| | Citation |
| | |
|
Avoir l'esprit trop vache, c'est risquer d'aller mal en pis (AD)
|
|
|
|
Le journal d'un fou d'art
Chapitre :
27 titres
XLVIIIème Chapitre
LA VENTE D'UN TABLEAU DE VINCI QUI POSE PROBLEME
06 Décembre 2016 |
Cet article se compose de 2 pages.
1
2
|
Acquis par un marchand pour à peine 10 000 dollars dans une vente de succession en 2005, un tableau titré "Salvator Mundi" qui s'était avéré être de la main même de Léonard de Vinci avait été cédé pour 80 millions de dollars à Yves Bouvier, le patron des ports francs agissant pour le compte du milliardaire russe Dmitri Rybolovlev, lequel le lui avait racheté pour le prix record de 127,5 millions de dollars en ignorant qu'il avait été doublé dans cette affaire.
Le marchands et ses deux associés qui avaient approché Sotheby's pour vendre leur redécouverte en 2013 n'ont guère apprécié d'apprendre que Bouvier avait empoché un bénéfice de 47,5 millions de dollars en revendant l'oeuvre à Rybolovlev pour alors déposer plainte en justice surtout qu'ils avaient missionné Sotheby's afin de le présenter dans l'appartement de ce dernier à New York en étant persuadés qu'ils avaient affaire à lui et pas un autre. Le groupe de vente a contre-attaqué devant le tribunal fédéral de Manhattan en arguant qu'il ne savait pas que Bouvier s'était substitué à Rybolovlev pour encaisser bien plus que le prix demandé pour ce tableau en estimant que les vendeurs, déçus de s'être laissés manoeuvrer, essayaient d'obtenir la différence pour laquelle il n'avait joué aucun rôle. Ce différend concernant un gonflement exagéré de prix et les intrigues qui ont suivi a traduit l'atmosphère parfois sordide qui règne sur le marché de l'art mais il ne s'agit là que d'un petit épisode par rapport à celui opposant Bouvier et Rybolovlev qui a accusé son intermédiaire de l'avoir lourdement floué dans 38 transactions qui lui ont coûté la bagatelle de 2 milliards de dollars. Au départ, le milliardaire avait placé sa confiance en Bouvier pour intervenir dans l'achat d'oeuvres importantes en échange d'une commission de 2% sur chaque transaction avant de découvrir que ce dernier s'était octroyé des bénéfices d'un milliard de dollars sur son dos en achetant en catimini des pièces pour les lui revendre avec une marge plus que confortable. Résultat: Rybolovlev a poursuivi Bouvier pour abus de confiance en le faisant interpeller à Monaco en 2015 et en le poursuivant en justice en France et à Singapour. 12 des 38 tableaux achetés par le magnat avaient été négociés par l'intermédiaire de Sotheby's qui a affirmé n'avoir rien fait de répréhensible en indiquant ignorer les intentions de Bouvier sans avoir à redire de ses initiatives, notamment à propos d'une toile titrée "Serpents d'Eau II" de Gustav Klimt spoliée par les nazis qui avait été vendue pour 112 millions de dollars par les héritiers de Jenny Steiner, une collectionneuse de Vienne, et par la veuve d'un ancien dirigeant du IIIe Reich, avant que Bouvier la revende pour 183,8 millions de dollars à Rybolovlev. L'avocat de la succession Steiner a estimé que la lumière devait être faite sur cette transaction entourée d'une étrange opacité de la part de ceux qui en étaient les intervenants tandis que Rybolovlev s'est interrogé sur le rôle de Sotheby's dans les ventes réalisées en sa faveur par Bouvier, notamment concernant des estimations que le groupe avait données en l'aidant indirectement à obtenir des marges conséquentes. Par exemple, en lui permettant de négocier le Vinci pour 80 millions de dollars avant que ce tableau ne soit revendu pour 147,5 millions, Sotheby's avait fourni 20 mois plus tôt à Bouvier une estimation pour les assurances de 113 millions de dollars, ce qui avait facilité sa démarche pour obtenir de Rybolovlev une somme supérieure, a indiqué l'avocat du milliardaire en se demandant pourquoi cette estimation dépassait largement le prix initial payé par le patron des ports francs. Sotheby's a répondu qu'il convenait de faire une distinction entre un prix correspondant à celui du marché et la valeur d'un bien au niveau des assurances dont l'estimation est généralement plus élevée puisqu'elle réfléchit le coût qui découlerait pour remplacer une oeuvre importante en cas de perte, nonobstant le fait que des estimations pour les assurances n'influent nullement sur une négociation menant à une vente sans oublier qu'il fallait compter sur la volatilité des prix sur le marché mais d'aucuns se sont interrogés quant à savoir si une différence de 33 millions de dollars sur le prix initial de ce Vinci était vraiment réaliste. Bouvier, quant à lui, a affirmé qu'il était libre de fixer à un acheteur le prix qu'il voulait en indiquant qu'il n'avait pas induit en erreur Sotheby's qui ignorait qu'il agissait pour le compte de Rybolovlev. Il n'avait donc pas à dévoiler l'identité de son acheteur à la maison de vente ni à lui donner des détails sur sa transaction avec le milliardaire. On ignore toujours quel a été le montant des commissions prises par Sotheby's pour les 12 tableaux vendus en privé par son intermédiaire mais on sait, selon les documents transmis au tribunal, que le groupe avait encaissé 3 millions de dollars pour la vente du Vinci montré six semaines avant celle-ci en 2013 à Bouvier et Rybolovlev dans l'appartement new-yorkais du milliardaire. Sotheby's a affirmé que Samuel Valette, son vice-président en charge des ventes privées, ignorait que cet appartement appartenait à Rybolovlev et que celui-ci avait examiné le Vinci en tant qu'acheteur potentiel après qu'il eût été convié en premier lieu par Bouvier à le présenter. en apprenant par la suite qu'il avait eu affaire à Rybolovlev en personne. Six semaines plus tard, Bouvier avait acheté le "Salvator Mundi" pour 80 millions de dollars en échange de 68 millions en cash et d'un Picasso estimé à 12 millions avant de le revendre pour 47,5 millions de plus à Rybolovlev. Reste à savoir pourquoi le milliardaire russe n'avait pas informé Valette sur l'instant qu'il désirait acheter ce tableau en laissant bêtement les mains libres à Bouvier pour agir à sa guise alors que Sotheby's aurait dû normalement vérifier l'identité du propriétaire de l'appartement où le tableau avait été transporté sous bonne garde. La maison de vente a maintenu que Bouvier ne l'avait jamais informé de la revente du Vinci au milliardaire russe en lui faisant croire qu'il resterait longtemps le possesseur de ce tableau tandis que leurs vendeurs ont estimé que ses explications paraissaient nébuleuses et laissaient dans l'ombre bien des détails cruciaux entourant cette transaction dont ils se sont sentis floués.
DECOUVERTE D'UNE TOMBE EXCEPTIONNELLE EN CHINE Des archéologues chinois ont fait des découvertes exceptionnelles en exhumant la tombe de l'éphémère empereur Liu He, déchu 27 jours après son intronisation en 74 avant J.-C pour succéder à son grand-père Wu, l'un des plus grands dirigeants de la dynastie des Han (202 avant J.-C. 220 après) Sa tombe intacte, donc préservée des pillards, a été découverte par des paysans dans la province de Jiangxi, dans le sud-est de la Chine, sous un monticule surplombant une colline. Intrigués, ceux-ci ont percé un trou avant de tomber sur une plate-forme en bois qui formait le toit de la tombe. Alertés, les archéologue ont déterminé que sept petites buttes avoisinantes contenaient des tombes plus petites, le tout constituant une nécropole géante de plus de 4 hectares entourée d'un mur d'enceinte percé d'une entrée avec un chemin avec un ensemble de temples et d'autres bâtiments. En commençant par fouiller ces tombes, les archéologues se sont aperçus qu'elles avaient été visitées par des pillards qui n'y avaient rien laissé avant de s'attaquer à la plus grande pour découvrir avec stupéfaction qu'elle était restée inviolée avec une grande salle en bois de près de 400 mètres carrés contenant en son centre la chambre funéraire et autour, des emplacements remplis d'offrandes et d'objets nécessaire à la vie du défunt dans l'au-delà. Ils y trouvé 10 tonnes, pas moins, de pièces de monnaie en bronze percées en leur centre, enfilées mille par mille par des cordelettes dissoutes par le temps ainsi des objets magnifiquement ouvragés, comportant une inscription avec leur date de fabrication et leur fonction, dont un paravent en bois avec une peinture montrant Confoncius qui avait vécu 4 siècles plus tôt, ainsi que des manuscrits sur des lamelles de bois ou en bambou, une perle d'ambre avec un insecte figé à l'intérieur depuis des millions d'années, des ornements en jade, des armes, des statuettes, des lampes en bronze en forme d'oies et des instruments de musique. Il y avait là également un vase de la dynastie des Zhou, antérieur d'un millénaire à la construction de la tombe qui témoigne du goût des aristocrates Han pour les antiquités et de nombreux objets et lingots en or avant d'arriver au cercueil long de trois mètres en bois laqué décoré à l'or fin placé dans une chambre funéraire fermée d'une porte sous le couvercle duquel les archéologues ont découvert des dizaines de galettes ou pièces en or. Pour analyser le cercueil dans des conditions optimales, ceux-ci l'ont transféré avec maintes précautions dans un laboratoire où ils ont trouvé un sceau en jade au niveau des hanches du squelette portant le nom de Liu He avec des lettres de ce dernier et de son épouse à l'empereur et les caractères de son nom sur les galettes en or ainsi que des inscriptions mentionnant le fief qu'il possédait avant d'être brièvement couronné. Les archéologues ont commencé à essayer de déterminer les causes de la mort de Liu He en analysant ses dents et son ADN après avoir prélevé de la nourriture non digérée dans son estomac, dont des pépins d'un melon qui laissent suggérer un décès en été de ce personnage à peine âgé de 30 ans qui avait plutôt mal supporté sa déchéance. Cette tombe aristocratique est certainement la mieux préservée de son époque et renferme un fabuleux trésor et les seules sépultures comparables sont celles d'un marquis et de sa famille à Mawangdui, dans la province du Hunan, mises au jour il y a une quarantaine d'années et datant de la première moitié du IIe siècle av. J.-C. qui avaient été en partie pillées. A Mawangdui, les tombes ne témoignaient pas du tout d'une telle opulence alors que la richesse de Liu He venait probablement de sa fortune personnelle ou avait été reçue à titre de compensation pour son éviction du trône. Selon d'anciennes chroniques, celui-ci était le petit-fils de la belle dame Li, concubine aimée de l'empereur Wu, qui composa pour elle un magnifique poème. Prince de la famille impériale, il avait le titre de roi de Changyi, dans l'actuelle province du Shandong. A la mort de son oncle, décédé sans héritier, il accéda au trône, alors qu'il était âgé d'à peine dix-huit ans. Mais d'emblée, le clan royal et divers officiels l'accusèrent d'incompétence et le renvoyèrent dans ses terres, un fief situé en Chine du Nord-Est (dans la province du Shandong actuel) mais il se serait mal comporté en ne respectant pas la période de deuil impériale en se voyant alorsdépouillé de ses terres et de ses titres. Dix ans plus tard, son successeur, qui était pratiquement du même âge et le fils d'un de ses cousins, lui conféra le titre de marquis de Haihun en lui octroyant un petit fief dans la province du Jiangxi, là où sa tombe a été retrouvée. Peut-être que la chronique officielle fit la part belle à ceux qui l'avaient écarté, notamment Hua Guang, le régent omnipotent de l'époque et son clan qui menacèrent les dignitaires qui s'opposaient à leur initiative de leur couper la tête car Liu He représentait un obstacle de taille à leurs ambitions et à leur désir d'installer sur le trône Xuan, un autre descendant de Wu, élevé comme un roturier et plus malléable à leurs yeux. Déchu, Liu He sombra dans une profonde dépression en devenant la proie d'affreux cauchemars pour vivre reclus dans son palais entouré de 183 esclaves et de ses 16 épouses dont il eut 22 enfants, filles et garçons à égalité. Traînant sa peine, indifférent au sort des gens qui l'entourait, vêtu d'une manière extravagante, il ne représenta aucune menace pour l'empereur Xuan qui lui octroya un titre de marquis et un fief de 4000 foyers loin de Shandong, en Chine méridionale avec toutefois l'interdiction de se rendre à la cour ou de participer aux cérémonies du temple de ses ancêtres. La tombe contenait plusieurs manuscrits mais leur identification est ardue du fait qu'ils ont été fragilisés par un long séjour dans l'eau. Les archéologues ont néanmoins découvert Les Entretiens de Confucius, le Livre des rites, et le Livre des mutations, une découverte propre à battre en brèche l'image de dépravé que présentait de lui l'histoire chinoise. Le Livre des rites est l'ouvrage de référence codifiant les principaux rituels de l'époque des Han tandis que les archéologues ont également trouvé des textes médicaux contenant un certain nombre de recettes de remèdes, dont certaines étaient déjà connues par des manuscrits des tombes de Mawangdui. Quant au Livre des mutations, c'est le Yi Jing , grand classique de la tradition confucéenne, fondamental dans la culture chinoise , celui-ci permet la divination par l'étude des transformations possibles du monde à partir de figures appelées « hexagrammes ». Une découverte extrêmement précieuse qui permettra aux sinologues d' étudier l'évolution du manuscrit. Dans les compartiments entourant la chambre funéraire, les archéologues ont mis au jour des cloches chinoises de taille décroissante et suspendues à un cadrealors que le petit vestibule qui conduisait à la chambre contenait lui des chariots à instruments de musique (cloche, cymbales, tambours) qui étaient vraisemblablement ceux du marquis et de ses musiciens qui en jouaient lorsqu'il pratiquait les rituels aux ancêtres propres à son rang. La tombe contenait également une abondante vaisselle à boire et à manger liée aux banquets qui étaient chez les élites Han des événements très importants d'ailleurs souvent représentés dans les tombes des siècles suivants. et certains récipients contenaient notamment des marrons avec un dispositif destiné visiblement à les servir chauds, d'après des traces de charbon encore visibles. Dans la tombe se trouvait également une clepsydre, un genre de sablier à eau, un élément important à l'époque dont les membres de l'administration chinoise se servaient pour mentionner l'heure exacte où ils avaient reçu ou traité tel document. Un ensemble de cinq chariots avec vingt chevaux, vraisemblablement sacrifiés, bordait à l'ouest la tombe du marquis alors que les archéologues ont semble-t-il identifié différents sites liés à son fief, notamment les ruines de sa capitale :Zijin, non loin de la tombe, laquelle protégée par une double enceinte occuperait une surface de 3,6 kilomètres carrés avec à l'intérieur un palais s'étendant sur près de 12 hectares. Toutes ces découvertes devraient leur permettre d'étudier de manière approfondie ce que pouvait être un petit état à l'époque des Han.
|
|
Acquis par un marchand pour à peine 10 000 dollars dans une vente de succession en 2005, un tableau titré "Salvator Mundi" qui s'était avéré être de la main même de Léonard de Vinci avait été cédé pour 80 millions de dollars à Yves Bouvier, le patron des ports francs agissant pour le compte du milliardaire russe Dmitri Rybolovlev, lequel le lui avait racheté pour le prix record de 127,5 millions de dollars en ignorant qu'il avait été doublé dans cette affaire.
Le marchands et ses deux associés qui avaient approché Sotheby's pour vendre leur redécouverte en 2013 n'ont guère apprécié d'apprendre que Bouvier avait empoché un bénéfice de 47,5 millions de dollars en revendant l'oeuvre à Rybolovlev pour alors déposer plainte en justice surtout qu'ils avaient missionné Sotheby's afin de le présenter dans l'appartement de ce dernier à New York en étant persuadés qu'ils avaient affaire à lui et pas un autre. Le groupe de vente a contre-attaqué devant le tribunal fédéral de Manhattan en arguant qu'il ne savait pas que Bouvier s'était substitué à Rybolovlev pour encaisser bien plus que le prix demandé pour ce tableau en estimant que les vendeurs, déçus de s'être laissés manoeuvrer, essayaient d'obtenir la différence pour laquelle il n'avait joué aucun rôle. Ce différend concernant un gonflement exagéré de prix et les intrigues qui ont suivi a traduit l'atmosphère parfois sordide qui règne sur le marché de l'art mais il ne s'agit là que d'un petit épisode par rapport à celui opposant Bouvier et Rybolovlev qui a accusé son intermédiaire de l'avoir lourdement floué dans 38 transactions qui lui ont coûté la bagatelle de 2 milliards de dollars. Au départ, le milliardaire avait placé sa confiance en Bouvier pour intervenir dans l'achat d'oeuvres importantes en échange d'une commission de 2% sur chaque transaction avant de découvrir que ce dernier s'était octroyé des bénéfices d'un milliard de dollars sur son dos en achetant en catimini des pièces pour les lui revendre avec une marge plus que confortable. Résultat: Rybolovlev a poursuivi Bouvier pour abus de confiance en le faisant interpeller à Monaco en 2015 et en le poursuivant en justice en France et à Singapour. 12 des 38 tableaux achetés par le magnat avaient été négociés par l'intermédiaire de Sotheby's qui a affirmé n'avoir rien fait de répréhensible en indiquant ignorer les intentions de Bouvier sans avoir à redire de ses initiatives, notamment à propos d'une toile titrée "Serpents d'Eau II" de Gustav Klimt spoliée par les nazis qui avait été vendue pour 112 millions de dollars par les héritiers de Jenny Steiner, une collectionneuse de Vienne, et par la veuve d'un ancien dirigeant du IIIe Reich, avant que Bouvier la revende pour 183,8 millions de dollars à Rybolovlev. L'avocat de la succession Steiner a estimé que la lumière devait être faite sur cette transaction entourée d'une étrange opacité de la part de ceux qui en étaient les intervenants tandis que Rybolovlev s'est interrogé sur le rôle de Sotheby's dans les ventes réalisées en sa faveur par Bouvier, notamment concernant des estimations que le groupe avait données en l'aidant indirectement à obtenir des marges conséquentes. Par exemple, en lui permettant de négocier le Vinci pour 80 millions de dollars avant que ce tableau ne soit revendu pour 147,5 millions, Sotheby's avait fourni 20 mois plus tôt à Bouvier une estimation pour les assurances de 113 millions de dollars, ce qui avait facilité sa démarche pour obtenir de Rybolovlev une somme supérieure, a indiqué l'avocat du milliardaire en se demandant pourquoi cette estimation dépassait largement le prix initial payé par le patron des ports francs. Sotheby's a répondu qu'il convenait de faire une distinction entre un prix correspondant à celui du marché et la valeur d'un bien au niveau des assurances dont l'estimation est généralement plus élevée puisqu'elle réfléchit le coût qui découlerait pour remplacer une oeuvre importante en cas de perte, nonobstant le fait que des estimations pour les assurances n'influent nullement sur une négociation menant à une vente sans oublier qu'il fallait compter sur la volatilité des prix sur le marché mais d'aucuns se sont interrogés quant à savoir si une différence de 33 millions de dollars sur le prix initial de ce Vinci était vraiment réaliste. Bouvier, quant à lui, a affirmé qu'il était libre de fixer à un acheteur le prix qu'il voulait en indiquant qu'il n'avait pas induit en erreur Sotheby's qui ignorait qu'il agissait pour le compte de Rybolovlev. Il n'avait donc pas à dévoiler l'identité de son acheteur à la maison de vente ni à lui donner des détails sur sa transaction avec le milliardaire. On ignore toujours quel a été le montant des commissions prises par Sotheby's pour les 12 tableaux vendus en privé par son intermédiaire mais on sait, selon les documents transmis au tribunal, que le groupe avait encaissé 3 millions de dollars pour la vente du Vinci montré six semaines avant celle-ci en 2013 à Bouvier et Rybolovlev dans l'appartement new-yorkais du milliardaire. Sotheby's a affirmé que Samuel Valette, son vice-président en charge des ventes privées, ignorait que cet appartement appartenait à Rybolovlev et que celui-ci avait examiné le Vinci en tant qu'acheteur potentiel après qu'il eût été convié en premier lieu par Bouvier à le présenter. en apprenant par la suite qu'il avait eu affaire à Rybolovlev en personne. Six semaines plus tard, Bouvier avait acheté le "Salvator Mundi" pour 80 millions de dollars en échange de 68 millions en cash et d'un Picasso estimé à 12 millions avant de le revendre pour 47,5 millions de plus à Rybolovlev. Reste à savoir pourquoi le milliardaire russe n'avait pas informé Valette sur l'instant qu'il désirait acheter ce tableau en laissant bêtement les mains libres à Bouvier pour agir à sa guise alors que Sotheby's aurait dû normalement vérifier l'identité du propriétaire de l'appartement où le tableau avait été transporté sous bonne garde. La maison de vente a maintenu que Bouvier ne l'avait jamais informé de la revente du Vinci au milliardaire russe en lui faisant croire qu'il resterait longtemps le possesseur de ce tableau tandis que leurs vendeurs ont estimé que ses explications paraissaient nébuleuses et laissaient dans l'ombre bien des détails cruciaux entourant cette transaction dont ils se sont sentis floués.
DECOUVERTE D'UNE TOMBE EXCEPTIONNELLE EN CHINE Des archéologues chinois ont fait des découvertes exceptionnelles en exhumant la tombe de l'éphémère empereur Liu He, déchu 27 jours après son intronisation en 74 avant J.-C pour succéder à son grand-père Wu, l'un des plus grands dirigeants de la dynastie des Han (202 avant J.-C. 220 après) Sa tombe intacte, donc préservée des pillards, a été découverte par des paysans dans la province de Jiangxi, dans le sud-est de la Chine, sous un monticule surplombant une colline. Intrigués, ceux-ci ont percé un trou avant de tomber sur une plate-forme en bois qui formait le toit de la tombe. Alertés, les archéologue ont déterminé que sept petites buttes avoisinantes contenaient des tombes plus petites, le tout constituant une nécropole géante de plus de 4 hectares entourée d'un mur d'enceinte percé d'une entrée avec un chemin avec un ensemble de temples et d'autres bâtiments. En commençant par fouiller ces tombes, les archéologues se sont aperçus qu'elles avaient été visitées par des pillards qui n'y avaient rien laissé avant de s'attaquer à la plus grande pour découvrir avec stupéfaction qu'elle était restée inviolée avec une grande salle en bois de près de 400 mètres carrés contenant en son centre la chambre funéraire et autour, des emplacements remplis d'offrandes et d'objets nécessaire à la vie du défunt dans l'au-delà. Ils y trouvé 10 tonnes, pas moins, de pièces de monnaie en bronze percées en leur centre, enfilées mille par mille par des cordelettes dissoutes par le temps ainsi des objets magnifiquement ouvragés, comportant une inscription avec leur date de fabrication et leur fonction, dont un paravent en bois avec une peinture montrant Confoncius qui avait vécu 4 siècles plus tôt, ainsi que des manuscrits sur des lamelles de bois ou en bambou, une perle d'ambre avec un insecte figé à l'intérieur depuis des millions d'années, des ornements en jade, des armes, des statuettes, des lampes en bronze en forme d'oies et des instruments de musique. Il y avait là également un vase de la dynastie des Zhou, antérieur d'un millénaire à la construction de la tombe qui témoigne du goût des aristocrates Han pour les antiquités et de nombreux objets et lingots en or avant d'arriver au cercueil long de trois mètres en bois laqué décoré à l'or fin placé dans une chambre funéraire fermée d'une porte sous le couvercle duquel les archéologues ont découvert des dizaines de galettes ou pièces en or. Pour analyser le cercueil dans des conditions optimales, ceux-ci l'ont transféré avec maintes précautions dans un laboratoire où ils ont trouvé un sceau en jade au niveau des hanches du squelette portant le nom de Liu He avec des lettres de ce dernier et de son épouse à l'empereur et les caractères de son nom sur les galettes en or ainsi que des inscriptions mentionnant le fief qu'il possédait avant d'être brièvement couronné. Les archéologues ont commencé à essayer de déterminer les causes de la mort de Liu He en analysant ses dents et son ADN après avoir prélevé de la nourriture non digérée dans son estomac, dont des pépins d'un melon qui laissent suggérer un décès en été de ce personnage à peine âgé de 30 ans qui avait plutôt mal supporté sa déchéance. Cette tombe aristocratique est certainement la mieux préservée de son époque et renferme un fabuleux trésor et les seules sépultures comparables sont celles d'un marquis et de sa famille à Mawangdui, dans la province du Hunan, mises au jour il y a une quarantaine d'années et datant de la première moitié du IIe siècle av. J.-C. qui avaient été en partie pillées. A Mawangdui, les tombes ne témoignaient pas du tout d'une telle opulence alors que la richesse de Liu He venait probablement de sa fortune personnelle ou avait été reçue à titre de compensation pour son éviction du trône. Selon d'anciennes chroniques, celui-ci était le petit-fils de la belle dame Li, concubine aimée de l'empereur Wu, qui composa pour elle un magnifique poème. Prince de la famille impériale, il avait le titre de roi de Changyi, dans l'actuelle province du Shandong. A la mort de son oncle, décédé sans héritier, il accéda au trône, alors qu'il était âgé d'à peine dix-huit ans. Mais d'emblée, le clan royal et divers officiels l'accusèrent d'incompétence et le renvoyèrent dans ses terres, un fief situé en Chine du Nord-Est (dans la province du Shandong actuel) mais il se serait mal comporté en ne respectant pas la période de deuil impériale en se voyant alorsdépouillé de ses terres et de ses titres. Dix ans plus tard, son successeur, qui était pratiquement du même âge et le fils d'un de ses cousins, lui conféra le titre de marquis de Haihun en lui octroyant un petit fief dans la province du Jiangxi, là où sa tombe a été retrouvée. Peut-être que la chronique officielle fit la part belle à ceux qui l'avaient écarté, notamment Hua Guang, le régent omnipotent de l'époque et son clan qui menacèrent les dignitaires qui s'opposaient à leur initiative de leur couper la tête car Liu He représentait un obstacle de taille à leurs ambitions et à leur désir d'installer sur le trône Xuan, un autre descendant de Wu, élevé comme un roturier et plus malléable à leurs yeux. Déchu, Liu He sombra dans une profonde dépression en devenant la proie d'affreux cauchemars pour vivre reclus dans son palais entouré de 183 esclaves et de ses 16 épouses dont il eut 22 enfants, filles et garçons à égalité. Traînant sa peine, indifférent au sort des gens qui l'entourait, vêtu d'une manière extravagante, il ne représenta aucune menace pour l'empereur Xuan qui lui octroya un titre de marquis et un fief de 4000 foyers loin de Shandong, en Chine méridionale avec toutefois l'interdiction de se rendre à la cour ou de participer aux cérémonies du temple de ses ancêtres. La tombe contenait plusieurs manuscrits mais leur identification est ardue du fait qu'ils ont été fragilisés par un long séjour dans l'eau. Les archéologues ont néanmoins découvert Les Entretiens de Confucius, le Livre des rites, et le Livre des mutations, une découverte propre à battre en brèche l'image de dépravé que présentait de lui l'histoire chinoise. Le Livre des rites est l'ouvrage de référence codifiant les principaux rituels de l'époque des Han tandis que les archéologues ont également trouvé des textes médicaux contenant un certain nombre de recettes de remèdes, dont certaines étaient déjà connues par des manuscrits des tombes de Mawangdui. Quant au Livre des mutations, c'est le Yi Jing , grand classique de la tradition confucéenne, fondamental dans la culture chinoise , celui-ci permet la divination par l'étude des transformations possibles du monde à partir de figures appelées « hexagrammes ». Une découverte extrêmement précieuse qui permettra aux sinologues d' étudier l'évolution du manuscrit. Dans les compartiments entourant la chambre funéraire, les archéologues ont mis au jour des cloches chinoises de taille décroissante et suspendues à un cadrealors que le petit vestibule qui conduisait à la chambre contenait lui des chariots à instruments de musique (cloche, cymbales, tambours) qui étaient vraisemblablement ceux du marquis et de ses musiciens qui en jouaient lorsqu'il pratiquait les rituels aux ancêtres propres à son rang. La tombe contenait également une abondante vaisselle à boire et à manger liée aux banquets qui étaient chez les élites Han des événements très importants d'ailleurs souvent représentés dans les tombes des siècles suivants. et certains récipients contenaient notamment des marrons avec un dispositif destiné visiblement à les servir chauds, d'après des traces de charbon encore visibles. Dans la tombe se trouvait également une clepsydre, un genre de sablier à eau, un élément important à l'époque dont les membres de l'administration chinoise se servaient pour mentionner l'heure exacte où ils avaient reçu ou traité tel document. Un ensemble de cinq chariots avec vingt chevaux, vraisemblablement sacrifiés, bordait à l'ouest la tombe du marquis alors que les archéologues ont semble-t-il identifié différents sites liés à son fief, notamment les ruines de sa capitale :Zijin, non loin de la tombe, laquelle protégée par une double enceinte occuperait une surface de 3,6 kilomètres carrés avec à l'intérieur un palais s'étendant sur près de 12 hectares. Toutes ces découvertes devraient leur permettre d'étudier de manière approfondie ce que pouvait être un petit état à l'époque des Han.
DECOUVERTE D'UNE IMPORTANTE NECROPOLE ANTIQUE A BORDEAUX Une nécropole antique qualifiée d'exceptionnelle, avec plus d'une quarantaine de fosses renfermant des centaines de squelettes, a été mise au jour dans le centre de Bordeaux Une des hypothèses émise par les archéologues est que ces sépultures puissent être liées à l'époque de la peste de Justinien (pandémie qui a sévi en Europe à partir du VIe siècle) qui est connue dans les textes, pas dans les fouilles. Datant de la période entre la fin de l'Antiquité et le début du haut Moyen Âge, cette nécropole comprend une grande diversité de sépultures typiques de l'époque antique avec des tombes en tuile et des sépultures en amphore pour inhumer les bébés. Des tombes en pleine terre ainsi que des traces de contenants en bois, des coffrages en brique et en tuile ont été découverts. Jusqu'à présent, 300 individus y ont été retrouvés dans cette depuis le début des fouilles en novembre, organisées en raison d'un projet immobilier. Ce chiffre pourrait doubler au fil des excavations sur ce site où ont aussi été retrouvés deux sarcophages mérovingiens ainsi que des objets comme des pièces de monnaie. Dans cette nécropole du bas-empire qui est une extension de celle limitrophe de Saint-Seurin créée avant l'église sur l'ancien commissariat Castéja du centre-ville, on peut voir l'évolution de la trame urbaine et les transformations des modalités d'inhumation avec des sépultures en terre, en coffre, des sarcophages, un espace funéraire qui évolue avec un fossé, des sépultures multiples. Jeudi 8 décembre, petit tour à Amsterdam où les musées ne sont plus gratuits pour les journalistes, à moins de demander un rendez-vous au préalable. Belle visite au musée d'art moderne avec ses Malévitch et ses superbes Mondrian, détour obligatoire à la maison de Rembrandt pour se recueillir dans ce lieu où il créa nombre de chefs d'oeuvre et balade dans la rue des antiquaires, où comme à Paris, les boutiques étaient vides de clients. C'est la crise partout en Europe et même aux Etats-Unis et celle-ci fait sortir les escrocs de tout poil, un peu comme les rats des égouts, pour se rappeler qu'il est bon d'être plus que jamais méfiant pour tenir le coup alors que ces individus sont décidés à s'en sortir également, malheureusement par tous les moyens à leur disposition. Les gens deviennent hautement vulnérables quand les choses vont mal en se trouvant parfois dans la situation du Petit Chaperon Rouge qui s'égare en chemin pour tomber sur le méchant loup prêt à la dévorer au coin du bois. C'est ainsi le cas de brocanteurs, antiquaires ou galeristes trop gentils qui se font plumer par des rapaces affamés en temps de crise, tel "X de Truc", un ancien Pdg d'une société de luxe devenu alcoolique installé dans un "duplex" de 26 mètres carrés dans un quartier huppé qui emprunte des oeuvres sans les restituer en se permettant aussi d'enchérir à Drouot sur des lots importants sans avoir un sou dans les poches, un véritable parasite qui possède suffisamment de bagout pour endormir ses interlocuteurs et les amener à baisser la garde en leur soutirant de l'argent sans pouvoir se renflouer d'un autre côté. Autres aigrefins, une mémère du genre Pauline Carton ayant doublé de volume agissant de concert avec son chauffeur de taxi ressemblant à un des frères Dalton. Ceux-là ont pour technique d'acheter chez des marchands des oeuvres qu'ils paient rubis sur l'ongle pour les mettre en confiance avant de revenir chez eux en reprendre d'autres en promettant de les payer le mois suivant, ce qu'ils oublient de faire en laissant traîner les choses durant des mois, voire des années en prétendant avoir de hautes relations quand on les menace. Ces deux là agissent plutôt à petite échelle par rapport au redoutable prédateur qu'est le "Taupier", aussi baptisé "Le Dinosaure" qui s'est vanté d'avoir amassé plus de 800 millions d'euros en 30 ans après avoir emberlificoté des dizaines de gogos, un personnage de roman dont les multiples tristes exploits lui ont d'ailleurs valu quelques ennuis avec la justice, ce qui ne l'a pas empêché de continuer à s'enrichir grassement en ayant le chic de placer ses avoirs dans des paradis fiscaux et d'apparaître dans la liste des fameux "Panama Papers" qu'on se fera un plaisir de détailler prochainement. Last but not least, le cas de ce brocanteur surnommé dans le passé "Main d'Or", condamné pour une série de malversations en février dernier à un an de prison ferme dans le Var, qui a retrouvé la liberté au début du mois de novembre après avoir purgé dix mois de sa peine pour aller se terrer chez lui avec la crainte d'avoir affaire à certains de ses créanciers mécontents. Il faut dire qu'être condamné à de la prison ferme à 72 ans n'est tout de même pas courant alors que nombre de délinquants ne sont pas incarcérés après plusieurs jugements mais l'individu en question semble avoir poussé cette fois le bouchon un peu trop loin en escroquant une légion de gogos.
Cet ancien marchand du marché aux puces de Saint-Ouen a ainsi multiplié depuis le début de sa longue carrière des coups tordus qui lui ont valu pas moins d'une douzaine de gardes à vue concernant diverses affaires qui bizarrement n'ont pas défrayé la chronique malgré la personnalité de certaines de ses victimes, notamment un dentiste, des héritiers, des notaires et plusieurs de ses confrères.
Pour escroquer les gens, il faut du charme, de la douceur et de l'aplomb, des caractéristiques dont était doté ce beau parleur qui savait avec art hypnotiser ses futures proies en les caressant dans le sens du poil pour leur soutirer de l'argent et de la marchandise, comme le jour où il avait invité à déjeuner un marchand qui lui avait confié plusieurs pièces à la vente pour se permettre à la fin du repas de lui demander gentiment un prêt obtenu sans coup férir. A un autre dans le même cas, il lui offrait le café avec un large sourire avant de le délester de10 000 euros contre la promesse fallacieuse de le rembourser en lui offrant 4000 de plus pour ce service. A un restaurateur de Saint-Ouen, il avait sollicité un prêt de 15 000 euros sans pouvoir honorer sa dette pour amener ce dernier à le menacer de lui envoyer des gros bras pour récupérer son argent, ce qui ne l'avait pas empêché par la suite de revenir le voir pour quémander un autre prêt. Serviable à l'extrême, cet escroc de haute volée profitait habilement de la naïveté de ceux qu'il cherchait à plumer en empruntant des sommes à "Pierre" ou "Jacques" pour rembourser au bout de nombreux mois "Bernard" ou "Gérard" qui s'impatientaient pour se comporter ainsi à l'image d'un petit Madoff du monde de la brocante.
On se demande finalement comment cet homme qui croyait poursuivre impunément ses basses oeuvres a pu en arriver là. Toutefois, à y bien réfléchir, l'explication tiendrait encore simplement en fait à la crise subie par le marché de l'art depuis 15 ans. Déjà, connu comme le loup blanc par ses confrères pour sa propension à ne jamais respecter sa parole, il avait eu la malchance de voir l'entier contenu de son entrepôt d'antiquités disparaître accidentellement dans un incendie qui avait occasionné la perte de marchandises qu'il avait estimées à près de deux millions d'euros pour ensuite se trouver en bisbilles avec l'expert des assurances en prétendant que plusieurs commodes du 18e siècle étaient parties en fumée sauf que ce dernier avait suspecté une tentative d'escroquerie en lui faisant remarquer l'absence au sol d'éléments en bronze ou de serrures pour prouver ses dires.
Débouté plusieurs fois en justice après cet épisode, le bougre avait essayé de se refaire en ouvrant un autre commerce sans toutefois se priver de cumuler des pratiques malhonnêtes en se faisant confier de la marchandise qu'il ne remboursait pas et pire, en osant vendre des faux avec des provenances inventées. Interdit d'exercer en 2014 mais toujours déterminé à remonter la pente, il était revenu à Saint-Ouen ouvrir une boutique en se servant d'une soi-disant nièce comme prête-nom tout en vendant pour 50 000 euros à un amateur du centre de la France une oeuvre de Diego Giacometti en lui assurant qu'elle provenait d'une importante collection alors que ce dernier lui avait expressément demandé de ne pas encaisser son chèque tant qu'il n'obtiendrait pas un certificat d'authenticité pour cette pièce. Seulement voilà, ce lascar n'avait pas attendu pour le mettre à la banque au nom d'un proche sans se douter que son acheteur était le frère d'un procureur qui ne s'en laisserait pas conter. C'est ainsi que notre homme s'est retrouvé en février dernier convoqué au tribunal en comparution immédiate pour être condamné derechef à un an ferme alors que d'autres plaintes pour abus de confiance se sont mises entre-temps à pleuvoir à son encontre. Sorti de prison, ce mouton noir du marché a fait le mort en s'abstenant de répondre à une pléiade de créanciers partis pour lui faire rendre gorge, notamment des Italiens d'un genre peu conciliant et des marchands furieux de s'être laissés enfumer comme des bleus. En attendant, on peut croire que sa carrière est bien finie même si d'aucuns pensent qu'il a planqué un beau magot pour couler des jours tranquilles.
|
|