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Le journal d'un fou d'art

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XXIXème Chapitre
CRISE DE FOI POUR L'ART CONTEMPORAIN
12 Novembre 2008
Mardi 11 novembre 2008, il n' y a pas eu d'armistice pour la grande crise financière internationale qui est venue s'inviter sur le marché de l'art où les dollars ont subitement moins valsé dans les grandes salles de vente.

Après les mauvais résultats enregistrés au début du mois dans leurs ventes de tableaux impressionnistes et modernes, Sotheby's et Christie's ont dû prier avec une rare ferveur pour que leurs vacations d'art contemporain échappent au désastre durant la seconde semaine de novembre.

Sotheby's a ouvert le feu en soirée en affrontant une salve de shrapnels d'enchères peu perforantes pour enregistrer des résultats souvent en dessous des estimations basses. Privée de munitions pénétrantes, la maison de vente a vu son contingent de toiles reculer sans toutefois battre toutes en retraite alors que d'autres n'ont même pas participé au combat. Au final, la bataille s'est soldée par une chute des prix avoisinant plus de 15% par rapport au minimum des enchères espérées alors que la meilleure combattante a été une toile de John Currin titrée
« Nice N'Easy » qui a mérité une médaille en récoltant 5,458 millions de dollars. Les oeuvres d'Yves Klein, "Archisponge", et de Philip Guston, "Beggar's Joys", n'ont même pas mérité de citation en récoltant respectivement 21,36 millions et 10,16 millions de dollars alors qu'elles étaient estimées respectivement à au moins 25 millions et 18 millions de dollars. Pire même, Sotheby's a essuyé un cruel revers avec  un Liechtenstein garanti à 15 millions de dollars mais resté invendu tout comme avec l'oeuvre de Guston garantie pour 18 millions à son propriétaire qui l'avait acquise pour seulement 1,7 million de dollars en 1996. C'est dire que le blindage de cette maison de vente a pris un sacré coup jusqu'à se voir décerner la Légion d'horreur...

"American Nude " de Tom Wesselmann, "Desire  d'Ed Ruscha, "Cheeky" de Jeff Koons, "Everglade Nurse" de Richard Prince, "Cut Cakes" de Wayne Thiebaud et "Ocean Park N° 44" de Richard Diebenkorn ont fini à l'infirmerie après avoir été flingués à des prix de 15% à 45% en dessous des estimations. Il y a eu des 11 novembre plus glorieux et de tels résultats ont flanqué la frousse aux généraux de Christie's à la veille de son offensive  dans le domaine de l'art contemporain vouée vraisemblablement à finir elle aussi à buter sur les barbelés de la crise.

Quelques heures plus tôt, la foire à la brocante de Montreuil avait ressemblé à un triste champ de bataille pour nombre de chineurs victimes d'une profonde déprime. Vu le manque de bonne camelote à prendre d'assaut, ils sont repartis chez eux sans combattre alors que le week-end précédent au marché aux Puces de Saint-Ouen, les marchands restés retranchés dans leurs stands  ont vécu un remake de la drôle de guerre  pour ne tuer que le temps...

Mercredi 12 novembre 2008, comme il était écrit, Christie's s'est retrouvée dans un champ de bataille miné avec sa vente d'art contemporain où les réserves  n'ont pas été atteintes pour de nombreux lots  cependant adjugés vaille que vaille pour éviter une sacrée déroute. Là encore, les prix ont été en baisse de plus de 15% par rapport aux estimations avec 32% de tableaux laissés moribonds dans la bataille et pour lesquels il faudra attendre au moins cinq ans avant de les revoir subir le feu des enchères.

Jeudi 13 juin 2008, Christie's a encaissé dans la soirée une nouvelle fois les effets de tourmente de la crise avec sa vente d'art moderne et contemporain qui a démontré que le marché était devenu morose et instable. La principale victime de cette vacation a été Francis Bacon, crédité six mois plus tôt d'un record de 86,3 millions de dollars pour un de ses triptyques acheté par le milliardaire russe Roman Abramovitch pour sa compagne et dont un autoportrait de 1964, estimé à 40 millions de dollars, est resté en rade à 24 millions.

 

Ainsi Bacon a semblé grillé et même tué dans l'œuf par la crise après une hausse spectaculaire des prix pour ses œuvres due en grande partie à l'appétit d'ogres des nouveaux riches originaires des pays émergents comme la Russie, violemment touchés au portefeuille par la crise financière internationale.

 

Christie's a néanmoins réussi à limiter la casse en vendant « Untitled » (Boxer) de Jean-Michel Basquiat pour près de 14 millions de dollars contre une estimation de 12 millions, à croire que l'artiste new-yorkais mort prématurément à 28 ans avait de quoi obtenir encore la faveur des amateurs. La maison de vente a aussi eu la satisfaction d'enregistrer une enchère record de 5,7 millions de dollars, sur une estimation haute de 3,5 millions de dollars,  pour une toile blanche à petits points peinte en 1959 par l'artiste japonais Yayoi Kusama ainsi qu'un prix étonnant de 3,7 millions de dollars pour la boîte « Pharmacie » de Joseph Cornell. Chez Phillips, « Untitled Mirror » (2003) d'Anish Kapoor a atteint 782500 dollars, une somme conséquente par les temps qui courent.

 

Au cours de cette semaine de ventes, les autres victimes de la crise ont été Andy Warhol, subitement mal en point, Roy Liechtenstein, monté trop haut depuis quatre ans, et Damien Hirst, subitement boudé après avoir fait sensation à peine deux mois plus tôt avec une vente qui lui était exclusivement dédiée chez Sotheby's à Londres et dont le produit avait atteint plus de 200 millions de dollars, une somme qui n'a pas été intégralement encaissée à ce jour en raison de la réticence montrée par certains acheteurs pour régler leurs factures.

 

Le bilan des maisons de vente a été plutôt mauvais avec des produits de vente de 125 millions de dollars pour Sotheby's qui espérait entre 200 et 280 millions, 113,6 millions de dollars pour Christie's qui escomptait une recette globale de 228 millions et 9,8 millions de dollars pour Phillips qui pensait tirer au moins 20 millions de sa vacation.

 

Vendredi 14 novembre 2008, le marché aux Puces de Saint-Ouen a ressemblé encore une fois à un désert au point de mériter le surnom de « marché de Saint-Oued » où l'occasion donnée aux chineurs et aux marchands de trouver de quoi se ravitailler est devenue rare d'autant plus que les affaires étant pourries, certains brocanteurs ont fini par se spécialiser dans la vente de « bananes » comme l'Alsacien de la rue Paul-Bert vendeur de sous croûtes ou un de ses cousins surnommé « Le Marqueur », un redoutable champion de l'illusion qui a réussi à refiler au chineur appelé « Michael le Puits de Science » un lot de pièces anciennes dont trois magnifiques pièces d'or, un rare louis du 17e siècle, un superbe Léopard d'or d'Edouard Plantagenet et une monnaie concave byzantine qui n'étaient finalement que des rééditions modernes de la Monnaie de Paris. Chiner dans l'obscurité à 7 heures du matin après n'avoir dormi que quelques heures s'est toujours avéré être un exercice hautement périlleux.


Rencontre avec le galeriste Charles Bailly qui a déclaré être effrayé par l'ampleur de la crise laquelle n'a pas manqué de flinguer le marché de l'art. Pour sa part, il a enregistré des pertes de 25% par rapport à ses prix d'achat en vendant des tableaux aux enchères, de quoi lui donner le bourdon quoiqu'il n'ait pas été le plus à plaindre durant ce quatrième trimestre étant donné que certains de ses beaux coups lui ont rapporté suffisamment gros pour supporter la situation sans trop souffrir. N'empêche, le but de tout  marchand a été de faire des profits et non de vendre à perte, une idée de toute évidence insupportable  sauf que pour survivre, les sacrifices sont nécessaires.         

 










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