Mardi 21 juillet 2015, le responsable de la bibliothèque de l'académie des beaux-arts de Guangzhou a admis avoir volé 143 oeuvres d'art en les remplaçant avec des copies qu'il avait réalisées en indiquant que certaines d'entre elles avaient été subtilisées pour être elles-mêmes remplacées par des faux de piètre qualité.
Comparaissant devant le tribunal de cette ville chinoise, Xiao Yuan, 57 ans, a plaidé coupable des charges portées contre lui en signalant que d'autres employés de l'académie y commettaient aussi des vols.
Xiao a affirmé qu'il avait détecté des faux dans les collections de l'académie dès le premier jour où il avait été engagé et qu'il avait remarqué que la bibliothèque considéraient les peintures comme des livres en permettant à des étudiants ou des employés de les emporter pour ainsi se faire rendre des faux.
Xiao avait commencé en 2004 à subtiliser des peintures de paysages et des calligraphies pour les remplacer par des faux, notamment des oeuvres des artistes du 20e siècle Qi Baishi et Zhang Daqian ainsi que le chef d'oeuvre du peintre du 17e Zhu Da représentant des rochers et des oiseaux mais qu'au bout d'un certain temps, il s'était aperçu que ses copies avaient été elles-mêmes remplacées par des plagiats de piètre qualité.
En 2006, Xiao avait cessé de commettre des vols du fait que les peintures conservées à la bibliothèque avaient été transférées dans une galerie devenue inaccessible mais entre-temps, il avait pu engranger près de 6 millions de dollars à travers les ventes aux enchères de 125 oeuvres qu'il avait dérobées en conservant 18 autres estimées à 11 millions.
L'académie de Guangzhou n'a malheureusement pas été la seule victime de vols puisque le mois dernier, deux conservateurs du musée de la civilisation égyptienne du Caire ont été interpellés pour y avoir volé des objets tandis que 95 autres oeuvres ont disparu l'an dernier du musée des beaux-arts de La Havane à Cuba.
A Londres, un accord a été trouvé dans le cadre d'un procès intenté par Eskander et Fatima Maleki, un couple de collectionneurs, et le courtier Amir Shariat qu'ils avaient accusé d'avoir pris de confortables commissions sur leur dos à l'occasion de transactions alors que ceux-ci l'avaient considéré pratiquement comme un fils.
Se défendant d'avoir dupé le couple qui l'a soupçonné d'avoir empoché indûment un million de dollars à son détriment, Shariat l'avait poursuivi à son tour pour diffamation et pour déclaration mensongère.
Ce dernier avait aidé les Maleki durant neuf ans à se constituer une collection d'oeuvres de maîtres anciens et d'artistes contemporains comme Glenn Ligon, Chris Ofili ou Gary Webb.
Membre du comité directeur de la Tate, Fatima Maleki a déclaré devant la Haute cour de Londres qu'elle et son mari avaient permis à Shariat de devenir un important courtier en pensant qu'il avait essayé de les récompenser de leur bonté mais celui-ci a rétorqué qu'il n'aurait jamais accepté de travailler simplement pour leurs beaux yeux.
"Je comprends qu'ils cherchent à véhiculer de moi l'image d'une personne qui dépendait d'eux. A part le fait que je reconnais qu'ils m'ont présenté à des gens de leur entourage, je me dois de dire que que la plupart des contacts que j'ai noués dans le monde de l'art sont le fruit de mes propres efforts", a-t-il dit avant de parvenir à un accord avec les époux Maleki.
A Moscou, Sergei Ustinov, le fondateur et directeur du Musée de l'Histoire juive de Russie depuis 2012, a lutté contre la mort dans un hôpital après avoir reçu une balle dans le coup tirée le 15 juillet par un individu qui n'a pas identifié.
Le musée abrite 4000 objets de l'histoire juive du pays depuis trois cents ans dont un quart est exposé. On ignore si l'attaque dont Ustinov a été victime est de nature antisémite.
Vice-président du Congrès juif de Russie, Ustinov est aussi le propriétaire d'une agence immobilière située à côté du musée, ce qui a amené la police à suggérer qu'il aurait pu avoir un différend commercial, une opinion rejetée par un porte-parole du Congrès qui a rétorqué qu'il avait été vraisemblablement visé par des activistes nationalistes.
AI WEIWEI RETROUVE SON PASSEPORT
Mercredi 22 juillet, l'artiste dissident Ai Weiwei a récupéré son passeport de la part des autorités chinoises qui l'avaient confisqué après l'avoir emprisonné durant 81 jours en 2011 sur l'accusation de fraude fiscale.
L'artiste pourra désormais rendre visite à son fils à son atelier de Berlin et se déplacer à l'occasion des expositions de ses oeuvres à l'étranger, notamment à Londres, Paris, Helsinki et Melbourne.
Son arrestation en 2011 avait été interprétée comme la volonté des autorités chinoises de le faire taire après qu'il les eût critiquées sur les questions des droits de l'homme alors que son passeport lui avait été retiré sans qu'il fût jugé.
Malgré les obstacles qu'il avait eu à affronter, l'artiste avait pu continuer dans son atelier de Pékin et envoyer ses oeuvres à l'étranger comme à la Biennale de Venise de 2013 où il avait recréé les conditions de son emprisonnement à travers une oeuvre titrée "Sacred". Il y a deux mois, il avait même pu inaugurer une exposition personnelle en Chine, la première depuis quatre ans.