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Le journal d'un fou d'art

Les fous d'art, ivres de savoir et de découvertes, riches ou moins nantis et sans cesse à l'affût des nouvelles relatives au marché de l'art, forment une belle légion à travers le monde. Sans eux, ce marché n'aurait donc sûrement rien de légendaire. Depuis plus d'une quinzaine d'années, Adrian Darmon a donc rassemblé à travers plus de 2200 pages de multiples anecdotes souvent croustillantes sur les chineurs, amateurs et autres acteurs de cet univers plutôt incroyable et parfois impitoyable.

  • Introduction et chapitres de 1 à 2
  • Chapitres 3 à 5
  • Chapitres 6 à 8
  • Chapitres 9 à 11
  • Chapitres 12 à 14
  • Chapitres 15 à 17
  • Chapitres 18 à 20
  • Chapitres 21 à 23
  • Chapitres 24 à 26
  • Chapitre 27 à 29
  • Chapitre 30 à 32
  • Chapitre 33 à 35
  • Chapitre 36 à 38
  • Chapitre 39 à 41
  • Chapitre 42 à 44
  • Chapitre 45 à 47
  • Chapitre 48 à 50
  • Chapitre 51 à 53
  • Chapitre 54 à 56
  • Chapitre 57 à 59
  • Chapitre 60 à 62
  • Page précédente 70/1346
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    Vème Chapitre
    HECATOMBE AUX PUCES
    01 Janvier 2001
    Décidément, les marchands du marché aux Puces de Saint-Ouen ont le cœur fragile. Guy Delcluze, qui tenait un stand à Paul Bert, a succombé le 16 janvier à une crise cardiaque à la veille de passer sur le billard pour subir une opération des coronaires.

    Ce grand gaillard de 60 ans, spécialiste des peintres montmartrois, se plaignait depuis plus de cinq ans du ralentissement de l'activité aux Puces et songeait sérieusement à abandonner le métier durant ces derniers mois.

    Le vendredi matin précédant son décès, je l'avais vu plutôt fatigué, respirant difficilement et maugréant à l'idée de ne faire que de la présence. En attendant, l'hécatombe continue aux Puces à tel point qu'on peut se demander s'il n'y aurait pas lieu de faire une étude au sein des professionnels de ce marché afin de déterminer s'ils ne sont pas plus sujets aux maladies de cœur que les membres d'autres corporations.

    On le sait bien, les tableaux et les objets sont propres à donner des coups de cœur et c'est à se demander si ceux-ci ne finissent pas par influer sur le rythme cardiaque des marchands, des collectionneurs et des chineurs. Cela me fait subitement penser au livre de Paul Morand, «L'Homme Pressé», où le personnage principal, passionné d'objets d'art, ne trouve pas le temps de faire une pause dans sa quête du beau et finit par mourir brutalement.

    LE BON FROMAGE DE CHESTER...

    Vendredi 19 janvier, je croise Chester Fielx dans une allée du marché Jules Vallès. Il semble plutôt hilare et pour cause, car il sort prestement de son sac une photocopie du certificat d'authenticité délivré pour le fameux autoportrait de Camille Corot qu'il avait chiné pour trois fois rien.

    Il est heureux comme un môme et me déclare jubiler comme jamais car pas mal de chineurs l'ont pris bien longtemps pour un mythomane. Et dire qu'en janvier 1998 il avait failli me vendre cette petite huile sur papier pour 3500 francs… Honnêtement, je n'avais pas cru un seul instant qu'il pouvait s'agir d'une œuvre de Corot peinte alors que celui-ci n'avait qu'une vingtaine d'années et qu'il avait apparemment offerte à Mme Sennegon, qui n'était autre que sa soeur.

    Je me hasarde à demander au Luxembourgeois si l'offre de quelque deux millions francs qui lui a été faite et dont il m'avait fait part il y a quelques semaines tient toujours.

    Il me regarde d'un air malicieux puis me dit à mots couverts que l'affaire est sur le point d'être conclue avec un grand marchand parisien. Sacré chanceux… Le voilà donc en passe d'être en possession d'un beau pactole qui lui permettra probablement d'acquérir la marine de Boudin dont il rêve ainsi que d'autres belles œuvres qui susciteront la jalousie de certains de ses «amis». C'est en fait la loi de la chine qui veut qu'on s'acharne durant des années à dénicher des trésors jusqu'au jour où on parvient enfin à toucher le jackpot. Pour certains, il s'agira de quelques centaines de milliers de francs tandis que pour d'autres, comme l'heureux Chester, la récompense promet d'être bien plus conséquente.

    Ce n'est pas à Drouot que Chester a réalisé ce beau coup mais à dans un marché aux Puces quoique le marchand qui lui a vendu cette œuvre pour une somme de 600 francs avait dû vraisemblablement l'acquérir dans une vente où personne n'avait imaginé qu'il pouvait s'agir d'un autoportrait authentique de Corot.

    De toute évidence, un chineur ne peut avoir constamment la science infuse ni le nez creux sans compter qu'il doit s'en remettre aussi à la chance. Une pièce extraordinaire peut ainsi être étalée des heures durant à la vue de nombreux quidams qui n'auront pas forcément le déclic immédiat pour se jeter dessus.

    Je me rappelle notamment d'un tableau de Corot découvert par un ami dans un stand de la rue Jules Vallès un vendredi du mois de février 1994 et ce, à plus de neuf heures du matin, soit quatre heures après avoir été exposé en plein air sur une table. Personne avant lui n'avait subodoré que ce tableau était authentique alors qu'une mention figurant au dos du cadre signalait qu'il provenait de la collection Lespinasse et qu'il était répertorié dans le Robaut, le catalogue raisonné de Corot néanmoins avec une erreur quant à sa dimension exacte…

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