En cette fin de premier semestre, le marché de l'art a été plutôt poussif malgré quelques enchères conséquentes enregistrées ça et là, comme celle de 16,24 millions de livres sterling prononcée le 7 juillet à Londres chez Sotheby's pour « La Jeune fille au virginal », un tableau sorti du purgatoire du catalogue des faux Vermeer après onze années de batailles épiques avec les experts pour lui redonner enfin ses lettres de noblesse. Cela posé, si son authenticité est aujourd'hui avérée, il n'en reste pas moins que le prix obtenu pour cette petite toile est pour le moins bâtard surtout que celle-ci est bien loin d'être un chef d'œuvre. Un Vermeer à ce tarif là, on en redemanderait mais pas une œuvre aussi mièvre et terne, indigne du talent du grand maître hollandais.
Samedi 17 juillet, petit air de vacances au marché aux puces de Vanves où les chineurs ont flâné en baillant, sauf « Le J.-C. des foires » qui pour 35 euros a raflé une toile datée de 1904 de l'artiste polonaise Olga Boznanzka. Ses rivaux ont failli avoir une syncope, notamment « Dodo la Marmotte » qui était passé à plusieurs reprises devant le mur où cette œuvre était posée sans prendre la peine de se pencher pour la regarder. Rongé par la jalousie, il a appelé l'heureux chineur une demi-douzaine de fois dans la journée pour le féliciter hypocritement tout en essayant de lui racheter sa trouvaille en prétextant, mauvais joueur, qu'il était prioritaire puisqu'il avait été sur le coup en même temps que lui.
« Le J.-C. des foires » ne s'en pas laissé compter en allant vendre 48 heures plus tard son Boznanzka pour 15 000 euros à une galerie du quartier Drouot. Ayant confirmé l'adage qu'il reste encore quelques bons coups à faire pour les chineurs pourvu d'avoir une belle dose de chance et surtout le bon coup d'œil, ce dernier s'est réjoui à l'idée de pouvoir passer de belles vacances avant de repartir à la chasse au mois de septembre.
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