Samedi 13 janvier, un chineur m'informe qu'un avis vient d'être placardé à Drouot avisant les clients que tout achat supérieur à dix mille francs devra désormais être réglé par chèque. Voilà une sale nouvelle pour ceux qui désirent se débarrasser de liquidités mises au frais au nez et à la barbe du fisc. Cette réglementation ne concerne que les Français et ne vise nullement cette horde d'Italiens munis de paquets de billets qui achètent sans cesse des tas d'objets d'art et de tableaux à Drouot. Résultat : le réservoir d'œuvres d'art va continuer à s'épuiser en France au détriment de son patrimoine tandis que pas mal d'argent sale provenant peut-être de la Mafia italienne atterrira encore dans les caisses de plusieurs études. Apparemment, l'Europe fonctionne à plusieurs vitesses et il n'est pas dit que la France profitera de cette réglementation.
Il y aura ainsi moins d'acheteurs au delà de la limite des dix mille francs bien que certains d'entre eux trouveront probablement le moyen de se servir comme paravent de quelque étranger habitué de Drouot pour enchérir à leur place car toute restriction entraîne obligatoirement des tricheries. De plus, les combinards pourront toujours faire appel à de riches particuliers pour acheter par chèque ce qu'ils convoiteront contre une compensation en liquide accompagnée d'un pourboire. En voulant donc jouer à Big Brother, l'Etat ne fera finalement qu'engendrer un marché noir incontrôlable tout en favorisant des collectionneurs et des marchands étrangers.