsi forcés de prendre mille et une précautions pour éviter d'être poursuivis pour tromperie.

    Ecoeurés par leur condamnation, les responsables de la société Albert Import, un père et son fils, ont juré qu'on les reprendrait plus en décidant de ne plus vendre de reproductions de pâtes de verre de Gallé ou Muller Frères même portant la mention " Reproduction".

    MONDIAL DE LA DROUILLE

    Jeudi 4 octobre 2007, annoncé comme un grand événement, le "Mondial des Puces" organisé à Saint-Ouen n'a été qu'une vulgaire foire à la brocante remplie de drouilles. Avec 60% d'exposants de moins que lors de l'édition 2006, cette manifestation a ainsi tourné au fiasco. Pour faire des découvertes, les chineurs pouvaient repasser. Les marchands du coin ont pour leur part fait grise mine en faisant de maigres recettes alors que les restrictions de circulation ont représenté un calvaire sans compter que certains d'entre eux ont dû rechercher leurs véhicules à la fourrière.

    Ces derniers ont déclaré à l'unisson que cette foire était finalement déplorable pour leurs affaires et que la surnommer pompeusement "Mondial" était vraiment une farce.

    A l'évidence, la bonne marchandise est devenue si rare qu'il semble impossible désormais d'organiser une foire à la brocante de bonne tenue. Les belles années sont passées, ce qui veut dire que les espoirs de faire des coups sont de plus en plus ténus.

    Dans l'après-midi, petit tour sur E-Bay, le site N°1 des ventes aux enchères sur lequel il convient de surfer l'esprit en alerte pour éviter tomber dans le piège des annonces trompeuses. Faux bronzes, fausses signatures sur des tableaux franchement nuls, reproductions présentées comme des oeuvres originales, il faut être fort pour faire le tri entre les lots sains et douteux rien à la vue d'une simple photographie souvent mal cadrée.

    On peut flairer un coup de vice lorsqu'on découvre un prix de départ à un euro pour une oeuvre présentée avantageusement comme pouvant être de Degas ou une autre portant la signature de Derain chinée dans un vide-grenier, comme cela a été le cas en cette journée, le vendeur ayant de surcroît mis une tartine de texte accrocheur pour cette toile, enlevée en fin de journée à près de 1300 euros, une misère pour une huile censée dater de 1910 qui vaudrait à coup sûr plus de 150 000 euros si elle était authentifiée, et une arnaque si elle s'avérait être une bidouille, ce qui semble probable. L'acheteur aurait finalement mieux fait de miser cette somme au Quinté Plus tout comme celui qui aura emporté un paysage de Provence portant la signature de Jean-François Raffaëlli, assurément fausse.

    Chaque semaine sur E-Bay, il y a ainsi une demi-douzaine de "chefs d'oeuvre" qui ne sont en fait que des nanars qui finissent par être adjugés pour  des sommes rondelettes à des gogos qui sont loin d'être vaccinés.

    Là où le bât blesse c'est que le nombre de "pompes" vendues sur ce site augmente sans cesse, que ce soit pour la peinture ou la sculpture en bronze avec des annonces provenant de vendeurs allemands ou chinois qui polluent le marché en écoulant à qui mieux-mieux de la marchandise qui enverrait n'importe quel brocanteur français devant les tribunaux pour tromperie. 99,9% des tableaux constructivistes ou suprématistes russes proposés d'Allemagne sont donc faux tout comme tous les bronzes et autres objets provenant de Chine mais le nombre d'imbéciles portant des enchères sur ces lots est apparemment énorme pour que ce cirque prenne fin.

    Une des plus étonnantes arnaques montées en se servant d'E-Bay a eu lieu à la fin du mois de septembre 2007 lorsque l'expert d'une vente de livres anciens organisée à Chinon a eu la surprise d'apprendre qu'un ouvrage du 16e siècle sur la bateliers de la Loire qu'il avait estimé entre 8000 et 10 000 euros était proposé sur ce site de ventes par un autre vendeur que le sien. Ce dernier avait simplement reproduit la photo de cet ouvrage à partir du catalogue de vente pour le mettre sur E-Bay afin d'empocher l'enchère finale d'un acheteur sans avoir l'intention de lui expédier son achat puisqu'il n'était pas en possession de ce livre.Bref, l'acheteur a déposé une plainte, ce qui a motivé une enquête de la gendarmerie qui est remontée jusqu'à la vente de Chinon pour comprendre l'astuce de cet escroc du Net.

    Vendredi 5 octobre 2007, le "Mondial des Puces" a laissé des traces à Saint-Ouen où les chineurs ont trouvé le marché aussi désert qu'un matin du 1er janvier. Commentaire dégoûté d'un marchand:" Il faut être débile d'organiser un déballage le jeudi matin au lieu du sacro-saint vendredi. Résultat: tout le monde ou presque est resté au lit en attendant de venir à la grande fête annuelle qui se tiendra cette soirée cependant au profit des pique-assiette habituels"

    Dans l'après-midi, on a appris que la collection de stylos du couturier Ted Lapidus, comprenant plus de mille pièces, avait été dérobée dans sa résidence de Cannes. Le vol a semblé bizarre puisque la police n'a relevé aucune trace d'effraction. Quant aux voleurs de ces stylos, ils n'ont évidemment pas laissé leur signature.

     

    Atmosphère de fête à Saint-Ouen pour la Nuit des Puces mais moins de monde que d'habitude malgré les diverses animations à travers le marché. Les marchands ont été nombreux à faire les choses en grand en présentant de beaux buffets. Le champagne a ainsi coulé à flots et les petits fours ont été férocement engloutis par des visiteurs qui semblaient n'avoir pas mangé depuis des jours.

     

    La gaieté a fait chaviré les Puces l'espoir d'un soir durant lequel quelques insouciants ont dépassé la dose acceptable de verres pour sombrer dans l'ivresse mais les marchands ont été dans l'ensemble pour leurs frais car les ventes ont été plutôt rares.

     

    « Grosvenor t'as tort, il n'y a que bail qui m'aille » pouvait-on lire sur les tee-shirts portés par plusieurs locataires des marchés Paul Bert et Serpette, devenus la propriété du groupe du Duc de Westminster, l'un des hommes les plus riches d'Angleterre, lequel a eu l'idée saugrenue de vouloir modifier leurs baux et d'augmenter substantiellement leurs loyers en croyant qu'ils roulaient sur l'or, une idée vérifiable il y a 20 ans mais impensable désormais. Résultat : les marchands, entrés en conflit avec le Duc, se sont mobilisés pour contrer sa rapacité et lui faire comprendre qu'il n'aurait pas partie gagnée. Ayant engagé une procédure pour défendre leurs droits, ils ont au passage mis la pression sur le Duc en lui réclamant le remboursement de 5 années de charges histoire de le faire reculer.

     

     


    A suivre

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