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Rien ne dit que Monet n'en eut pas marre de peindre tant et tant de nymphéas ….

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Le journal d'un fou d'art

Les fous d'art, ivres de savoir et de découvertes, riches ou moins nantis et sans cesse à l'affût des nouvelles relatives au marché de l'art, forment une belle légion à travers le monde. Sans eux, ce marché n'aurait donc sûrement rien de légendaire. Depuis plus d'une quinzaine d'années, Adrian Darmon a donc rassemblé à travers plus de 2200 pages de multiples anecdotes souvent croustillantes sur les chineurs, amateurs et autres acteurs de cet univers plutôt incroyable et parfois impitoyable.

  • Introduction et chapitres de 1 à 2
  • Chapitres 3 à 5
  • Chapitres 6 à 8
  • Chapitres 9 à 11
  • Chapitres 12 à 14
  • Chapitres 15 à 17
  • Chapitres 18 à 20
  • Chapitres 21 à 23
  • Chapitres 24 à 26
  • Chapitre 27 à 29
  • Chapitre 30 à 32
  • Chapitre 33 à 35
  • Chapitre 36 à 38
  • Chapitre 39 à 41
  • Chapitre 42 à 44
  • Chapitre 45 à 47
  • Chapitre 48 à 50
  • Chapitre 51 à 53
  • Chapitre 54 à 56
  • Chapitre 57 à 59
  • Chapitre 60 à 62
  • Page précédente 71/1346
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    Vème Chapitre
    REMBRANDT OU DE CONINCK ?
    01 Janvier 2001
    Restons dans les coups puisque dix minutes plus tard, un marchand qui déballe depuis des années à Paul Bert me révèle dans quelles conditions il a chiné un tableau représentant un Juif en bonnet de fourrure qui pourrait être de Rembrandt ou à tout le moins de son élève David de Coninck.

    - J'étais allé voir un noble vivant en compagnie d'une Romaine plutôt exécrable qui avait décidé de déménager au dernier étage de l'immeuble qu'il possède à Paris après avoir mis en location les appartements le composant. Bref, il voulait se débarrasser de choses encombrantes et c'est au moment où on discutait pour un miroir ancien que j'ai vu ce tableau posé contre un mur. J'ai alors benoîtement demandé s'il désirait vendre ce portrait de Juif et c'est alors que sa compagne, entendant ce mot, s'est écriée :«Un Juif ?, pas question d'avoir ça chez moi !».

    Voilà comment ce marchand, installé en semaine dans une boutique huppée de la Rive Droite, a pu s'offrir ce tableau sublime pour une somme plutôt modique. Il lui reste maintenant à effectuer d'intenses recherches afin de déterminer s'il s'agit bien d'un Rembrandt.

    - Je ne rêve pas car je sais que le Comité Rembrandt n'est guère facile à convaincre. Je serais déjà au moins fort heureux d'apprendre qu'il pourrait s'agir d'une œuvre de de Coninck…

    Cela fait belle lurette qu'on n'a pas redécouvert une œuvre de Rembrandt, un peintre qui est dûment répertorié et dont l'œuvre a fait l'objet de la part du comité en question de révisions qui ont été déchirantes pour certains grands musées et collectionneurs depuis ces quinze dernières années. Il n'en reste pas moins que la profession d'antiquaire offre de belles perspectives dans le domaine de la chasse aux trésors et que certains marchands ont pu concrétiser des rêves incroyables. L'ami antiquaire, qui se félicite en attendant d'avoir arraché ce portrait des mains d'une femme plutôt raciste sur les bords, n'a plus qu'à espérer voir la chance lui sourire.

    Pour le reste, il n'y a apparemment pas de coup à faire aux Puces ce matin car la trêve des confiseurs ne va se terminer que le 24 janvier, le jour où doit se tenir la foire du Bourget.

    Samedi 20 janvier, les Puces de Saint-Ouen ressemblent encore à un désert, à croire que les gens sont aimantés par les soldes qui ont lieu à Paris dans des milliers de boutiques ou dans les grands magasins.

    Je rencontre par hasard Reginald Gray, un vieil ami irlandais, peintre, reporter et cinéaste qui m'annonce qu'il a pour moi la cassette du film sur sa vie réalisé par un producteur américain et dans lequel j'ai joué le rôle de critique de son œuvre.

    J'ai fait sa connaissance en 1965 au New York Times, où il travaillait comme copy-boy pour gagner sa vie alors que sortant de l'adolescence, j'y effectuais mon premier stage de journaliste. Au début, il avait été cassant avec moi puis les choses s'arrangèrent à la suite d'une virée sympa dans Paris.

    Reginald, séducteur et buveur invétéré, avait débarqué à Rouen un beau jour de 1962 et avait vécu comme un clochard avant d'atterrir à Paris où il occupait un minuscule studio au premier étage d'un vieil immeuble de la rue des Saints-Pères où il recevait une quantité incroyable de filles et produisait des petits tableaux dans un style proche de celui des peintres de la Renaissance.

    Je le perdis de vue entre 1970 et 1975 alors qu'il travaillait comme photographe de mode puis le revis au moment où il réalisait un film avec Laurent Terzieff comme acteur principal et pour lequel il m'avait demandé de prêter ma voix pour imiter celle du chroniqueur de «Radio-Paris». Il était alors marié à une Vietnamienne qui avait eu un tigre comme animal de compagnie durant son enfance. Il divorça deux années plus tard et poursuivit ses diverses activités.

    Reginald travailla pour le richissime prince de Brunei et réalisa mon portrait en 1989. Puis, lors d'une visite à Londres, je découvris sur un mur de la National Gallery un portrait de son copain Francis Bacon qu'il avait peint au début des années 1960 et dont il ignorait le sort.

    Apprendre qu'il était en bonne place dans ce musée le combla de joie puis il me demanda de jouer un rôle important dans le film qu'il allait tourner en Irlande en septembre 1996. je devins donc pour l'occasion un peintre alcoolique recevant dans sa maison un ancien terroriste fuyant l'IRA. J'ai eu au moins l'occasion de passer deux semaines idylliques en Irlande car ce film, victime de problèmes de production, n'a pas encore été monté...

    Gray, aujourd'hui âgé de 71 ans, a failli se payer une cirrhose du foie et a restreint sa consommation d'alcool afin de préserver une santé chancelante. Par contre, il n'a jamais cessé de courir après les femmes et file maintenant le parfait amour avec une belle quadragénaire.

    Ce drôle d'inconstant aurait pu être un peintre renommé après avoir côtoyé certains des plus grands artistes de son temps. Toutefois, c'est à Londres et non à Paris où il a vécu parmi un cercle d'étrangers, qu'il aurait dû rester tout en se consacrant totalement à la peinture afin d'espérer avoir la chance de se faire un nom et de se faire appeler «Earl Gray» tout simplement.

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