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« Ma conception de l’abstraction est que l’espace doit être détruit pour aboutir à l’usage des plans » (Mondrian)
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Le journal d'un fou d'art
Les fous d'art, ivres de savoir et de découvertes, riches ou moins nantis et sans cesse à l'affût des nouvelles relatives au marché de l'art, forment une belle légion à travers le monde. Sans eux, ce marché n'aurait donc sûrement rien de légendaire. Depuis plus d'une quinzaine d'années, Adrian Darmon a donc rassemblé à travers plus de 2200 pages de multiples anecdotes souvent croustillantes sur les chineurs, amateurs et autres acteurs de cet univers plutôt incroyable et parfois impitoyable.
XXIème Chapitre
La douane s'invite au Bourget
01 Janvier 2004 |
Cet article se compose de 2 pages.
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Mardi 27 janvier, la douane s'est invitée à la foire à la brocante du Bourget au moment où les exposants amenaient leur marchandise pour le déballage du lendemain. Panique garantie parmi les brocanteurs qui ont dû montrer leurs livres de police pour justifier de la provenance de leurs objets et tableaux. Certains n'étaient pas en règle, ce qui leur a valu des amendes et deux d'entre eux ont été emmenés pour interrogatoire. Autant dire que le mercredi, jour de l'ouverture de la foire, l'ambiance était plutôt morose avec peu d'acheteurs au rendez-vous. Il convient cependant de signaler que les pièces proposées à la vente n'étaient du meilleur acabit et que les meilleures étaient affichées à des prix rédhibitoires. « Non seulement nous éprouvons du mal à chiner alors que le marché ne se porte guère bien mais en outre nous faisons l'objet de tracasseries administratives propres à nous saper le moral », a déclaré un marchand d'un ton écoeuré. Jeudi 29 janvier, les salles de l'Hôtel Drouot n'offraient rien de vraiment valable aux visiteurs, les seuls aptes à être gâtés étant les amateurs d'art primitif intéressés par plusieurs pièces exposées à la salle 4.
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Mardi 27 janvier, la douane s'est invitée à la foire à la brocante du Bourget au moment où les exposants amenaient leur marchandise pour le déballage du lendemain. Panique garantie parmi les brocanteurs qui ont dû montrer leurs livres de police pour justifier de la provenance de leurs objets et tableaux. Certains n'étaient pas en règle, ce qui leur a valu des amendes et deux d'entre eux ont été emmenés pour interrogatoire. Autant dire que le mercredi, jour de l'ouverture de la foire, l'ambiance était plutôt morose avec peu d'acheteurs au rendez-vous. Il convient cependant de signaler que les pièces proposées à la vente n'étaient du meilleur acabit et que les meilleures étaient affichées à des prix rédhibitoires. « Non seulement nous éprouvons du mal à chiner alors que le marché ne se porte guère bien mais en outre nous faisons l'objet de tracasseries administratives propres à nous saper le moral », a déclaré un marchand d'un ton écoeuré. Jeudi 29 janvier, les salles de l'Hôtel Drouot n'offraient rien de vraiment valable aux visiteurs, les seuls aptes à être gâtés étant les amateurs d'art primitif intéressés par plusieurs pièces exposées à la salle 4.
Vendredi 30 janvier, l'atmosphère au marché aux puces de Saint-Ouen n'a guère été excitante alors qu'un vent glacial a soufflé dans les allées plutôt désertes, forçant la petite cohorte de chineurs à trouver refuge dans les cafés avoisinants pour se réchauffer. Décidément, la déprime s'est installée pour un bon bout de temps dans ce marché boudé par les antiquaires américains qui ne trouvent plus leur compte avec un dollar trop faible par rapport à l'euro. Justement, les marchands des puces ont lancé une campagne « 1 euro=1 dollar » pour essayer de faire revenir la clientèle étrangère à Saint-Ouen, une initiative qui semble pour le moins désespérée puisqu'ils sont apparemment disposés à réduire leurs marges de manière drastique sans pour autant avoir la certitude de retrouver un niveau acceptable d'activité car rien ne dit que les plus gros acheteurs de naguère, à savoir les Américains, seront bientôt de retour. La baisse du dollar a pesé lourd pour expliquer leur absence mais il serait utile de rappeler que la campagne anti-française menée aux Etats-Unis suite à la prise de position du Président Chirac contre la guerre en Irak ainsi que la peur des attentats contre des avions de ligne ont aussi contribué à la désaffection des puces alors que la hausse du chômage et la baisse du pouvoir d'achat dans de nombreux pays européens ont aggravé le phénomène.
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