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«La langue qui fourche fait plus de mal que le pied qui trébuche.» Proverbe africain.
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Le journal d'un fou d'art
Chapitre :
27 titres
XXIXème Chapitre
LA CRISE S'INVITE SUR LE MARCHE DE L'ART
22 Octobre 2008 |
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Mardi 21 octobre 2008, la crise financière internationale a fini par avoir des répercussions sur le marché de l'art suite aux résultats décevants enregistrés dans des ventes organisées à Londres par Christie's et Sotheby's.
Le 17, le produit de la vente d'art contemporain de Sotheby's n'a atteint que 22 millions de livres sterling sur les 30 millions espérés au minimum. Première victime de la désaffection des acheteurs, Andy Warhol dont une série de ses célèbres "Skulls" n'a atteint que 4,3 millions de livres par rapport à une estimation plutôt généreuse de 12 millions. Deux jours plus tard, Christie's n'a vendu de son côté que 53% des lots proposés dans une vente d'art contemporain.
Il y a eu plusieurs explications à ces contre-performances. 1° les lots offerts à la vente n'avaient pas tous la qualité espérée. 2° les estimations avaient été faites bien avant que la crise ne surgisse brutalement 3° Les investisseurs victimes de la crise ont pris du recul au niveau de leurs achats en se retrouvant en manque de liquidités ou en ayant le blues, ce qui leur a ôté l'envie de se manifester.
Il convient d'autre part de noter que le tout le monde n'a pas été logé à la même enseigne puisque des acheteurs ont répondu présent à une vente d'art italien organisée par Sotheby's qui a totalisé 13,58 millions de livre avec 46 lots vendus sur 52.
N'empêche, la crise a fini par atteindre les rives du marché de l'art, ce qui signifie que les maisons de vente auront du mal à réaliser en 2008 des chiffres d'affaires comparables à ceux de l'année précédente.
Mercredi 22 octobre 2008, vente à l'Hôtel Drouot de miniatures provenant de la collection de Monsieur X sous le marteau de M° Fraysse, pour la plupart des copies de la moitié du XIXe siècle, vendues pour la plupart à des estimations qui étaient situées entre 80 et 100 euros. On a cru rêver tout en se posant des questions au sujet de la sagacité des acheteurs qui étaient vraiment à côté de la plaque.
En soirée, visite à la FIAC sous la coupole du Grand Palais où il n'y avait rien de palpitant à découvrir. Loin de se vouloir spectaculaire, cette manifestation n'a valu que par certaines oeuvres d'artistes consacrés comme Tapiès, Joan Mitchell, Soulages, Picasso, Bellmer, Lucio Fontana, Calder, Miro, Barry Flanagan, Wesselmann, Basquiat, Keith Haring, les Expressionnistes allemands à la galerie Heuze & Ketterer de Berne, des rétrospectives de Vieira da Silva chez Jeanne Bucher ou Jean Michel Atlan chez Applicat-Prazan ou Marc Quinn chez Hopkins-Thomas. Pour le reste, cette promenade en FIAC a été terne alors que les ventes ont été peu nombreuses, les galeristes s'accrochant à des prix surréalistes au moment même où le marché de l'art contemporain a commencé à avoir des ratés dans les salles de vente.
Il y avait certes du monde dans les allées mais les gens étaient surtout venus en badauds après avoir pris un sérieux coup au moral à la suite de la tourmente subie par les places financières. Pour corser le tout, les exposants ont oublié de leur offrir du champagne pour les amener à oublier leurs soucis et à se laisser à sortir leurs carnets de chèques.
A tout prendre, il valait mieux traîner ses guêtres au Salon Art Elysées quelques centaines de mètres plus loin pour découvrir des pièces plus intéressantes, proposées néanmoins à des prix plutôt prohibitifs, comme si les exposants avaient voulu ignorer que les temps étaient devenus difficiles. Le dernier jour aura peut-être été l'occasion de marchander ferme, histoire alors d'inciter ceux-ci à faire preuve de plus de réalisme en ce moment de crise.
Jeudi 23 octobre 2008, certains journaux, notamment "Le Figaro", ont consacré des éditoriaux sur les effets de la crise financière sur le marché de l'art, lequel ne sera pas épargné, un fait qu'artcult n'avait pas manqué de relever 13 jours auparavant, à croire que les journalistes spécialisés dans le domaine seraient plutôt long à la détente alors qu'ils ont voulu croire que les exposants avaient réalisé de bonnes affaires à la FIAC où l'atmosphère était pourtant loin d'être à l'euphorie. Vu le décalage entre les prix affichés par ces derniers et la réalité actuelle du marché, il serait bien étonnant d'apprendre que le CA de cette édition a été du niveau de la précédente.
Coup de bambou pour les maisons de vente, la crise a plombé plusieurs vacations avec des taux d'invendus atteignant plus de 50% et même près de 60 % comme cela a té le cas en soirée pour le groupe Artcurial où un exceptionnel tableau de Jacques-Emile Blanche titré " La Partie Tennis" , un fleuron sorti du club-house du Racing Club de France à la Croix-Catelan, a fini sa course dans le filet à 600 000 euros alors qu'une enchère de 1,2 millions d'euros était espérée.
Vendredi 24 octobre 2008, atmosphère lugubre au marché aux Puces de Saint-Ouen où les ventes se sont faites au compte-gouttes. Plus pessimiste encore que la semaine précédente, le galeriste Charles Bailly a été jusqu'à faire remarquer que la crise actuelle semblait pire que celle qui avait suivi la Guerre du Golfe en 1991 en omettant de signaler qu'il avait eu le temps de s'y préparer après avoir été auréolé de la vente d'un Poussin à Londres qui lui avait permis de faire une superbe plus-value quelques semaines auparavant.
" Les gens n'ont plus le moral et rechignent à dépenser leur argent à cause de la tourmente boursière mais plus inquiétant réside est le fait que de nombreux lots adjugés depuis un mois et plus n'ont pas encore été payés par des acheteurs devenus frileux du côté de leur portefeuille. Je suis aussi très préoccupé par le nombre incroyable d'invendus dans les ventes aux enchères," a--t-il indiqué l'air contrit.
Pour corser le tout, les places boursières de la planète ont à nouveau plongé dans la matinée, Paris allant jusqu'à perdre 10% durant les premières heures, ce qui a fait dire à un marchand que ceux qui avaient de l'argent étaient à l'affût pour surtout acheter des actions à bas prix et non des objets d'art histoire de prendre leur pied tout en se frottant les mains.
En attendant, certains marchands de Saint-Ouen et d'ailleurs ont pris du galon en devenant des colonels de cavalerie puisqu'ils ont eu de plus en plus tendance à oublier de régler leurs dettes tout en continuant à effectuer des achats, tel ce marchand de Saint-Ouen surnommé "Mât de Cocagne" qui a mérité le titre de général après avoir accumulé nombre de casseroles. Autant dire que l'atmosphère est devenue électrique du fait que ce dernier et d'autres spécialistes de la cavalerie ont fini par mettre leurs créanciers en rage.
Dernières nouvelles de la FIAC, les ventes depuis l'ouverture ont été à l'image de l'activité à l'Hôtel Drouot et d'autres maisons, c'est à dire faibles. Sur le marché de l'art, FIAC a fini par rimer avec CAC avec en prime une descente de police vers 17 heures sur le stand de la galerie moscovite XL coupable d'avoir exposé des photos de l'artiste russe Oleg Kulik le représentant nu en simulant des actes de zoophilie avec des animaux.
Sur mandat d'un juge s'appuyant sur l'article 227-4 du code pénal relatif à la diffusion d'images à caractère violent ou notamment pornographique, le directeur de la galerie a dû décrocher les photographies jugées choquantes avant d'être embarqués avec son associée au commissariat du 8e arrondissement où les responsables de la FIAC leur ont fait livrer du champagne et des fleurs pour tenir le coup jusqu'à leur libération quatre heures plus tard.
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Mardi 21 octobre 2008, la crise financière internationale a fini par avoir des répercussions sur le marché de l'art suite aux résultats décevants enregistrés dans des ventes organisées à Londres par Christie's et Sotheby's.
Le 17, le produit de la vente d'art contemporain de Sotheby's n'a atteint que 22 millions de livres sterling sur les 30 millions espérés au minimum. Première victime de la désaffection des acheteurs, Andy Warhol dont une série de ses célèbres "Skulls" n'a atteint que 4,3 millions de livres par rapport à une estimation plutôt généreuse de 12 millions. Deux jours plus tard, Christie's n'a vendu de son côté que 53% des lots proposés dans une vente d'art contemporain.
Il y a eu plusieurs explications à ces contre-performances. 1° les lots offerts à la vente n'avaient pas tous la qualité espérée. 2° les estimations avaient été faites bien avant que la crise ne surgisse brutalement 3° Les investisseurs victimes de la crise ont pris du recul au niveau de leurs achats en se retrouvant en manque de liquidités ou en ayant le blues, ce qui leur a ôté l'envie de se manifester.
Il convient d'autre part de noter que le tout le monde n'a pas été logé à la même enseigne puisque des acheteurs ont répondu présent à une vente d'art italien organisée par Sotheby's qui a totalisé 13,58 millions de livre avec 46 lots vendus sur 52.
N'empêche, la crise a fini par atteindre les rives du marché de l'art, ce qui signifie que les maisons de vente auront du mal à réaliser en 2008 des chiffres d'affaires comparables à ceux de l'année précédente.
Mercredi 22 octobre 2008, vente à l'Hôtel Drouot de miniatures provenant de la collection de Monsieur X sous le marteau de M° Fraysse, pour la plupart des copies de la moitié du XIXe siècle, vendues pour la plupart à des estimations qui étaient situées entre 80 et 100 euros. On a cru rêver tout en se posant des questions au sujet de la sagacité des acheteurs qui étaient vraiment à côté de la plaque.
En soirée, visite à la FIAC sous la coupole du Grand Palais où il n'y avait rien de palpitant à découvrir. Loin de se vouloir spectaculaire, cette manifestation n'a valu que par certaines oeuvres d'artistes consacrés comme Tapiès, Joan Mitchell, Soulages, Picasso, Bellmer, Lucio Fontana, Calder, Miro, Barry Flanagan, Wesselmann, Basquiat, Keith Haring, les Expressionnistes allemands à la galerie Heuze & Ketterer de Berne, des rétrospectives de Vieira da Silva chez Jeanne Bucher ou Jean Michel Atlan chez Applicat-Prazan ou Marc Quinn chez Hopkins-Thomas. Pour le reste, cette promenade en FIAC a été terne alors que les ventes ont été peu nombreuses, les galeristes s'accrochant à des prix surréalistes au moment même où le marché de l'art contemporain a commencé à avoir des ratés dans les salles de vente.
Il y avait certes du monde dans les allées mais les gens étaient surtout venus en badauds après avoir pris un sérieux coup au moral à la suite de la tourmente subie par les places financières. Pour corser le tout, les exposants ont oublié de leur offrir du champagne pour les amener à oublier leurs soucis et à se laisser à sortir leurs carnets de chèques.
A tout prendre, il valait mieux traîner ses guêtres au Salon Art Elysées quelques centaines de mètres plus loin pour découvrir des pièces plus intéressantes, proposées néanmoins à des prix plutôt prohibitifs, comme si les exposants avaient voulu ignorer que les temps étaient devenus difficiles. Le dernier jour aura peut-être été l'occasion de marchander ferme, histoire alors d'inciter ceux-ci à faire preuve de plus de réalisme en ce moment de crise.
Jeudi 23 octobre 2008, certains journaux, notamment "Le Figaro", ont consacré des éditoriaux sur les effets de la crise financière sur le marché de l'art, lequel ne sera pas épargné, un fait qu'artcult n'avait pas manqué de relever 13 jours auparavant, à croire que les journalistes spécialisés dans le domaine seraient plutôt long à la détente alors qu'ils ont voulu croire que les exposants avaient réalisé de bonnes affaires à la FIAC où l'atmosphère était pourtant loin d'être à l'euphorie. Vu le décalage entre les prix affichés par ces derniers et la réalité actuelle du marché, il serait bien étonnant d'apprendre que le CA de cette édition a été du niveau de la précédente.
Coup de bambou pour les maisons de vente, la crise a plombé plusieurs vacations avec des taux d'invendus atteignant plus de 50% et même près de 60 % comme cela a té le cas en soirée pour le groupe Artcurial où un exceptionnel tableau de Jacques-Emile Blanche titré " La Partie Tennis" , un fleuron sorti du club-house du Racing Club de France à la Croix-Catelan, a fini sa course dans le filet à 600 000 euros alors qu'une enchère de 1,2 millions d'euros était espérée.
Vendredi 24 octobre 2008, atmosphère lugubre au marché aux Puces de Saint-Ouen où les ventes se sont faites au compte-gouttes. Plus pessimiste encore que la semaine précédente, le galeriste Charles Bailly a été jusqu'à faire remarquer que la crise actuelle semblait pire que celle qui avait suivi la Guerre du Golfe en 1991 en omettant de signaler qu'il avait eu le temps de s'y préparer après avoir été auréolé de la vente d'un Poussin à Londres qui lui avait permis de faire une superbe plus-value quelques semaines auparavant.
" Les gens n'ont plus le moral et rechignent à dépenser leur argent à cause de la tourmente boursière mais plus inquiétant réside est le fait que de nombreux lots adjugés depuis un mois et plus n'ont pas encore été payés par des acheteurs devenus frileux du côté de leur portefeuille. Je suis aussi très préoccupé par le nombre incroyable d'invendus dans les ventes aux enchères," a--t-il indiqué l'air contrit.
Pour corser le tout, les places boursières de la planète ont à nouveau plongé dans la matinée, Paris allant jusqu'à perdre 10% durant les premières heures, ce qui a fait dire à un marchand que ceux qui avaient de l'argent étaient à l'affût pour surtout acheter des actions à bas prix et non des objets d'art histoire de prendre leur pied tout en se frottant les mains.
En attendant, certains marchands de Saint-Ouen et d'ailleurs ont pris du galon en devenant des colonels de cavalerie puisqu'ils ont eu de plus en plus tendance à oublier de régler leurs dettes tout en continuant à effectuer des achats, tel ce marchand de Saint-Ouen surnommé "Mât de Cocagne" qui a mérité le titre de général après avoir accumulé nombre de casseroles. Autant dire que l'atmosphère est devenue électrique du fait que ce dernier et d'autres spécialistes de la cavalerie ont fini par mettre leurs créanciers en rage.
Dernières nouvelles de la FIAC, les ventes depuis l'ouverture ont été à l'image de l'activité à l'Hôtel Drouot et d'autres maisons, c'est à dire faibles. Sur le marché de l'art, FIAC a fini par rimer avec CAC avec en prime une descente de police vers 17 heures sur le stand de la galerie moscovite XL coupable d'avoir exposé des photos de l'artiste russe Oleg Kulik le représentant nu en simulant des actes de zoophilie avec des animaux.
Sur mandat d'un juge s'appuyant sur l'article 227-4 du code pénal relatif à la diffusion d'images à caractère violent ou notamment pornographique, le directeur de la galerie a dû décrocher les photographies jugées choquantes avant d'être embarqués avec son associée au commissariat du 8e arrondissement où les responsables de la FIAC leur ont fait livrer du champagne et des fleurs pour tenir le coup jusqu'à leur libération quatre heures plus tard.
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