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Le journal d'un fou d'art

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XLVIIIème Chapitre
LA VENTE D'UN TABLEAU DE VINCI QUI POSE PROBLEME
06 Décembre 2016
Cet article se compose de 2 pages.
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Acquis par un marchand pour à peine 10 000 dollars dans une vente de succession en 2005, un tableau titré "Salvator Mundi" qui s'était avéré être de la main même de Léonard de Vinci avait été  cédé pour 80 millions de dollars à Yves Bouvier, le patron des ports francs agissant pour le compte du milliardaire russe Dmitri Rybolovlev, lequel le lui avait racheté pour le prix record de 127,5 millions de dollars en ignorant qu'il avait été doublé dans cette affaire.

Le marchands et ses deux associés qui avaient approché Sotheby's pour vendre leur redécouverte en 2013 n'ont guère apprécié d'apprendre que Bouvier avait empoché un bénéfice de 47,5 millions de dollars en revendant l'oeuvre à Rybolovlev pour alors déposer plainte en justice surtout qu'ils avaient missionné Sotheby's afin de le présenter dans l'appartement de ce dernier à New York en étant persuadés qu'ils avaient affaire à lui et pas un autre.

Le groupe de vente  a contre-attaqué devant le tribunal fédéral de Manhattan en arguant qu'il ne savait pas que Bouvier s'était substitué à Rybolovlev pour encaisser bien plus que le prix demandé pour ce tableau en estimant que les vendeurs, déçus de s'être laissés manoeuvrer, essayaient d'obtenir la différence  pour laquelle il n'avait joué aucun rôle.

Ce différend concernant un gonflement exagéré de prix et les intrigues qui ont suivi a traduit l'atmosphère parfois sordide qui règne sur le marché de l'art mais il ne s'agit là que d'un petit épisode par rapport à celui opposant Bouvier et Rybolovlev qui a accusé son intermédiaire de l'avoir lourdement floué dans 38 transactions qui lui ont coûté la bagatelle de 2 milliards de dollars.

Au départ, le milliardaire avait placé sa confiance en Bouvier pour intervenir dans l'achat d'oeuvres importantes en échange d'une commission de 2% sur chaque transaction avant de découvrir que ce dernier s'était octroyé des bénéfices d'un milliard de dollars sur son dos en achetant en catimini des pièces pour les lui revendre avec une marge plus que confortable. Résultat: Rybolovlev a poursuivi Bouvier pour abus de confiance en le faisant interpeller à Monaco en 2015 et en le poursuivant en justice en France et à Singapour.

12 des 38 tableaux achetés par le magnat avaient été négociés par l'intermédiaire de Sotheby's qui a affirmé n'avoir rien fait de répréhensible en indiquant ignorer les intentions de Bouvier sans avoir à redire de ses initiatives, notamment à propos  d'une toile titrée "Serpents d'Eau II" de Gustav Klimt spoliée par les nazis qui avait été vendue pour 112 millions de dollars par les héritiers de Jenny Steiner, une collectionneuse de Vienne, et par la veuve d'un ancien dirigeant du IIIe Reich, avant que Bouvier la revende pour 183,8 millions de dollars à Rybolovlev.

L'avocat de la succession Steiner a estimé que la lumière devait être faite sur cette transaction entourée d'une étrange opacité de la part de ceux qui en étaient les intervenants tandis que Rybolovlev s'est interrogé sur le rôle de Sotheby's dans les ventes réalisées en sa faveur par Bouvier, notamment concernant des estimations que le groupe avait données en l'aidant indirectement à obtenir des marges conséquentes.

Par exemple, en lui permettant de négocier le Vinci pour 80 millions de dollars avant que ce tableau ne soit revendu pour 147,5 millions, Sotheby's avait fourni 20 mois plus tôt à Bouvier une estimation pour les assurances de 113 millions de dollars, ce qui avait facilité sa démarche pour obtenir de Rybolovlev une somme supérieure, a indiqué l'avocat du milliardaire en se demandant pourquoi cette estimation dépassait largement le prix initial payé par le patron des ports francs.

Sotheby's a répondu qu'il convenait de faire une distinction entre un prix correspondant à celui du marché et la valeur d'un bien au niveau des assurances dont l'estimation est généralement plus élevée puisqu'elle réfléchit le coût qui découlerait pour remplacer une oeuvre importante en cas de perte, nonobstant le fait que des estimations pour les assurances n'influent nullement sur une négociation menant à une vente sans oublier qu'il fallait compter sur la volatilité des prix sur le marché mais d'aucuns se sont interrogés quant à savoir si une différence de 33 millions de dollars sur le prix initial de ce Vinci était vraiment réaliste.

Bouvier, quant à lui, a affirmé qu'il était libre de fixer à un acheteur le prix qu'il voulait en indiquant qu'il n'avait pas induit en erreur Sotheby's qui ignorait qu'il agissait pour le compte de Rybolovlev. Il n'avait donc pas à dévoiler l'identité de son acheteur à la maison de vente ni à lui donner des détails sur sa transaction avec le milliardaire.

On ignore toujours quel a été le montant des commissions prises par Sotheby's pour les 12 tableaux vendus en privé par son intermédiaire mais on sait, selon les documents transmis au tribunal, que le groupe avait encaissé 3 millions de dollars pour la vente du Vinci montré six semaines avant celle-ci en 2013 à Bouvier et Rybolovlev dans l'appartement new-yorkais du milliardaire.

Sotheby's a affirmé que Samuel Valette, son vice-président en charge des ventes privées, ignorait que cet appartement appartenait à Rybolovlev et que celui-ci avait examiné le Vinci en tant qu'acheteur potentiel après qu'il eût été convié en premier lieu  par Bouvier à le présenter. en apprenant par la suite qu'il avait eu affaire à Rybolovlev en personne.

Six semaines plus tard, Bouvier avait acheté le "Salvator Mundi" pour 80 millions de dollars en échange de 68 millions en cash et d'un Picasso estimé à 12 millions avant de le revendre pour 47,5 millions de plus à Rybolovlev.

Reste à savoir pourquoi le milliardaire russe n'avait pas informé Valette sur l'instant qu'il désirait acheter ce tableau en laissant bêtement les mains libres à Bouvier pour agir à sa guise alors que Sotheby's aurait dû normalement vérifier l'identité du propriétaire de l'appartement où le tableau avait été transporté sous bonne garde.

La maison de vente a maintenu que Bouvier ne l'avait jamais informé de la revente du Vinci au milliardaire russe en lui faisant croire qu'il resterait longtemps le possesseur de ce tableau tandis que leurs vendeurs ont estimé que ses explications paraissaient nébuleuses et laissaient dans l'ombre bien des détails cruciaux entourant cette transaction dont ils se sont sentis floués.


DECOUVERTE D'UNE TOMBE EXCEPTIONNELLE EN CHINE

Des archéologues chinois ont fait des découvertes exceptionnelles en exhumant la tombe de l'éphémère empereur Liu He, déchu 27 jours après son intronisation en 74 avant J.-C pour succéder à son grand-père Wu, l'un des plus grands dirigeants de la dynastie des Han (202 avant J.-C. 220 après)

Sa tombe intacte, donc préservée des pillards, a été découverte par des paysans dans la province de Jiangxi, dans le sud-est de la Chine, sous un monticule surplombant une colline. Intrigués, ceux-ci ont percé un trou avant de tomber sur une plate-forme en bois qui formait le toit de la tombe.

Alertés, les archéologue ont déterminé que sept petites buttes avoisinantes contenaient des tombes plus petites, le tout constituant une nécropole géante de plus de 4 hectares entourée d'un mur d'enceinte percé d'une entrée avec un chemin avec un ensemble de temples et d'autres bâtiments.

En commençant par fouiller ces tombes, les archéologues se sont aperçus qu'elles avaient été visitées par des pillards qui n'y avaient rien laissé avant de s'attaquer à la plus grande pour découvrir avec stupéfaction qu'elle était restée inviolée avec une grande salle en bois de près de 400 mètres carrés contenant en son centre la chambre funéraire et autour, des emplacements remplis d'offrandes et d'objets nécessaire à la vie du défunt dans l'au-delà.

Ils y trouvé 10 tonnes, pas moins, de pièces de monnaie en bronze percées en leur centre, enfilées mille par mille par des cordelettes dissoutes par le temps ainsi des objets magnifiquement ouvragés, comportant une inscription avec leur date de fabrication et leur fonction, dont un paravent en bois avec une peinture montrant Confoncius qui avait vécu 4 siècles plus tôt, ainsi que des manuscrits sur des lamelles de bois ou en bambou, une perle d'ambre avec un insecte figé à l'intérieur depuis des millions d'années, des ornements en jade, des armes, des statuettes, des lampes en bronze en forme d'oies et des instruments de musique.

Il y avait là également un vase de la dynastie des Zhou, antérieur d'un millénaire à la construction de la tombe qui témoigne du goût des aristocrates Han pour les antiquités et de nombreux objets et lingots en or avant d'arriver au cercueil long de trois mètres en bois laqué décoré à l'or fin   placé dans une chambre funéraire fermée d'une porte sous le couvercle duquel les archéologues ont découvert des dizaines de galettes ou pièces en or.

Pour analyser le cercueil dans des conditions optimales, ceux-ci l'ont transféré avec maintes précautions dans un laboratoire où ils ont trouvé un sceau en jade au niveau des hanches du squelette portant le nom de Liu He avec des lettres de ce dernier et de son épouse à l'empereur et les caractères de son nom sur les galettes en or ainsi que des inscriptions mentionnant le fief qu'il possédait avant d'être brièvement couronné.

Les archéologues ont commencé à essayer de déterminer les causes de la mort de Liu He en analysant ses dents et son ADN après avoir prélevé de la nourriture non digérée dans son estomac, dont des pépins d'un melon qui laissent suggérer un décès en été de ce personnage à peine âgé de 30 ans qui avait plutôt mal supporté sa déchéance.

Cette tombe aristocratique est certainement la mieux préservée de son époque et renferme un fabuleux trésor et les seules sépultures comparables sont celles d'un marquis et de sa famille à Mawangdui, dans la province du Hunan, mises au jour il y a une quarantaine d'années et datant de la première moitié du IIe siècle av. J.-C. qui avaient été  en partie pillées.

A  Mawangdui, les tombes ne témoignaient pas du tout d'une telle opulence alors que la richesse de Liu He  venait probablement de sa fortune personnelle ou avait été reçue à titre de compensation pour son éviction du trône. Selon d'anciennes chroniques, celui-ci était le petit-fils de la belle dame Li, concubine aimée de l'empereur Wu, qui composa pour elle un magnifique poème.  Prince de la famille impériale, il avait le titre de roi de Changyi, dans l'actuelle province du Shandong. A la mort de son oncle, décédé sans héritier, il accéda au trône, alors qu'il était âgé d'à peine dix-huit ans.

Mais  d'emblée, le clan royal et divers officiels l'accusèrent d'incompétence et le renvoyèrent dans ses terres, un fief situé en Chine du Nord-Est (dans la province du Shandong actuel) mais il  se serait mal comporté en ne respectant pas la période de deuil impériale en se voyant  alorsdépouillé de ses terres et de ses titres. Dix ans plus tard, son successeur, qui était pratiquement du même âge et le fils d'un de ses cousins, lui conféra le titre de marquis de Haihun en lui octroyant un petit fief dans la province du Jiangxi, là où sa tombe a été retrouvée.

Peut-être que la chronique officielle fit la part belle à ceux qui l'avaient écarté, notamment Hua Guang, le régent omnipotent de l'époque et son clan qui menacèrent les dignitaires qui s'opposaient à leur initiative de leur couper la tête car Liu He représentait un obstacle de taille à leurs ambitions et à leur désir d'installer sur le trône Xuan, un autre descendant de Wu, élevé comme un roturier et plus malléable à leurs yeux.

Déchu, Liu He sombra dans une profonde dépression en devenant la proie d'affreux cauchemars pour vivre reclus dans son palais entouré de 183 esclaves et de ses 16 épouses dont il eut 22 enfants, filles et garçons à égalité. Traînant sa peine, indifférent au sort des gens qui l'entourait, vêtu d'une manière extravagante, il ne représenta aucune menace pour l'empereur Xuan qui lui octroya un titre de marquis et un fief de 4000 foyers loin de Shandong, en Chine méridionale avec toutefois l'interdiction de se rendre à la cour ou de participer aux cérémonies du temple de ses ancêtres.

La tombe contenait plusieurs manuscrits mais leur identification est ardue   du fait qu'ils ont été  fragilisés par un long séjour dans l'eau. Les archéologues ont néanmoins  découvert Les Entretiens de Confucius, le Livre des rites, et le Livre des mutations, une découverte propre à battre en brèche l'image de dépravé que présentait de lui l'histoire chinoise.

Le Livre des rites est l'ouvrage de référence codifiant les principaux rituels de l'époque des Han tandis que les  archéologues ont également trouvé des textes médicaux contenant  un certain nombre de recettes de remèdes, dont certaines étaient déjà connues par des manuscrits des tombes de Mawangdui. Quant au Livre des mutations, c'est le Yi Jing , grand classique de la tradition confucéenne, fondamental dans la culture chinoise , celui-ci permet la divination par l'étude des transformations possibles du monde à partir de figures appelées « hexagrammes ». Une découverte extrêmement précieuse qui permettra aux sinologues d' étudier l'évolution du manuscrit.

Dans les compartiments entourant la chambre funéraire, les archéologues ont mis au jour des cloches chinoises  de taille décroissante et suspendues à un cadrealors que le  petit vestibule qui conduisait à la chambre contenait lui des chariots à instruments de musique (cloche, cymbales, tambours) qui étaient vraisemblablement ceux du marquis et de  ses musiciens  qui en jouaient lorsqu'il pratiquait les rituels aux ancêtres propres à son rang. 

La tombe contenait également une abondante vaisselle à boire et à manger liée aux banquets qui étaient  chez les élites Han des événements très importants d'ailleurs souvent représentés dans les tombes des siècles suivants. et certains  récipients  contenaient notamment des marrons avec un dispositif destiné visiblement à les servir chauds, d'après des traces de charbon encore visibles. Dans la tombe se trouvait également une clepsydre, un genre de sablier à eau, un élément important à l'époque dont les membres de l'administration chinoise se servaient  pour mentionner l'heure exacte où ils avaient reçu ou traité tel document.

Un ensemble de cinq chariots avec vingt chevaux, vraisemblablement sacrifiés, bordait à l'ouest la tombe du marquis alors que les archéologues ont semble-t-il identifié différents sites liés à son fief, notamment les ruines de sa capitale :Zijin, non loin de la tombe, laquelle protégée par une double enceinte occuperait une surface de 3,6 kilomètres carrés avec à l'intérieur un palais s'étendant sur près de 12 hectares. Toutes ces découvertes devraient leur permettre d'étudier de manière approfondie ce que pouvait être un petit état à l'époque des Han. 

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