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L'existence de Dieu ne peut être niée puisque personne n'a pu formellement prouver son inexistence…
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Le journal d'un fou d'art
Les fous d'art, ivres de savoir et de découvertes, riches ou moins nantis et sans cesse à l'affût des nouvelles relatives au marché de l'art, forment une belle légion à travers le monde. Sans eux, ce marché n'aurait donc sûrement rien de légendaire. Depuis plus d'une quinzaine d'années, Adrian Darmon a donc rassemblé à travers plus de 2200 pages de multiples anecdotes souvent croustillantes sur les chineurs, amateurs et autres acteurs de cet univers plutôt incroyable et parfois impitoyable.
Xème Chapitre
PRIX DE FOLIE POUR VINCI
01 Juillet 2001
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C'était un tout petit dessin de Léonard de Vinci mesurant 12 x 7,8 cm et représentant un cavalier à cheval, un croquis cependant merveilleux, plein de fougue, de mouvement et d'audace au trait magnifiquement assuré portant la marque du génie de l'artiste. Il a été vendu pour 88 millions FF à Sotheby's le 10 juillet, soit 24 millions FF de mieux que le dessin de Michel-Ange représentant une femme en deuil recouverte de la tête aux pieds dans un vêtement du Moyen-Âge adjugé le lendemain chez Sotheby's. Vinci égale maintenant Michel-Ange dont une étude pour «La Résurrection du Christ» avait été vendue pour la même somme de 88 millions FF en décembre dernier chez Christie's. Le duel entre les deux artistes se poursuit donc sur le marché de l'art bien qu'il soit utile d'avouer qu'il n'y a pas photo en matière de création et de carrière, Vinci ayant été trop éclectique, trop touche-à-tout, puisqu'il fut à la fois un ingénieur, un inventeur, un mathématicien et un théoricien et qu'il produisit moins de peintures que Michel-Ange qui de son côté connut plus de succès de son vivant. Tous deux sont des hommes de la Renaissance mais le premier a été un personnage à part, quelque peu incompris et donc aigri tandis que le second s'est montré plus prolifique et plus apprécié. Toutefois, au niveau du talent tous deux se valent dans des registres certes différents. Entre «La Joconde» et le plafond de la Chapelle Sixtine, les cœurs balancent mais dans le genre monumental, Michel-Ange est supérieur en tous plans. Si Vinci n'avait voulu n'être qu'un peintre et un sculpteur, la donne aurait été certainement différente et si ses œuvres connues sont extraordinaires à tout point de vue on peut regretter cependant un certain vide dans sa carrière d'artiste. N'oublions pas qu'il mit des années à peindre et à retoucher sans cesse sa Joconde et qu'il ne termina pas de nombreuses fresques commencées au départ dans l'euphorie et abandonnées sur une saute d'humeur ou pour une autre raison. Sur le point de tout laisser tomber, Vinci dut son salut à François 1er qui le fit venir en France où il termina ses jours enfin adulé sans pour autant se sublimer par rapport à ce qu'il avait déjà réalisé. Il trouva plutôt à Amboise une manière de connaître une belle retraite en somme… Vendredi 13 juillet. Pas de chance, le ciel est gris et le marché aux Puces de Saint-Ouen est vide. Rien à chiner ou si peu. Un marchand me raconte que ses confrères peuvent se faire du souci pour la rentrée car les foires qui ont lieu en province, notamment à Béziers, Montpellier, Avignon ou l'Isle-sur-la-Sorgue drainent de plus en plus de monde et menacent la prospérité du marché aux Puces. Bref, on regrette les années 1980 où cet endroit était noir de monde du vendredi au dimanche.
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C'était un tout petit dessin de Léonard de Vinci mesurant 12 x 7,8 cm et représentant un cavalier à cheval, un croquis cependant merveilleux, plein de fougue, de mouvement et d'audace au trait magnifiquement assuré portant la marque du génie de l'artiste. Il a été vendu pour 88 millions FF à Sotheby's le 10 juillet, soit 24 millions FF de mieux que le dessin de Michel-Ange représentant une femme en deuil recouverte de la tête aux pieds dans un vêtement du Moyen-Âge adjugé le lendemain chez Sotheby's. Vinci égale maintenant Michel-Ange dont une étude pour «La Résurrection du Christ» avait été vendue pour la même somme de 88 millions FF en décembre dernier chez Christie's. Le duel entre les deux artistes se poursuit donc sur le marché de l'art bien qu'il soit utile d'avouer qu'il n'y a pas photo en matière de création et de carrière, Vinci ayant été trop éclectique, trop touche-à-tout, puisqu'il fut à la fois un ingénieur, un inventeur, un mathématicien et un théoricien et qu'il produisit moins de peintures que Michel-Ange qui de son côté connut plus de succès de son vivant. Tous deux sont des hommes de la Renaissance mais le premier a été un personnage à part, quelque peu incompris et donc aigri tandis que le second s'est montré plus prolifique et plus apprécié. Toutefois, au niveau du talent tous deux se valent dans des registres certes différents. Entre «La Joconde» et le plafond de la Chapelle Sixtine, les cœurs balancent mais dans le genre monumental, Michel-Ange est supérieur en tous plans. Si Vinci n'avait voulu n'être qu'un peintre et un sculpteur, la donne aurait été certainement différente et si ses œuvres connues sont extraordinaires à tout point de vue on peut regretter cependant un certain vide dans sa carrière d'artiste. N'oublions pas qu'il mit des années à peindre et à retoucher sans cesse sa Joconde et qu'il ne termina pas de nombreuses fresques commencées au départ dans l'euphorie et abandonnées sur une saute d'humeur ou pour une autre raison. Sur le point de tout laisser tomber, Vinci dut son salut à François 1er qui le fit venir en France où il termina ses jours enfin adulé sans pour autant se sublimer par rapport à ce qu'il avait déjà réalisé. Il trouva plutôt à Amboise une manière de connaître une belle retraite en somme… Vendredi 13 juillet. Pas de chance, le ciel est gris et le marché aux Puces de Saint-Ouen est vide. Rien à chiner ou si peu. Un marchand me raconte que ses confrères peuvent se faire du souci pour la rentrée car les foires qui ont lieu en province, notamment à Béziers, Montpellier, Avignon ou l'Isle-sur-la-Sorgue drainent de plus en plus de monde et menacent la prospérité du marché aux Puces. Bref, on regrette les années 1980 où cet endroit était noir de monde du vendredi au dimanche.
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