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Le journal d'un fou d'art

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XXIXème Chapitre
UN TABLEAU DE MATISSE SPOLIE PAR LES NAZIS RENDU PAR LA FRANCE
24 Novembre 2008
Lundi 24 novembre 2008, le ministère de la Culture a annoncé qu'une huile sur toile peinte par Henri Matisse en 1898 qui avait été saisie par les nazis en 1939 en Allemagne allait être restituée dans la semaine aux ayants droit de la famille juive qui le possédait.

"Paysage, le mur rose", une oeuvre de jeunesse de Matisse représentant la façade de l'hôpital d'Ajaccio et mesurant 38 x 46 cm, avait été la propriété de Harry Fuld, une collectionneur juif dont l'aïeul avait fondé la première compagnie de téléphone allemande. Il avait acheté celle-ci en 1914 lors d'un voyage à Paris.

Après le décès d'Harry Fuld, sa femme et son fils, Harry Fuld Junior, purent s'enfuir d'Allemagne  en 1939 pour se réfugier aux Etats-Unis.

Plus de 60000 oeuvres d'art pillées par les nazis à des familles juives furent récupérées en Allemagne par la France et les 3/4 furent restituées à leurs propriétaires ou ayants droit avant 1950. Plus tard, environ 15000, considérées comme secondaires, furent vendues par les Domaines et environ  2000 autres furent conservées par les musées français faute d'avoir retrouvé la trace de leurs précédents possesseurs.

Retrouvé en 1948 en Allemagne et désormais destiné à être remis à la branche londonienne de la Maguen David Adom, équivalente israélienne de la Croix Rouge qui a été désignée héritière de l'oeuvre par Harry Fuld Junior, le "Mur Rose" de Matisse était tombé entre les mains d'un officier nazi du nom de Kurt Gerstein, condamné pour crimes contre l'humanité, qui fut retrouvé pendu en juillet 1945 dans une cellule de la prison du Cherche-Midi où il était incarcéré.

D'après un témoin cité lors de son interrogatoire, Gerstein avait acheté ce tableau à un ancien camarade d'école à Berlin durant la guerre. L'ironie de l'histoire fut que le lieutenant SS, chargé notamment de la livraison du gaz mortel Zyklon B  pour les camps nazis d'extermination, avait été lui-même horrifié par le spectacle des chambres à gaz et qu'il avait tenté d'avertir le Pape Pie XII  au sujet de l'extermination des juifs, en vain car personne au Vatican ne prit vraiment la peine de prendre son témoignage en compte.

Madame Fuld et son fils avaient fui l'Allemagne nazie en laissant tous  leurs biens derrière  eux. On imagine que dans leur appartement resté vide, des officiers nazis allèrent piller leur collection, dont le Matisse qui, dans des conditions restées obscures, entra plus tard en possession du lieutenant Gerstein.

Appelé à être revendu par le Maguen David Adom, "Le Mur Rose" avait été présenté au milieu de l'année 2008 lors de l'exposition "A qui appartiennent ces tableaux" organisée à Paris par le Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme qui regroupait des oeuvres volées par les nazis et dont les propriétaires étaient restés inconnus. Depuis une décennie, peu d'oeuvres spoliées parmi celles conservées par les musées français, ont pu être restituées car le temps a passé et les héritiers directs des collectionneurs juifs victimes de spoliations ont eux-même disparu, que ce soit durant la guerre et dans les années qui ont suivi le conflit.


Mercredi 26 novembre 2008, le Musée de Melbourne a affirmé qu'un tableau de la Renaissance italienne acquis pour 8000 livres sterling en 1965 à Londres était un portrait de Lucrèce Borgia peint par Giovanni di Niccolo de Luteri, plus connu sous le nom de Dosso Dossi (1486-1542), un artiste établi à Ferrare où la belle Lucrèce, fille naturelle du pape Alexandre VI, avait épousé en 3e noces Alphonse 1er d'Este. Ce portrait montrant une fille aux petits yeux tristes et à la mine boudeuse, voire mélancolique, serait donc la seule représentation picturale d'une des femmes fatales les plus célèbres de l'histoire. Avec une telle tronche, elle avait effectivement tout d'un caractère empoisonnant...

Vendredi 28 novembre 2008, un froid glacial a régné sur le marché aux Puces de Saint-Ouen, plus sinistré que jamais et où il n'y avait pas grand chose à glaner, hormis peut-être une statue en bronze d'inspiration romaine pesant une centaine de kilos et représentant une femme nue drapée à propos de laquelle celui qui l'a acquise en cinq minutes n'a pas eu le temps de déterminer s'il avait affaire à une copie ou à une œuvre authentique, auquel cas il aura fait le coup du siècle.

 

Dans l'après-midi, vente fleuve à l'Hôtel Drouot du reste de l'atelier du peintre Louis Anquetin (1861-1932) étrange sosie de l'acteur Michel Simon dont les œuvres les plus recherchées ont été celles produites durant les années 1890.

 

On a été loin du record de l'artiste établi aux Etats-Unis à quelque 457 000 euros pour un tableau de 1892 intitulé « Promenade » (91 x 73 cm) malgré la présence de quelques œuvres de sa meilleure période, un portrait d'homme au chapeau haut de forme peint vers 1895 n'atteignant que 22 000 euros, une somme qui aurait été largement dépassée si la vacation avait eu lieu au printemps de 2008. Malheureusement, la crise est passée par là. Pour le reste, quelques toiles ont dépassé les 10 000 euros alors que nombre de lots ont été adjugés en dessous de mille. Anquetin étant particulièrement bien représenté au Musée d'Orsay, les acheteurs, dont « Le Dragon du Monténégro » pas du tout enclin à laisser un ami profiter de quelques aubaines, ont probablement pensé faire d'excellents placements pour des jours meilleurs, notamment sur le marché américain où les oeuvres de cet artiste se sont toujours mieux vendues qu'en France.


Samedi 29 et dimanche 30 novembre 2008, bonjour tristesse au marché aux Puces de Saint-Ouen aussi vide qu'un lundi. Avec la crise qui s'est amplifiée, les gens ont fini par se ronger les sangs au sujet de leur avenir et comme le futur importe plus que le passé, les antiquités n'ont plus intéressé grand monde. En attendant, faute de recettes, des centaines de brocanteurs ont accumulé des retards de loyers au point de songer à mettre la clé sous la porte.


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