Une troisièmeUne troisième partie d'un tableau titré "La Pose Enchantée" peint par René Magritte (1898-1967) au milieu des années 1925 a été redécouverte au Musée du Château de Norwich (Angleterre) sous la couche d'une autre oeuvre réalisée en 1935 par l'artiste surréaliste belge.
C'est en analysant cette toile titrée "La Condition Humaine"avant qu'elle ne soit prêtée pour la prochaine rétrospective Magritte au Centre Pompidou que les chercheurs du musée ont pu déterminer qu'elle recouvrait un quart de celle peinte précédemment qui avait été exposée en 1927 avant de disparaître en 1932 et dont on ne connaissait seulement qu'une photographie en noir et blanc.
Apparemment peu satisfait de "La Pose Enchantée", Magritte avait en fait découpé cette toile en quatre parties pour réaliser d'autres oeuvres plus petites qui sont appelées à la reconstituer après la découverte de ce fragment et de deux autres en 2013 au Museum of Modern Art de New York (MoMA) et au Moderna Museet de Stockholm. Il ne reste donc qu'un ultime morceau à redécouvrir en analysant d'autres oeuvres de Magritte pour reconstituer définitivement ce tableau.
A Norwich, les chercheurs furent intrigués de constater que les bords extrêmes de "La Condition Humaine" portaient une couche de peinture dont la couleur ne correspondait pas à celle figurant sur la toile avant d'être informés de cette particularité par ceux du MoMA qui, sous une oeuvre de 1935 titrée "Le Portrait", avaient découvert la partie haute de la gauche de "La Pose Enchantée" sur laquelle figurait une femme nue à mi-corps.
Ceux du Moderna Museet s'avisèrent ensuite d'analyser "Le Modèle Rouge", peint par Magritte également en 1935 et qui était de taille similaire au tableau "Le Portrait" pour découvrir alors la partie inférieure gauche du tableau peint vers 1925.
Le fragment découvert à Norwich se rapporte à la partie basse de la droite de "La Pose Enchantée" et il ne reste donc plus qu'à retrouver la partie haute mais déjà les trois éléments redécouverts ont pu être photographiés pour la première fois en couleur.
LES ANTIQUAIRES PARISIENS ONT TENTE D'OUBLIER LES SCANDALES DURANT LA BIENNALE
La Biennale des antiquaires a pu difficilement contenir l'omerta qui règne habituellement dans ce milieu en oubliant les
scandales qui ont terni la réputation de leur profession avec en premier lieu l'interpellation il y a plus d'un an
du marchand Jean Lupu, soupçonné d'avoir écoulé des faux meubles puis en second lieu les mises en
examen de Laurent Kraemer,du spécialiste en sièges du 18e siècle Bill Pallot et de l'expert Guillaume Dillée,
impliqués dans un trafic qui a touché notamment le Château de Versailles.
En juin dernier, l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) interpellait ces derniers et
un restaurateur réputé dans le cadre d'une enquête sur un commerce de faux meubles du 18e siècle, dont
certains avaient été vendus à Versailles pour 2,7 millions d'euros entre 2008 et 2012.
L'interpellation de Bill Pallot, l'historien d'art aux allures de dandy responsable du mobilier à la galerie Aaron
depuis une trentaine d'années fit grand bruit étant donné qu'il était considéré comme une sommité dans
le domaine des meubles du 18e siècle.
Mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" et "blanchiment aggravé", Pallot chuta brutalement
de son piédestal en se voyant placé en détention tandis que son avocat tenta d'expliquer qu'il n'avait pas agi
par cupidité mais plutôt par défi ou jeu intellectuel pour faire la nique aux grands antiquaires qui
contrôlaient étroitement le marché et dont il ne faisait pas partie de leur caste.
Après avoir longtemps joué avec le feu, Pallot finit par dénoncé par Charles Hooreman, son propre disciple,
qui en 2012 alerta Versailles en découvrant que deux ployants de Foliot qu'il avait signalés comme faux à
son mentor avaient été vendus au château pour une somme conséquente.
Hooreman expliqua alors qu'il était sorti de son silence après avoir déjà constaté que Pallot vendait des faux
à des collectionneurs privés sans toutefois que cela l'importe alors qu'il en allait autrement s'agissant d'une
institution nationale fonctionnant avec l'argent public en détaillant les pièces incriminées, à savoir ces
deux ployants, une chaise de Jacob achetée chez Sotheby's, deux chaises de Delanois vendues par la galerie
Kraemer pour 840 000 euros,une bergère acquise à Drouot et d'autres pièces achetées entre 2008 et 2012.
Il fallut toutefois attendre jusqu'au début de 2015 pour que le parquet de Pontoise ouvre une enquête pour un
virement de 500 000 euros sur le compte d'un courtier de Drouot, ancien chauffeur d'un grand galeriste, en
auditionnant alors Pallot qui admit avoir commandé la fabrication de cinq lots de faux sièges à d'excellents
doreurs, tapissiers et ébénistes, dont un travaillant pour Versailles qui venait déjà de faire quatre mois de
détention préventive dans cette affaire au printemps 2015.
Les enquêteurs déterminèrent ensuite que Guillaume Dillée, exilé depuis en Australie, se chargeait par ailleurs
de vendre certaines pièces litigieuses sur le marché de l'art, ce qui ne manqua pas d'affoler Syndicat national
des antiquaires lequel s'affligea de voir des experts et des artisans aussi talentueux verser dans des pratiques
si détestables.
C'est donc dans ce contexte que la Biennale s'est ouverte sans la participation des galeries Kraemer et Aaron,
écartées de l'événement par le Syndicat des antiquaires qui craignait de subir les retombées du scandale
nourri par les errements de Bill Pallot, considéré dorénavant comme le mouton noir de la profession et dans ce contexte
contexte, les affaires ont marché moyennement pour les exposants qui ont présenté des pièces de qualité
en cherchant à rivaliser avec la foire de Maastricht tandis que le SNA a enregistré une nette baisse de
fréquentation par rapport à l'édition précédente avec notamment celle des acheteurs américains.
Cela n'a pas tellement rassuré la profession qui par ailleurs a subi une crise sans précédent mais si certains
grands antiquaires s'en sont sortis honorablement, il n'en a pas été de même pour bien d'autres marchands
vendant des objets moins prestigieux, lesquels ont fait du sur-place depuis de longs mois, notamment à
Saint-Ouen qu a organisé le soir du 16 septembre sa fête annuelle où les visiteurs, loin de mettre la main au
porte-monnaie, se sont surtout goinfrés à n'en plus finir en se ruant sur nombre de buffets dressés à leur intention.