Retrouvé après avoir été volé à Genève il y a une trentaine d'années, un tableau italien du 13e siècle qui serait de Duccio de Bouninsegna dit Il Duccio sera vendu aux enchères suite à la décision d'un juge américain qui avait été appelé à déterminer qui en était le légitime propriétaire.
Représentant la Vierge à l'Enfant, cette oeuvre appartenait à plusieurs personnes au moment de son vol qui avait suscité des enquêtes dans plusieurs pays européens et entraîné de multiples tentatives de conciliation.
Finalement, c'est le groupe Art Recovery International basé à Londres qui a permis de trouver un arrangement entre le gouvernement américain et les demandeurs au sujet de ce tableau peint vers 1285 saisi en juin dernier juste avant sa vente chez Sotheby's à New York.
Celui-ci avait été acquis par deux marchands londoniens en 1977 puis sa propriété avait été partagée par plusieurs personnes jusqu'au moment où il fut volé en 1986 par l'une d'elles dans un coffre de banque à Genève avant de réapparaître l'an dernier chez Sotheby's nanti d'une estimation de 800 000 dollars.
Alertée du vol, la maison de vente retira le tableau de sa vente tandis que le groupe Art Recovery se chargea de représenter les intérêts de Paulette et Roger Aligardi, deux de ses copropriétaires, dans l'attente de négociations et d'un jugement qui fut retardé en raison des décès de celui qui l'avait volé et d'autres personnes à qui il appartenait en indivision.
C'était la veuve du voleur qui avait mis le tableau en vente en pensant que ses copropriétaires auraient oublié son existence au bout de près de 30 ans sauf que celui-ci figurait dans la liste d'Interpol des oeuvres volées.
Paulette et Roger Aligardi sont les héritiers de Camille Marie Rose Aprosio qui avait acheté le tableau avec son partenaire John Cunningham pour le déposer dans un coffre de l'Union des Banques Suisses (UBS) à Genève peu après son achat.
Après le décès de cette dernière en 1980, ses héritiers avaient choisi Henri Aligardi pour représenter leurs intérêts en compagnie de Cunningham puis tous deux transférèrent le tableau en 1986 dans un autre coffre d'UBS tandis que ce dernier octroya des parts à deux autres personnes,Michael Hennessy et John Ryan lesquels indiquèrent plus tard qu'il avait retiré l'oeuvre du coffre pour la placer dans un autre compte à son nom.
En bon état de conservation, l'oeuvre avait été attribuée en 1984 à Duccio par le spécialiste Enzo Carli qui avait estimé que l'artiste l'avait réalisée durant sa jeunesse et l'estimation de 800 000 dollars donnée par Sotheby's qui l'avait donnée pour être d'un artiste florentin du 13e siècle de l'entourage de Cimabue était plutôt modeste en regard du fait que ses tableaux sont extrêmement rares sur le marché. A cet égard, il convient de rappeler qu'une Vierge à l'Enfant de cet artiste avait été achetée en 2004 par le Metropolitan Museum de New York pour 45 millions de dollars.
Un tribunal londonien a décidé qu'une statue de Henry Moore titrée "Femme drapée assise" (1957-1958) appartenait à la commune de Tower Hamlet en déboutant la municipalité voisine de Bromley qui la réclamait.
Luftur Rahman, le maire de Tower Hamlets avait provoqué un tollé en 2013 en voulant vendre cette statue chez Christie's où elle avait été estimée à 17 millions de livres et ce, en signe de protestation contre la décision du gouvernement de réduire ses subventions en faveur des municipalités.
La vente avait été bloquée tandis que la ville de Bromley avait reçu l'appui de nombreuses personnalités pour récupérer cette statue mais le tribunal en a décidé autrement puisque Rahman a été remplacé par un autre maire après avoir été forcé de démissionner de son poste pour une fraude électorale.
John Biggs, le nouveau maire de Tower Hamlets, a assuré ses administrés que la statue appartenait à leur commune et qu'il resterait à jamais.
Faire porter un kimono à ses visiteurs chaque mercredi devant un tableau de Monet titré " La Japonaise" représentant sa femme revêtue d'un tel vêtement a valu au Musée des Beaux-Arts de Boston d'être accusé de racisme.
Pour sa défense, le musée a indiqué qu'il avait été le premier à mettre sur pied une importante collection d'art japonais aux Etats-Unis en 1890, ce qui ne l'a pas empêché de devoir annuler son happening face à la vague de protestations qu'il a subie.
Ses critiques ont fait notamment valoir que les visiteurs n'étaient pas invités à porter un kimono mais un uchikake qui est en fait une robe de mariage et qu'il était indécent de flirter ainsi avec l'exotisme.
"Une telle appropriation culturelle est simplement la manifestation d'un racisme institutionnel," ont estimé les protestataires, une opinion à laquelle nombre de Japonais ou personnes d'origine nippone n'ont toutefois pas adhéré.