Au premier jour de l'audience du procès Wildenstein, Olivier Geron, le président du tribunal, s'est étonné que le système mis en place pour dissimuler le patrimoine de la célèbre famille n'entrait dans aucune des cases de la loi française.
De la sorte, les héritiers du marchand d'art Daniel Wildenstein ont semble-t-il utilisé des trusts établis dans des paradis fiscaux pour cacher leur immense fortune au fisc français et constituer selon la loi une menace à l'ordre public.
Pour se défendre Guy et ses co-accusés ont argué que la loi ne les avait pas obligés jusqu'en 2011 à déclarer les fonds, les propriétés et les milliers de tableaux de la famille placés dans ces trusts avant donc que celle-ci ne soit modifiée.
Appelé à la barre des témoins, le représentant du trust de la Banque royale du Canada établi aux Bahamas a reconnu que des fonds placés dans un trust pouvaient être saisis si un tribunal considérait qu'il avait été créé dans le but d'une évasion fiscale mais qu'en général les placements off-shore étaient considérés comme légaux.
Pour sa part, Guy a continué à affirmer qu'il ne connaissait pas vraiment comment fonctionnaient les trusts constitués par son père après s'être vu demander par le juge d'expliquer le passage d'une lettre se rapportant à des instructions sur les avoirs d'un trust qu'il avait signée avec son frère Alec, aujourd'hui décédé, en mentionnant qu'ils en étaient les héritiers (de Daniel Wildenstein) et non les administrateurs, ce qui selon le magistrat impliquait manifestement que ces avoirs provenaient d'un héritage. A cela, l'intéressé a répondu qu'il devait s'agir d'une erreur d'écriture.
Pour le tribunal, la question a été de savoir comment étaient gérés ces trusts et quelles étaient les responsabilités légales de leurs administrateurs ou de leurs protecteurs, ce qui n'a pas semblé facile à déterminer sachant que pour le trust Son's géré par la société Northern Trust de Guernesey, poursuivie dans cette affaire, cette entité servait de coquille détentrice d'actions d'une compagnie off-shore où étaient placés des chevaux de course, des propriétés et une partie de la collection d'art des Wildenstein.
A ce propos, les administrateurs et le protecteur de ce trust, l'avocat suisse Peter Altorfer,ont affirmé n'avoir eu que des responsabilités limitées sans jamais connaître la valeur réelle des avoirs qui y étaient placés, ce dernier ayant précisé que son rôle était de gérer les actions pour faire dire au juge:"Comment un protecteur ou un administrateur chargé de protéger ces avoirs, peut-il ignorer leur valeur ?"
DECOUVERTE DE MONNAIES ROMAINES AU JAPON
Des archéologues ont retrouvé des monnaies romaines datant d'entre l'an 300 et 400 de notre ère en effectuant des fouilles dans le château de Katsuren, bâti à la fin du 13 e siècle au sud de l'île d'Okinawa.
C'est la première fois que des pièces romaines sont retrouvées au Japon tandis que les archéologues ont essayé de déterminer comment elles avaient atterri là.
Résolus à percer ce mystère, ceux-ci ont pensé que ces dix pièces en bronze et en cuivre ainsi que d'autres de l'empire ottoman émises au 17e siècle trouvées à des dizaines de milliers de kilomètres des lieux où elles avaient été frappées pourraient être entrées en possession du seigneur occupant ce château qui cependant, n'avait pas eu la réputation de faire du commerce avec l'Europe pour conclure alors qu'elles avaient été plutôt apportées là par des marchands venus de Chine.
DEUX TOILES DE VAN GOGH DISPARUES RETROUVEES AU BOUT DE 14 ANS
Deux toiles volées le 7 décembre 2002 au Musée Van Gogh d'Amsterdam ont été retrouvées par la police italienne à la suite de raids menés chez des membres de la Camorra napolitaine.
Peintes au début de la carrière de l'artiste, ces deux huiles de l'artiste représentant l'une, une congrégation quittant l'église réformée de Nuenen et l'autre, une vue de la mer à Scheveningen, ont été découvertes sans leurs cadres d'origine en assez bon état, hormis un léger manque sur le côté inférieur droit de la seconde.
Grâce aux informations données par un membre du gang mafieux qui avait été retourné par la police, elles ont été retrouvées enveloppées dans des linges dans le coffre d'une ferme du village de Castellammare di Stabia, près de Naples, à l'issue d'une opération qui a permis la saisie de plusieurs dizaines de millions d'euros d'avoirs ainsi que d'un avion léger appartenant à un clan de la Camorra impliqué dans un vaste trafic de cocaïne.
Dario Franceschini, le ministre italien de la Culture, n'a pas manqué de relever pour sa part que ce vol prouvait que les organisations criminelles étaient intéressées à obtenir des oeuvres d'art, considérées comme des moyens de financement ou de monnaie d'échange lors de leurs trafics.
Les tableaux avaient été volés au musée le 7 décembre 2002 par des individus qui avaient utilisé une échelle pour atteindre son toit et y pénétrer avant de s'enfuir à l'aide d'une corde le long de la façade du bâtiment. Deux hommes avaient été plus tard arrêtés et condamnés à 4 et 4 ans et demi d'emprisonnement pour ce vol après avoir été confondus par leurs traces ADN laissées sur place mais les oeuvres étaient restées introuvables.
CHATOU ET SAINT-OUEN MORNES PLAINES
Autrefois, la foire aux antiquités et au Jambon de Chatou brillait de mille feux en attirant de nombreux chineurs partis chasser une pléiade de trésors mais depuis ces huit dernières années, elle a perdu énormément de son lustre, au grand dam de ses exposants qui ont désormais du mal à couvrir leurs frais.
A cela, plusieurs raisons. 1) la marchandise de qualité s'est raréfiée 2) la nouvelle génération des chineurs est plus portée sur le Design des années 1950-80 alors que les objets anciens ne font plus recette 3) la crise économique a réduit le pouvoir d'achat des amateurs 4) la crainte d'attentats terroristes a fait fuir les acheteurs étrangers. Résultat: la foire de Chatou est devenue à l'image d'une morne plaine, tout comme le marché aux Puces de Saint-Ouen où le contingent des marchands spécialisés dans l'ancien a fortement diminué.
Les choses ont tellement changé qu'on a vu des brocanteurs manouches abandonner la vente d'objets en corail et en ivoire, des matériaux soumis dorénavant à une réglementation sévère, qu'ils refourguaient naguère à des gogos pour se recentrer sur le commerce d'oeuvres contemporaines assorties avantageusement de certificats de prétendus experts auprès des tribunaux...
Le bilan plutôt mauvais de la dernière Biennale des Antiquaires n'incite d'ailleurs pas à l'optimisme tandis que les ventes de l'Hôtel Drouot sont restées médiocres en attendant des vacations plus prestigieuses et surtout le retour des acheteurs étrangers qui manquent cruellement au marché parisien depuis plusieurs mois.
Accueil
