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Le journal d'un fou d'art

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XXIXème Chapitre
E-BAY, LE CAUCHEMAR DES BROCANTEURS
07 Septembre 2008

Vendredi 5 septembre 2008, rentrée poussive au marché aux Puces de Saint-Ouen où les chineurs ont eu vraiment du mal à trouver leur bonheur. Les marchands se sont quant à eux lamentés au sujet de la situation catastrophique à laquelle ils ont été confrontés depuis des mois, certains constatant avec regret que les ventes sur Internet avaient fini par changer la donne de leur métier.

 

« Je connais des marchands qui achètent maintenant l'essentiel de leur camelote sur E-Bay pour la revendre ensuite sur ce même site. C'est devenu carrément du travail en circuit fermé et ça fonctionne bien alors que nous crevons à ne plus rien faire dans nos boutiques », a déclaré l'un d'eux sur un ton dépité ce à quoi son interlocuteur a répondu qu'il ne connaissait rien à Internet mais que la situation allait l'obliger à s'y mettre.

 

Le marché de Saint-Ouen est entré en fait en agonie depuis plus d'une décennie faute de disposer de locomotives pour attirer des acheteurs, les brocanteurs du coin n'ayant pour la plupart pas la pointure nécessaire pour présenter de la marchandise intéressante alors que d'autres se sont tournés résolument vers la vente de copies ou d'objets décoratifs en oubliant que l'atout des Puces était de pouvoir demeurer le réservoir de pièces recherchées, ce qui est devenu de moins en moins le cas depuis une dizaine d'années.

 

Il aurait suffi que des grands marchands ouvrissent des annexes à Saint-Ouen pour faire de ce marché une plaque tournante comme l'Hôtel Drouot. Au lieu de cela, le contingent des bons marchands installés au marché aux Puces s'est amenuisé, un fait qui a fini par le rendre moins attractif.

 

Lorsque les ventes d'antiquités sur Internet ont démarré au milieu des années 1990, les vieux de la vieille avaient décrété avec un certain bon sens que ce genre de pratique était une hérésie car la marchandise se devait d'être touchée et examinée de près avant d'être achetée mais aujourd'hui, cette précaution évidente n'a plus été de mise avec des enchères se faisant simplement sur photo avec cependant pas mal de désillusions au final. Qu'à cela ne tienne, les ventes sur E-Bay n'ont pas cessé de progresser alors que celles des brocanteurs traditionnels ont continué de diminuer à  cause d'un changement de mentalité devenu patent malgré le handicap d'acheter à distance, comme si les acheteurs se satisfaisaient de cette situation anachronique.


Le  virtuel l'emportant sur la réalité, cela a été plutôt un comble mais force a été de constater que le marché aux Puces est devenu moribond à la longue alors que nombre de chineurs ont perdu l'envie d'user leurs semelles en préférant rester le cul assis sur une chaise à pianoter sur un clavier d'ordinateur pour placer frénétiquement des enchères sur des objets ne valant pourtant pas tripette pour la plupart.

 

Agonisants, les brocanteurs ont eu finalement un sursaut pour ne pas mourir en décidant de poursuivre E-Bay sous le prétexte que ce site est devenu un nid de travailleurs au noir. Suivant l'exemple de grands groupes de luxe ou de cosmétiques comme LVMH ou l'Oréal qui ont gagné haut la main des procès contre le portail de vente américain accusé de favoriser les ventes de faux ou de contourner des circuits de distribution agréés par ces sociétés, les brocanteurs ont estimé que nombre de particuliers qui vendaient des objets d'art sur Internet leur faisaient une concurrence déloyale et surtout illicite en se livrant de surcroît à des activités non déclarées.

 

Rien ne dit cependant que les professionnels seront unis comme les doigts de la main dans leur  prochain combat judiciaire contre E-Bay du fait que nombre d'entre eux ont rejoint par la force des choses la communauté des vendeurs de ce site pour survivre et éviter d'aller à la faillite, ce qui les gêneraient de ne plus pouvoir bénéficier d'un tel support de vente. Les plaignants trouveront néanmoins un allié de poids du côté du Conseil des ventes aux enchères qui lui aussi n'a pas vu d'un bon œil les activités d'E-Bay. Il restera à la justice de trancher ce problème épineux, la solution la plus logique étant d'interdire les enchères électroniques organisées sans l'agrément du Conseil des ventes en France pour ne plus accepter que le système des petites annonces sur le Net avec des prix de vente fixés une fois pour toutes.

 

Dimanche 7 septembre 2008, de nombreux chineurs sont partis en chasse à la traditionnelle foire de Lille où les trouvailles ont été de plus en plus rares depuis une quinzaine d'années. Ce n'est pas cette manifestation gigantesque qui aura servi de baromètre pour le marché mais plutôt la XXIVe Biennale des Antiquaires organisée à partir du 11 septembre au Grand Palais à Paris où 95 exposants triés sur le volet auront dépensé des sommes folles –500 000 € en moyenne pour la location d'un stand- pour présenter des pièces exceptionnelles avec l'espoir d'attirer les clients les plus riches de la planète pour repartir du bon pied.

 

On y aura vu notamment un tableau de Mark Rothko présenté à 45 millions de dollars et une œuvre de Balthus proposée à un prix démentiel chez Krugier mais leur vente éventuel aura moins d'impact  que le chiffre d'affaires global de cet événement lequel aura servi à se faire une idée de l'état du marché pour le deuxième semestre de 2008. On saura alors si celui-ci aura pu rester à l'écart de la crise financière et boursière qui a affecté le monde depuis plusieurs mois.

 

Mercredi 10 septembre 2008, la polémique créée par l'exposition organisée jusqu'au 14 décembre au château de Versailles des œuvres de l'artiste américain Jeff Koons, l'artiste préféré de François Pinault, n'a pas cessé de faire des vagues au point d'agiter nombre d'intellectuels outrés de voir des œuvres iconoclastes souiller le fastueux décor du palais de Louis XIV.

 

Pour Jean-Jacques Aillagon, Président du domaine de Versailles, le château a été celui de l'audace absolue en matière de création et d'invention artistique, d'où l'idée d'y présenter des œuvres de Koons que d'aucuns jugent comme un provocateur dénué de culture, ce qui est totalement faux car selon lui, l'artiste est un être subtil doté d'une grande délicatesse.

 

Aillagon a estimé que ceux qui avaient décrété que cette exposition était scandaleuse faisaient preuve de préjugés en ajoutant qu'il ne supportait pas qu'on parle de sacrilège avant même d'avoir vu les œuvres et leur installation à Versailles car l'art est fait pour poser des questions alors qu'à ses yeux Koons est un grand artiste et un excellent connaisseur de l'histoire de l'art.

 

Devenu une star du marché de l'art, l'ex-époux de la Cicciolina, la sulfureuse actrice du cinéma porno italien, a su promouvoir son œuvre à la manière d'Andy Warhol en allant même jusqu'à imiter ses méthodes de travail en s'entourant comme lui de dizaines de collaborateurs pour réaliser des pièces que les collectionneurs, Pinault en tête, s'arrachent à coups de millions de dollars. La question reste toutefois de savoir si Koons est un artiste hors pair ou tout simplement un créateur fabuleusement doué dans le  domaine du marketing.


L'inauguration de cette exposition a donné lieu à un sondage qui a montré que les personnes interrogées étaient divisées quant à savoir si elle avait lieu d'être. Les "Pour" ont estimé que Versailles, synonyme de folie, était un endroit adéquat pour montrer les oeuvres kitsch de Koons, les "Contre" affirmant pour leur part qu'une bouée géante ou un homard monumental étaient une insulte à la splendeur du château, de quoi inciter Louis XIV à crier parmi les morts: "Homard m'a tué"...



 



 

 

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