Les autorités américaines ont confisqué à la collectionneuse de Chicago Marilynn Alsdorf une toile de Picasso datée de 1922 et titrée « Femme en blanc » déclarée volée par les nazis*. Pour justifier la saisie, les procureurs fédéraux de Californie se sont fondés sur le National Stolen Property Act (NSPA) en considérant l'œuvre en question comme un bien volé passé d'un Etat à l'autre. Le tableau a cependant été laissé à la garde de la collectionneuse, administratrice à vie et importante donatrice de l'Art Institute de Chicago, soupçonnée d'avoir su qu'il avait été dérobé.
Cette dernière a rétorqué pour sa défense que l'œuvre avait été achetée de bonne foi à Paris en 1975 par son marchand Stephen Hahn auprès du galeriste Maurice Covo lequel n'avait jamais évoqué une provenance délictueuse.
C'est à la suite d'une plainte déposée auprès de la cour de l'Etat de Californie par Thomas C. Benningson, petit-fils de la propriétaire d'origine juive Carlota Landsberg à qui le tableau fut volé, que Marilynn Alsdorf s'est retrouvée poursuivie.
Carlota Landsberg s'était enfuie de Berlin en 1938 et avait laissé l'œuvre de Picasso à la garde d'un marchand français mais deux ans plus tard, elle avait volée par les nazis au domicile de ce dernier.
Marilynn Alsdorf et son mari l'avaient acquise à New York auprès du marchand Stephen Hahn en 1975. En janvier 2002, elle fut envoyée à Genève dans le but d'être vendue. Après l'avoir examinée, le marchand parisien Didier Imbert sollicita l'Art Loss Register afin de savoir si elle ne figurait pas dans la base de données des œuvres pillées par les nazis. Il fut ainsi informé qu'elle avait été inscrite comme volée en 1947.
Renvoyé en décembre 2002 à la galerie David Tunkl de Los Angeles, le tableau fut expédié à Chicago alors qu'au même moment, Thomas Bennington introduisit une requête visant à l'empêcher de quitter la Californie. Le tribunal lui donna raison mais le tableau était déjà arrivé à Chicago.
L'affaire n'est pas simple mais elle démontre à tout le moins qu'il n'est pas toujours facile d'obtenir la restitution d'œuvres volées par les nazis. Pourtant, ce tableau ayant été dérobé en France, il se pourrait que l'Etat français soit sollicité pour qu'une décision définitive soit prise à son égard. On s'étonnera cependant que lors de la vente de ce tableau, aucune vérification n'ait été faite quant à savoir si sa provenance était claire. En attendant, il serait instructif d'examiner les archives de Maurice Covo pour retracer sa provenance.
Samedi 15 janvier 2005, les troupes américaines et polonaises ont été accusées par le British Museum d'avoir causé de sérieux dégâts au site archéologique de Babylone où elles ont installé des bases. Après le pillage du musée d'archéologie et de la bibliothèque de Bagdad que les Américains n'ont pas su ou voulu empêcher, ces accusations ont eu un mauvais effet sur l'image déjà écornée des Yankees.
Vieux de trois millénaires et ayant échappé miraculeusement à la destruction, les pavés de l'antique cité ont terriblement souffert sous le martelage incessant des chenilles des véhicules blindés américains et polonais. Avec les hordes d'Attila, l'herbe ne repoussait plus après leur passage. Maintenant, avec les blindés de l'U.S Army, c'est la pierre qui a été concassée et surtout les pas de la civilisation assyrienne qui auront risqué d'être effacés.